Le diagnostic et les pistes de solutions de l’ONG ONE Campaign
Du fait des contrecoups de la pandémie, du besoin urgent de s'attaquer au changement climatique et des impacts du conflit en Ukraine, entre autres, la planète est dans la panade et les pays africains risquent d’n souffrir le plus. Il faut trouver des financements, pour la relance économique de l’Afrique post-pandémie. Le Directeur pour l’Afrique Francophone de l’ONG ONE Campaign émet un certain nombre d’idées et de solutions.
Les ministres africains en charge des Finances, de la Planification et du Développement économique, ainsi que des personnalités des secteurs privé et public participeront à la 54ème session de la Conférence des ministres de la CEA (CoM2022), du 11 au le 17 mai 2022. L’évènement hybride est organisé conjointement à Dakar, au Sénégal, par la Commission économique pour l’Afrique et le Gouvernement du Sénégal sur le thème “Financer la relance de l'Afrique : Trouver des solutions innovantes”.
Selon le Directeur pour l’Afrique Francophone de l’ONG “ONE Campaign”, le monde est confronté à une convergence de crises sans précédent. Désiré Assogbavi cite : les contrecoups de la pandémie, avec la menace persistante d'une nouvelle vague, l'aggravation de la crise économique qui a laissé de profondes cicatrices, le besoin urgent de s'attaquer au changement climatique et maintenant les impacts du conflit en Ukraine qui menacent à la fois la stabilité mondiale et une crise de la faim. “Nous en ressentirons tous les effets, puisque, de nombreux pays connaissent une crise croissante du coût de la vie. Les pays africains, qui disposent de la plus faible marge de manœuvre budgétaire, seront touchés de manière disproportionnée.
Le FMI a mis en garde contre une reprise divergente de la pandémie, laissant un écart croissant entre les économies africaines et les économies avancées. L'impact de la flambée des prix des denrées alimentaires et des carburants pourrait aggraver considérablement cette divergence. La hausse des prix du blé et du maïs pourrait entraîner une augmentation des coûts d'importation de plusieurs milliards, équivalente au paiement du service de la dette dans certains pays”, prévient M. Assogbavi.
Il souligne, ainsi, que “l'impact sur les économies africaines est sévère et aigu ; la marge de manœuvre budgétaire déjà limitée ayant pratiquement disparu”. “L'Afrique est confrontée à une crise de la dette qui s'accélère” Toutefois, poursuit-il, la hausse des prix permettra à un petit nombre de pays de bénéficier d'une augmentation des recettes d'importation du pétrole brut. Certains grands exportateurs, tels que le Nigeria, pourraient bénéficier de recettes supplémentaires de plus de 30 milliards de dollars aux prix actuels.
Mais, renseigne-t-il, il n'y a pas que des avantages. Les inconvénients seront des coûts beaucoup plus élevés pour les subventions aux carburants qui, au Nigeria, ont atteint plus d'un demi-milliard de dollars, rien qu'en février et devraient déjà dépasser 10 milliards de dollars en 2022, ainsi que des coûts beaucoup plus élevés pour faire entrer les produits pétroliers transformés. “Nous avons assisté à une litanie de promesses non tenues envers les pays africains. Les pays riches ont accaparé l'accès aux vaccins et maintenant aux traitements et les moyens de les produire. L'Afrique est confrontée à une crise de la dette qui s'accélère.
Pourtant, les réunions de printemps du mois dernier n'ont donné lieu à aucune action concrète visant à apporter une aide immédiate et à corriger le Cadre commun de traitement de la dette. Les économies avancées du G7 et du G20 ont promis d'acheminer 100 dollars en Droits de Tirage Spéciaux pour soutenir les pays confrontés à des problèmes de liquidités et de finances publiques. Pourtant, si nous saluons les progrès réalisés dans la mise en place et le financement du Fonds pour la Résilience et la Durabilité, près d'un an plus tard, nous n'avons atteint qu'un peu plus de la moitié de cet objectif. L'Aide Publique au Développent reste stagnante, tandis que la proportion destinée à l'Afrique n'a cessé de diminuer, et plus de dix ans après la promesse faite, les 100 milliards de dollars destinés au financement du climat n'ont toujours pas été versés” se désole-t-il.
Le Directeur pour l’Afrique Francophone de l’ONG “ONE Campaign” souligne que l'Afrique a besoin d'environ 15 millions de nouveaux emplois décents, chaque année, pour exploiter son dividende démographique, reflété par une population jeune en plein essor, afin d'assurer une reprise économique qualitative et une transformation économique durable du continent. Les Africains placent le besoin d'emplois de qualité au-dessus de toute autre question, alors que le continent est confronté à des obstacles structurels importants à la création d'opportunités de travail décent. Il s'agit de facteurs liés à la demande d'emploi (contraintes économiques, problèmes de gouvernance, accès au financement, développement des infrastructures) et de facteurs liés à l'offre de main-d'œuvre (inadéquation de l'éducation et des compétences, manque de capital social).
C’est pourquoi l’ONG “ONE Campaign” demande aux délégués qui prendront part à cette rencontre, d'exiger de leurs partenaires du G7 une réponse cohérente qui réponde aux aspirations des pays africains, de soutenir les priorités et le leadership africains, de répondre à la crise économique déclenchée par la pandémie et de financer entièrement la réponse à la pandémie, d’investir de manière substantielle dans la création d'emplois décents dans le cadre des priorités de la relance en Afrique, de tenir les anciennes promesses pour lutter contre le changement climatique, d’atténuer les crises provoquées par les conflits en Afrique et au-delà et d’initier une réforme urgente de l'architecture financière internationale.
L’ONG ONE Compaign est un mouvement mondial qui fait campagne pour mettre fin à l'extrême pauvreté et aux maladies évitables, d'ici 2030, afin que chacun, partout, puisse mener une vie de dignité et d'opportunité.