Publié le 27 Nov 2021 - 22:01
FINANCEMENT AGRO-INDUSTRIE

Plus de 14,74 milliards de F CFA octroyés à la BNDE 

 

Au total, plus de 14,74 milliards de francs CFA ont été alloués, hier, à la Banque nationale pour le développement économique (BNDE). Ce financement, composé de 9,82 milliards F CFA de la Banque africaine de développement (Bad) et 4,9 milliards F CFA provenant d’Africa Growing Together Fund (AGETF), un fonds de cofinancement de la Bad et de la Banque populaire de Chine, servira à financer les petites et moyennes industries qui sont dans l’agro-industrie.

 

Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a présidé, hier, la cérémonie de signature de deux contrats de prêts avec la Banque africaine de développement (Bad) en faveur de la Banque nationale pour le développement économique (BNDE). ‘’Cette ligne de financement s’élève au total à 14,74 milliards F CFA dont 9,82 milliards de la Banque africaine de développement et 4,9 milliards provenant d’Africa Growing Together Fund (AGETF), un fonds de cofinancement de la Bad, et de la Banque populaire de Chine. Le financement est octroyé sans garantie de l’Etat. Ce financement d’une durée de six ans dont deux ans de différé, s’accompagne d’une subvention de 131 millions F CFA destinée à la prise en charge de l’alignement de la gestion des risques de la banque et à la mise en place d’un système de gestion environnementale et sociale’’, explique Amadou Hott.

Il permettra à la BNDE, d’après le ministre de la Planification, de financer un portefeuille de crédits déjà identifiés et d’atténuer ses charges financières sur le marché interbancaire et monétaire. ‘’Il vise une cible très importante dans les politiques du gouvernement, à savoir les petites et moyennes industries (PMI) du secteur de l’agro-industrie à fort potentiel de création d’emplois de femmes et de jeunes. Les conditions du financement vont également permettre à la BNDE d’appliquer des taux de sortie acceptables, conformément aux orientations du président de la République relatives à l’assouplissement des taux d’intérêt’’, poursuit-il.

Pour sa part, le directeur général de la BNDE a ajouté que l’octroi de cette ligne entre dans le cadre de la stratégie 2013-2023 de la Bad, déclinée en cinq priorités, dont les trois vont concerner les activités prioritaires dans l’utilisation de cette ligne. ‘’Il s’agit, d’abord, de nourrir l’Afrique. Cette ligne est destinée à favoriser le développement du secteur agricole, avec le financement des projets à fort impact social et économique, dont leur finalité est de favoriser la rétention des populations dans leurs terroirs, notamment les jeunes et les femmes, mais surtout, favoriser et accélérer l’autosuffisance alimentaire. La deuxième priorité de la Bad, impactée par cette ligne de crédit, est la transformation industrielle avec une priorité très forte donnée à la transformation des produits locaux en biens de consommation finaux destinés aux besoins nationaux, mais aussi à l’exportation. Tout cela combiné devrait permettre d’atteindre une autre priorité de la Bad qui est d’améliorer la qualité de vie des Sénégalais en particulier et des Africains en général’’, renseigne Thierno Sy.

Le responsable pays du bureau de la Bad au Sénégal a, de son côté, rappelé que le Plan Sénégal émergent vise, à horizon 2035, à réduire de moitié le déficit de la balance commerciale sur les cultures céréalières (riz, mais, mil) à travers la transformation structurelle de l'économie et la croissance. En dépit des efforts consentis par les autorités, Mohamed Chérif soutient que la transformation de l'agriculture reste confrontée à ‘’différentes contraintes’’ dont les difficultés de l'accès aux financements. Ceci, aussi bien pour les acteurs de la production agricole que pour les PME agroindustrielles et de services agricoles.

‘’Aujourd'hui, avec la mise en œuvre de grands projets structurants et transformateurs de l'agriculture au Sénégal, particulièrement la mise en œuvre de cinq zones de transformation agroindustrielle ou agropoles dont la banque est un partenaire majeur, ce projet vient au point nommé pour apporter le soutien financier nécessaire pour la promotion du potentiel productif et le développement d'un tissu entrepreneurial viable, compétitif et créateur d'emplois. A travers la BNDE, ce financement permettra aux producteurs d'intensifier leur activité à travers un meilleur accès aux facteurs de production de qualité et aux équipements et technologies modernes’’, souligne le représentant de la Bad.

Il permettra aussi aux agroindustriels, d’après lui, d'accroître les capacités de transformation et de conservation de produits, afin d'absorber les volumes additionnels de produits agricoles locaux et répondre au mieux aux besoins et aux exigences du marché national, régional et international.  ‘’Cette ligne de crédit favorisera la création de richesses et d'emplois décents et durables, en particulier pour des jeunes et des femmes entrepreneurs, faire reculer davantage la pauvreté et apportera des alternatives à l'exode et à l'immigration de jeunes. En effet, il est attendu la création d'un millier d'emplois directs en zone rurale, essentiellement pour des jeunes et des femmes’’, estime Mohamed Chérif.

MARIAMA DIEME

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