Publié le 30 Nov 2014 - 23:24
FAIBLE PRODUCTIVITE, DEFICIT ENERGETIQUE...

Ces goulots qui étranglent notre dynamique d’émergence

 

Le Sénégal veut atteindre l’émergence économique à l’horizon 2035, grâce au Plan Sénégal Emergent. Mais, la voie de l’émergence est parsemée d’embûches, du fait d’un très faible taux de productivité, d’un déficit énergétique, du manque de qualification des demandeurs d’emploi et de l’insécurité juridique dans le foncier. Mais la liste est loin d’être exhaustive, à en croire les intervenants au dîner-débat organisée avant-hier par l’ASENA.

 

‘’Réformes institutionnelles et émergences économiques’’. C’est le thème du dîner-débat organisé, jeudi, par l’Association sénégalaise des anciens élèves et auditeurs de l’ENA de France (ASENA), dirigée par l’analyste politique Yoro Dia. Un diner-débat animé par le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Ba, le garde des Sceaux, Sidiki Kaba, le ministre, Conseiller spécial du président de la République, Mamadou Diagna Ndiaye et le président du Conseil national du patronat (CNP), Baïdy Agne. L’émergence économique, c’est l’épineux problème que le Sénégal doit aujourd’hui résoudre. La question politique, notre pays l’a déjà réglée, selon Diagna Ndiaye. Pour atteindre cette émergence, il faut arrêter ‘’de ne parler que de politique’’ et ‘’s’entendre sur l’essentiel, au delà des positions partisanes’’.

L’école : ’’ des usines à chômeurs’’

Le Sénégal, d’après certaines indications décrites par le président du Conseil national du patronat (CNP), n’est pas encore sur la voie de l’émergence. Selon Baïdy Agne, notre pays a ‘’une croissance annuelle qui ne dépasse pas toujours 5%’’. Les causes de cette faible croissance sont à chercher au niveau d’une ‘’productivité encore toujours faible’’, un ‘’niveau de qualification des demandeurs d’emploi très faible’’. Seul 2% des demandeurs d’emploi, explique-t-il, ont le niveau supérieur. D’autres facteurs plombent aussi notre dynamique de croissance.

Il s’agit, selon le président du CNP, du ‘’déficit énergétique’’, de ‘’l’insécurité juridique dans le foncier’’, ‘’les lenteurs dans les décisions de justice’’, et la ‘’forte concentration de l’activité économique dans le périmètre de Dakar’’. La réforme sur notre administration s’impose. ‘’Nous avons une administration colbertiste’’, dénonce Diagna Ndiaye. Il faut aussi mettre l’école à plat, dit-il. ‘’L’école sénégalaise, aujourd’hui, est un gros problème.

C’est des usines à chômeurs. Il faut qu’on regarde le monde tel qu’il est aujourd’hui, mettre tout sur la table et dire voilà le Sénégalais de demain qu’on veut voir émerger’’,  croit savoir le Conseiller spécial du président de la République, Mamadou Diagna Ndiaye. Ce dernier est aussi d’avis que l’émergence économique nécessite une ‘’convergence’’ de vue entre l’Etat, le secteur privé national et international. Le Sénégal, selon  toujours M. Diagna Ndiaye, n’est pas une économie en retard, mais il n’a pas non plus fait un bon qualitatif en matière de développement.

‘’Sans une bonne gouvernance, point de développement’’, fait-il savoir. Pour cela, la question de la bonne gouvernance doit être au cœur des politiques publiques, conseille-t-il.

Dans le domaine de la justice, beaucoup de réformes ont été enclenchées, répond le ministre de la Justice, Sidiki Kaba. La consolidation de l’Etat de droit, dit-il, constitue même l’axe 3 du Plan Sénégal Emergent. Cet axe repose ‘’sur le renforcement de la sécurité, de la stabilité et de la gouvernance, de la protection des droits et libertés et de la consolidation de l’État de droit afin de créer les meilleures conditions d’une paix sociale et de favoriser le plein épanouissement des potentialités’’.

‘’Le PSE n’est pas importé’’

 Dans le même sillage, Baidy Agne pense que pour atteindre l’émergence économique, les actes à entreprendre, sont : le développement des infrastructures,  et l’amélioration de la productivité. Il faut aussi poursuit-il ‘’mettre fin aux contraintes socioculturelles qui mettent en otage les investisseurs privés et créer plus de centres de formation technique’’.

Tous ces défis, le Plan Sénégal Emergent compte les relever. Le PSE, selon le ministre Amadou Ba, ‘’ne relève pas de la passion’’, ‘’ne constitue pas un slogan’’, ‘’il n’a pas été importé d’Asie, d’Europe, ni de quelque institution internationale que ce soit’’, admet-il. L’ancien directeur général des Impôts et Domaines de poursuivre : ‘’Ce que nous avons fait est que tous les cadres de l’Etat se sont réunis, toutes les compétences ont été réunies. Que des nuits blanches pour sortir ce qu’est le PSE’’, rappelle-t-il.

 L’objectif de ce Plan, conclut-il, est de matérialiser la vision du président de la République, qui est de ‘’faire du Sénégal un pays émergent’’. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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