Le continent à l’heure du spatial
La première édition du Forum international Union africaine-Union européenne (UA-UE) sur le dialogue spatial a été ouverte, hier, à Dakar. Une occasion pour le directeur général de l'Agence sénégalaise d'études spatiales de souligner que ce forum a pour objectif de construire une vision commune et concertée pour permettre aux États membres et à leurs populations de tirer le maximum de profits des avantages incommensurables du spatial.
Réunissant une cinquantaine d'experts internationaux, le Sénégal co-organise avec la Commission de l’Union africaine et la Commission européenne la première édition du Forum international UA-UE sur le dialogue spatial.
Hier, lors de la cérémonie d’ouverture, le directeur général de l'Agence sénégalaise d'études spatiales (Ases), Maram Kaïré, a indiqué que ce forum a pour objectif principal de dialoguer, de discuter, d’échanger, de partager en vue de construire une vision commune et concertée pour permettre aux États membres et à leurs populations de tirer le maximum de profit des avantages incommensurables du spatial.
En effet, explique-t-il, dans le domaine du spatial et de l’exploitation des données satellitaires, les défis qui interpellent les États membres sont nombreux et variés. Face à ces défis énormes, dit-il, "le forum de Dakar devra être l’occasion de lancer un appel à l’investissement dans le secteur du spatial et permettra la nécessité de convaincre les chefs d’État et de gouvernement, les grands décideurs, les représentants de fondation et chefs d’entreprise tout le monde que l’investissement dans le domaine du spatial est un investissement gagnant sur le devenir de la jeunesse africaine et en conséquence un pari sur l’avenir de l’Afrique".
Ainsi, poursuit le DG de l'Ases, les débats et le partage de connaissances et d’expériences, à l’occasion de ce forum, permettront d’enrichir et d’élargir les différentes possibilités qui s’offrent à nous dans le domaine du spatial. "Les priorités qui ont été identifiées et qui feront l’objet de discussions sont de nature à mieux structurer nos perspectives partenariales et faciliter la mise en route des différents projets autour desquels nous axerons nos priorités", a-t-il fait savoir, avant de se réjouir de la tenue de cet important évènement d’une grande opportunité de partenariat sur le sol sénégalais.
"Nous trouverons, ainsi, un nouvel espace de dialogue et d’échanges qui va ouvrir et faciliter de réelles perspectives d’échanges de connaissances et d’expertises dans le domaine du spatial", a indiqué M. Kaïré.
"En 2022, le secteur spatial a généré 424 milliards de dollars"
Présidant la cérémonie d’ouverture du forum, le Premier ministre a renseigné que les ressources financières générées en 2022 par le secteur spatial sont estimées à 424 milliards de dollars. Ce volume de ressources, poursuit-il, est en hausse permanente depuis plus de deux décennies et va doubler dans les dix prochaines années.
Selon Amadou Ba, ce dialogue a pour principales finalités la mise en place d’un cadre de discussions entre experts, chefs d’agence spatiale et décideurs, des dernières avancées en matière de politique, réglementation, recherche, science et technologie spatiales, afin de partager les meilleures pratiques et les stratégies pour la gestion des programmes spatiaux et d'explorer de nouvelles opportunités pour des initiatives conjointes.
En effet, explique-t-il, l'économie mondiale est devenue une économie du savoir, dans laquelle les véritables richesses ne sont plus que les ressources naturelles, mais aussi et surtout les ressources humaines, scientifiques et technologiques. C'est pourquoi, dit-il, le dialogue spatial initié par l’UA et l’UE s’inscrit pleinement dans cette compréhension du rôle que doivent jouer les sciences et technologies spatiales ; celui d’un véritable levier de développement pour notre continent, grâce à l’exploitation des résultats de la recherche, de l’innovation et des données satellitaires.
En dépit de l’ampleur du chantier spatial pour l’Afrique, soutient-il, les obstacles ne sont pas insurmontables. Car, dit-il, ils placent chacun d’entre nous face à ses responsabilités dans la construction de stratégies et de projets communs et mutuellement bénéfiques.
Pour sa part, l'ambassadeur de l'Union européenne auprès de la République du Sénégal, Jean-Marc Pisani, a insisté sur l'importance d'ouvrir ce dialogue avec les pays africains. "Ce dialogue avec nos amis africains permettra d'échanger sur leurs priorités et les nôtres qui sont les mêmes et voir comment ensemble la technologie spatiale peut nous aider à résoudre ces défis communs", a-t-il fait valoir.
De son côté, le représentant du professeur Mohamed Belhocine, Commissaire du Département éducation, science, technologie et innovation de la Commission de l’Union africaine, Dr Tidiane Ouattara, a fait savoir que ce dialogue s'inscrit dans la continuité. "Nous ne commençons pas de zéro. Nous avons commencé quelque part et nous devons renforcer ce dialogue spatial. Ensemble, nous devons bâtir un continent spatial. L'Afrique est un marché de plus d'un milliard, avec une superficie de plus de 30 millions de km2. Donc, soutient-il, on ne peut plus gérer ces ressources naturelles avec la méthode traditionnelle".
C'est pourquoi, dit-il, il faut surveiller nos surfaces marines, nos zones côtières et les mettre en valeur. Car, reconnait le Dr Ouattara, l'espace est un outil idéal pour raccompagner l'Afrique et ils sont dans cette stratégie.