Publié le 25 Jun 2012 - 20:59
HUIT CENTS HA DE TERRE EN JEU À TERME-NORD

Les populations accusent l'ancien régime, le Cadastre et les Impôts

 

Les populations du village Terme nord ont accablé hier, au cours d'un point de presse, des bonnets de l'ancien régime coupables d'avoir accaparé leurs terres en complicité avec des fonctionnaires du Cadastre.

 

Terme nord, ce quartier aux allures de village situé entre le hangar de l'aéroport Léopold Sédar Senghor et la zone fret derrière Air Sénégal, est en colère contre des pontes du défunt régime libéral. Au cours d'un point de presse tenu hier, les populations et leurs représentants ont dénoncé la boulimie foncière qui s'est emparée de leurs terres avec «la complicité» de certains fonctionnaires du Cadastre. Mais elles ont refusé le fait accompli, prêtes à «recourir aux stratégies idoines pour défendre leurs droits.» «Quitte à user de violence», affirment-ils.

 

Pour l'heure, ces populations veulent s'opposer aux constructions «illégales» de bâtiments sur les espaces qu'elles réclament et «hérités des colons par leurs grands-parents, d'anciens collaborateurs des cadres français, installées dans cette zone depuis plus de 60 ans». En cherchant à élargir leur espace vital pour accéder à de «meilleures conditions d'existence», les 5 000 personnes qui n'occupent que 5 ha se sont heurtées à la «boulimie des pontes du régime libéral», qui se seraient accaparés près de 230 hectares de terres. Déjà, en 2008, rappelle le Collectif de veille et de sauvegarde des intérêts de Terme nord (CVSIT), l'ancien régime s'était accaparé de 30 ha de terre avec comme argument la construction de villas présidentiels pour le sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI). Aujourd'hui, le mot d'ordre est «basta !»

 

Sur l'origine du présent conflit, Ibrahima Ndiaye, ingénieur géologue et président du collectif explique. «Grâce à des bonnes volontés, nous avions entamé, en partenariat avec un promoteur privé, un projet d'extension du quartier sur les terres qui nous appartiennent. Nous avions morcelé le site en 180 parcelles en y implantant des niches. Puis nous avons soumis une demande aux autorités compétentes. Mais à notre grande surprise, débarquent des camions armés jusqu'aux dents avec leurs bulldozers qui ont démoli toutes les niches. Nous n'avons pas voulu réagir dans le feu de l'action, c'est après qu'on a appris que le site a été cédé à d'autres personnes que nous ignorons.»

 

 

''Les gendarmes nous assimilent à des délinquants''

 

Selon les investigations faites par le CVSIT, ce sont «de gros bonnets du défunt régime et des gens du Cadastre et des Impôts et domaines» qui sont derrière cette cabale. Un bras de fer est alors engagé avec les autorités du Cadastre. «Elles nous ont proposé dix terrains sur les 180 avec un projet de lotissement. Ce que nous n'accepterons jamais, même si le lotissement de notre quartier est notre cheval de bataille», souligne le porte-parole du comité. «On nous a également proposé un site de recasement à Diamnadio, mais nous n'en voulons pas, nous resterons ici», crient des hommes et femmes à l'unisson.

 

Pourtant, les nouvelles autorités avaient promis de régler le problème, rappelle le Collectif. «Macky Sall était venu ici s'enquérir de nos conditions de vie lors de la campagne électorale. Il avait promis de nous restituer nos terres et réparer toutes les injustices dont nous sommes victimes. Nous osons espérer qu'il ne trahira pas notre confiance», ont soutenu en chœur des femmes du village dont Dieynaba Ndiaye, Ndèye Ngom, Aïssatou Mbengue.

 

«Nous aussi, nous avons été éduqués dans la dignité et la droiture», proteste Lamine Diagne, un étudiant en géographie. «Mais nous souffrons d'irrespect notoire. Nos jeunes sont assimilés à tort à des délinquants et les gendarmes font presque des descentes inopinées ici.»

 

MATEL BOCOUM

 

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