Publié le 11 Jan 2012 - 11:59
HAUSSE DU PRIX DE LA FARINE

Les boulangers menacent de perturber la production du pain

Les boulangers du Sénégal ont crié leur ras-le-bol hier, face à la situation difficile que traverse leur secteur. Ils menacent de perturber la production du pain, dans les jours à venir, si l'État ne réajuste pas le prix du sac de farine sur le cours du blé au niveau mondial qui est à la baisse en ce moment. En effet, la tonne est passée de 380 euros (248000 Cfa) à 181 euros (118000 Cfa).

 

 

''Nous exigeons une baisse immédiate de 6000 francs Cfa sur le prix de vente du sac de la farine, conformément au cours actuel du blé. Nous ne voulons pas être dans l'obligation de procéder à des ajustements du prix du pain'', a dit Amadou Gaye, président de la FNBS. Le sac de farine est vendu à 20 600 francs.

 

 

M. Gaye a indiqué que les boulangers n'ont pas le droit de répercuter automatiquement la hausse des prix des intrants sur celui du pain. Alors que toute baisse de l'un de ces intrants (farine et gasoil) fait l'objet de convocation pour l'ajuster sur le prix du pain.

 

 

Aussi, dans un souci de préserver les emplois et la paix sociale, la fédération des boulangers demande la suppression des TVA sur le prix de la farine et du diesel oil. Car, explique le président de la FNBS, ''cela occasionne des pertes énormes sur la distribution et la production du pain''. Le chargé de la communication, Alioune Thiam est allé plus loin en donnant des chiffres alarmants. ''Aujourd’hui, les boulangeries du Sénégal, fortes de plus de 18000 emplois directs et plus de 36000 indirects, sont menacées de fermeture. Les boulangers sont endettés''.

 

 

Selon M. Thiam, le prix de la baguette de 210 grammes devrait connaître une augmentation de 30 francs Cfa. C'est ce qui explique d'ailleurs la piètre qualité du pain. ''Plus le poids augmente, plus le prix baisse. Les intrants augmentent et ils ne veulent pas que le prix augmente. Nous demandons à l’État de trouver d'autres leviers pour éviter la fermeture en cascade des boulangeries'', a plaidé le chargé de communication.

 

 

Aussi, les boulangers sont-ils décidés à aller au bout de leur logique de contestation. ''Nous sommes déterminés à nous battre pour la préservation de nos entreprises et de nos emplois'', dira Alioune Thiam. Car, poursuit-il, au même moment, les taxes sur la farine font quotidiennement tomber dans l'escarcelle de l'État la bagatelle de 650 millions de francs. Alors que l'électricité a connu une hausse de 8% et que le prix du pain est fixé à 175 francs, hors TVA.

 

 

Viviane DIATTA

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