Les députés français débattent pour la forme de la présence française au Sahel
Dans sa déclaration à l'Assemblée nationale, le Premier ministre Jean Castex a défendu le bilan de la présence française au Sahel et assuré le service après-vente de la politique du président Emmanuel Macron, et reçu soutiens et critiques.
Face à une assistance clairsemée, Jean Castex a dénoncé l'attitude des « autorités de fait » de Bamako et l'arrivée de Wagner qui a rendu inéluctable le départ français. « Cette situation est le fruit d'une compétition internationale marquée par des stratégies de confrontation directe ou indirecte dans tous les champs physiques comme immatériels et je pense en particulier au domaine crucial de l'information. »
Sur ce point, il a reçu le soutien de Jean-Luc Mélenchon. Seul candidat à la présidentielle à s'exprimer, celui-ci avait choisi de principalement s'adresser aux Maliens : « Nous voilà ramenés aux militaires putschistes, aux bandits, aux voyous, à ceux qui méprisent le peuple et qui en plus, pensent nous insulter et que d'une façon ou d'une autre nous puissions nous sentir coupables. Nous ne le sommes pas. »
Les partis de la majorité soutiennent évidemment la réorganisation annoncée.
À droite, Les Républicains partagent dans les grandes lignes la nécessité de rester présent au Sahel, de même que les socialistes, qui s'inquiètent néanmoins d'opinions locales défavorables.
Parmi les voix critiques, la députée indépendante Frédérique Dumas a déploré que les autorités n'aient « rien voulu entendre » des causes profondes du jihadisme depuis 2014 : « est-ce que les militaires ont fait leur devoir ? La réponse est oui. Pour certains, ils l'ont payé de leur vie. Est-ce les dirigeants politiques ont fait leur devoir ? La réponse est non. »
Autre ancien macroniste passé à l'opposition, Sébastien Nadot a pointé une « gifle reçue » de la part d'un « peuple fier ». Le communiste Jean-Paul Lecoq a lui dénoncé un « échec dès le premier jour », qui « appelle à une réflexion et à l'humilité ».