‘’Au jour le jour, Ibrahima Sarr se dégrade davantage’’
Admettant que l’école primaire Ibrahima Sarr, qui a vécu près de neuf décennies, se trouve dans une situation ‘’alarmante’’, le délégué de quartier de ladite cité, par ailleurs membre du comité de gestion dudit établissement, Ibra Sèye, dit toute sa désolation et affirme que cette école ‘’d’excellence’’ se dégrade quotidiennement.
Nichée au cœur de la cité Ibrahima Sarr - ex-Ballabey - l’école primaire qui porte le nom de cette figure emblématique thiessoise, qui a marqué l’histoire de la Régie des chemins de fer, a vécu près de 90 ans. Érigée en 1930, l’école Ibrahima Sarr se trouve dans une situation moribonde et attend toujours d’être réhabilitée afin de permettre aux 1 226 pensionnaires de pouvoir étudier dans des conditions optimales.
D’après le délégué de quartier de la cité Ibrahima Sarr, leur école primaire ne mérite pas ce qu’elle vit aujourd’hui. Car, dit-il, il y a 40 ou 50 ans, ce même établissement de ‘’prestige’’ faisait la fierté de toute une communauté. ‘‘Il est vrai que l’école primaire Ibrahima Sarr a déjà vécu 88 ans, donc près de neuf décennies. Pourtant, cet établissement qu’on ne parvient pas à reconnaître aujourd’hui, du fait de sa vétusté, a longtemps produit de bons résultats. Ces dernières années, l’école enregistre des taux de 100 % au Cfee. C’est pour cette raison qu’on note une grande affluence à l’approche de chaque ouverture des classes. Tous les parents veulent y inscrire leurs enfants. C’est trop triste de voir cet établissement d’excellence tomber complètement en ruine’’, se désole Ibra Sèye.
Après sa construction, l’école était sous la tutelle des Européens qui travaillaient à la Régie des chemins de fer. A cette époque, l’établissement a connu ses plus beaux jours. Cependant, avec leur départ, Ballabey filait droit vers une ‘’mort’’ programmée. Le week-end dernier, une association d’anciens élèves (la génération 1976-1982) y a effectué une visite pour prendre des nouvelles de l’établissement où ils ont fait le premier pas dans leur quête perpétuelle du savoir. Un geste qui suscite de l’espoir chez Ibra Sèye, membre du comité de gestion de l’école Ibrahima Sarr. ‘’Tout le monde sait que l’établissement est complètement dégradé.
Et c’est vraiment déplorable. Mais je suis rassuré. Parce que le directeur (Assane Guèye : Ndlr) m’a tenu informé de la visite d’une délégation d’anciens élèves, le samedi dernier. Il m’a dit que ces derniers ont décidé de faire quelque chose pour leur école. Donc, je peux dire que l’espoir est permis. Cette école de cœur ne mérite pas ça’’, confie l’ancien cheminot, précisant que le comité de gestion et le personnel de l’école ne comptent que sur le soutien des bonnes volontés et des partenaires pour réhabiliter Ibrahima Sarr.
Ainsi, poursuit-il, il n’y a pas longtemps, la mairie de Thiès-Est s’est engagée à construire d’autres salles de classe et à prendre en charge l’éclairage. Mais, jusque-là, ce geste de délivrance n’est pas encore effectif. ‘’C’est le secrétaire municipal qui a appelé et qui nous l’a dit, et nous le croyons. Les promesses sont là. Ce qui manque, ce sont les actions. Vous imaginez 14 salles de classe pour un total de 1 226 élèves ! A Ibrahima Sarr, l’offre est largement supérieure à la demande et les élèves étudient dans de mauvaises conditions’’, regrette M. Sèye.
En attendant son premier coup de pioche de réhabilitation, Ibrahima Sarr, ex-Ballabey, reste à l’agonie et ses élèves continuent à évoluer dans un environnement peu propice. Pour combien de temps encore ?