Le PSE passé au peigne fin
Le Plan Sénégal Emergent a besoin de l’adhésion de toutes les couches de la population pour connaître un succès. C’est l’appel du mouvement ‘’Alternative citoyenne’’ qui, le temps d’une journée de rencontre samedi aux Almadies, a passé en loupe tous les voies et moyens à entreprendre, les défis à relever pour arriver, en 2035, à un Sénégal Emergent.
Le Sénégal veut atteindre, dès 2035, l’émergence économique, grâce au Plan Sénégal Emergent. Mais la mise en œuvre de ce plan ne doit pas être seulement l’affaire du président de la République ou de son gouvernement. Le PSE, selon Mbacké Niang, ‘’c’est l’affaire de tous les Sénégalais’’. ‘’Adhérer au PSE, c’est faire preuve d’un patriotisme économique’’, a-t-il lancé, samedi, à l’occasion d’une rencontre, aux Almadies, du mouvement ‘’Alternative citoyenne Andu Nawlé’’, de l’ancien ministre sous Me Abdoulaye Wade, Abdou Fall.
Cette rencontre, qui s’est tenue à la résidence de Chérif Mbodj, a vu la participation d’anciens cadres de l’administration sénégalaise, de membres du gouvernement, du directeur général du BOS (Bureau opérationnel et de suivi du PSE) Ibrahima Wade, du coordonnateur de la direction générale de la Planification et des prévisions économiques (DGPPE) Mayacine Camara. Tous sont unanimes pour dire que la réussite du PSE dépend de la volonté de tous les citoyens. ‘’Sa réussite nécessite un sursaut patriotique’’, a résumé le Dg du BOS Ibrahima Wade.
Ainsi, au cours de la rencontre, différents aspects de ce plan ont été abordés. Notamment la question centrale du financement et la nécessité absolue de la régler. Selon Boubacar Hanne, consultant économiste financier et membre du mouvement Alternative citoyenne, il est impératif de ‘’revoir le paysage financier du Sénégal’’ dans tous ses aspects. Car aujourd’hui, le contexte est tel que les PME (petites et moyennes entreprises) et PMI (petites et moyennes industries) ont du mal à trouver du financement. Une problématique que la Banque nationale de développement économique (BNDE), le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) et d’autres structures mises en place par le régime actuel ont en charge de régler. M. Hanne a rappelé que beaucoup de ces structures existaient déjà et n’ont pas donné les résultats escomptés. De ce fait, il faudra ‘’analyser les causes de ces dysfonctionnements’’. Boubacar Hanne a donc préconisé de repenser l’esprit de la microfinance pour aider les entreprises qui n’ont pas suffisamment de moyens à pouvoir bénéficier de financement.
‘’Tout le monde ne peut pas avoir une maison’’
Dans le Plan Sénégal Emergent, le gouvernement mise beaucoup sur le logement social, avec le lancement des travaux de la cité de l’émergence sur l’ancien site de la gare Pompiers, mais aussi à Diamniadio. De l’avis d’El Hadj Ibrahima Diop, dans l’imaginaire collectif, ‘’tout un chacun doit avoir une maison’’, ce qui, avance-t-il, n’est pas du tout possible. A la place, il invite les autorités à ‘’développer plus le logement locatif’’.
Egalement, les différents experts ont longuement échangé sur les voies et moyens de résoudre de ‘’manière définitive’’ la question de l’énergie. Selon El Hadj Ibrahima Diop, ingénieur-économiste, ‘’au Sénégal, on se focalise plus sur le capital humain, l’argent’’, en laissant de côté cette question plus que stratégique. L’énergie, dit-il, est ‘’le nerf de l’économie et ça, on ne l’a pas encore intériorisé dans le PSE et dans le Sénégal, en général’’. Et pour régler cette question, il urge, selon lui, de miser sur ‘’l’économie d’énergie’’. On ne donne pas à l’économie d’énergie ‘’l’importance que ça devrait avoir’’ et on ‘’demande de rendre le coût de l’énergie un peu plus accessible’’, a regretté M. Diop.
AIDA DIENE