Publié le 2 Sep 2021 - 22:42
INONDATIONS AU SENEGAL

Macky Sall annonce un nouveau Plan décennal 2023-2033

 

Alors que la polémique sur les résultats du Plan décennal de lutte contre les inondations 2012-2022 ne s’estompe pas, le président de la République pense à en créer un nouveau, pour encore régler définitivement les inondations au Sénégal.

 

C’est la reprise pour le gouvernement. Après le dernier Conseil des ministres qui s’est tenu le 14 juillet, le président de la République et son équipe ont repris la traditionnelle rencontre d’annonce des actions du gouvernement. Et il y avait, avec le retour des inondations, du pain sur la planche. Malgré les engagements de l’année dernière du gouvernement, suite aux fortes précipitations du 5 et 6 septembre, la situation s’est renouvelée dans la banlieue de Dakar et dans beaucoup de localités du pays dont Touba.

A son arrivée au pouvoir en 2012, le président Macky Sall avait fait adopter un Plan décennal (2012-2022) de lutte contre les inondations (PDLI) d’un montant initial de 766,9 milliards de francs CFA. A un an de la fin, la polémique enfle encore sur l’utilisation de ces fonds, face aux manques de résultats notables. Une mission d’information parlementaire sur les inondations, livrée le lundi 28 juin 2021, soutenait que le programme a été exécuté pour 511,2 milliards de CFA, soit 66,65 % du budget total.

En Conseil des ministres hier, le chef de l’Etat souligné ‘’la nécessité, pour le gouvernement, de préparer la formulation d’un nouveau programme décennal de gestion des inondations (2023-2033), en cohérence avec le Plan national d’aménagement et de développement des territoires (PNADT) et dans une dynamique de développement de la politique d’assainissement’’.

En attendant son effectivité, pour faire face à la situation actuelle, le président de la République a souligné à son gouvernement la nécessité d’avoir une posture d’anticipation dans l’acquisition des équipements adéquats. Mais également d’adapter la formation des intervenants, tout en développant le sens des urgences et d’accélération des procédures. Ceci, dans l’optique d’assurer un suivi rapproché de la mise en œuvre du plan Orsec, plan qu’il a demandé au ministre de l’Intérieur de faire le suivi à Touba. Face aux inondations qui frappent à nouveau le pays, beaucoup de quartiers de Dakar sont encore sous les eaux.  Le plan Orsec a été déclenché sur toute l’étendue du territoire depuis le 21 août 2021.

Au ministre des Collectivités territoriales, il demande de veiller à l’opérationnalisation soutenue de la phase d’urgence du Progep 2 à Keur Massar, une des localités les plus touchées.

Généraliser l’élaboration des plans directeurs d’urbanisme et d’assainissement

Le président de la République est décidé à s’attaquer aux causes indirectes des inondations. Parmi elles, l’aménagement inadéquat du territoire et l’occupation de zones non-aedificandi. Ainsi, Macky Sall a rappelé à son gouvernement la nécessité de généraliser l’élaboration des plans directeurs d’urbanisme et d’assainissement dans toutes les collectivités territoriales du pays et de renforcer les ressources humaines, logistiques et financières de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onos), structure qui doit signer un contrat de performances innovant avec l’Etat.

Sur l’autre question d’actualité brûlante que traverse le pays, le chef de l’Etat n’a pas été très long, dans le communiqué du Conseil des ministres. Depuis quelques jours, le pays connaît une hausse des denrées de première nécessité. Situation face à laquelle Macky Sall a rappelé ‘’l’impératif de préserver le pouvoir d’achat des ménages et la stabilité des prix des denrées et produits de première nécessité sur l’ensemble du territoire national’’. Le président Sall a également indiqué qu’une partie des 246,7 milliards de francs CFA que recevra le Sénégal, dans le cadre de l’allocation générale des droits de tirage spéciaux (DTS), sera consacré ‘’au soutien des ménages, à travers le maintien de leur pouvoir d’achat et les mesures durables de stabilisation des prix des produits de grande consommation (sucre, huile, farine, etc.)’’.

Malgré la baisse marquée du nombre de contaminations quotidiennes au coronavirus, la pandémie reste encore vivace au Sénégal. Sur ce sujet, le président de la République a rappelé au gouvernement que l’accent, dans les mois à venir, sera marqué par la gestion de la pandémie Covid-19, afin d’éviter la recrudescence des contaminations et l’avènement de nouvelles poussées épidémiques qui risquent d’accroître la forte pression sur le système sanitaire et limiter la reprise économique. La sensibilisation sur les mesures barrières et la campagne de vaccination seront maintenues. D’ailleurs, l’autre partie des DTS sera consacrée, ‘’en priorité, au financement de la lutte contre la pandémie de Covid-19, au renforcement global et à la résilience du système de santé’’.

Les DTS consacrés en priorité au soutien des ménages et à la lutte contre la pandémie

Présent à la 4e Conférence du Compact avec l’Afrique, qui s’est tenue à Berlin le 27 août 2021, le président Macky Sall a vu la firme BioNtech choisir le Sénégal comme partenaire pour produire le vaccin anti Covid-19 en Afrique. Une décision qui ‘’consacre la reconnaissance de l’expertise de l’Institut Pasteur de Dakar et de nos efforts dans la lutte contre la pandémie Covid-19’’.

Cette reconnaissance amène le chef de l’Etat à développer des projets d’implantation, au Sénégal, d’une industrie pharmaceutique de classe internationale. C’est dans ce cadre qu’il a insisté sur ‘’l’urgence de la relance effective de Medis Sénégal, mais également de réfléchir au changement de statut de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA) dont le rôle est central dans la performance du système sanitaire’’.

La pandémie n’empêche pas les structures sanitaires de recevoir d’autres sollicitations de soins. C’est pourquoi le chef de l’Etat a invité le ministre de la Santé et de l’Action sociale à veiller au renforcement opérationnel des unités de dialyse, ainsi que des dispositifs de traitement de l’insuffisance rénale et à asseoir un meilleur contrôle des activités des cabinets médicaux et cliniques privés.  

En 2018, le Millennium Challenge Corporation (MCC) du gouvernement des États-Unis et le gouvernement du Sénégal ont signé le nouveau Compact quinquennal pour l’énergie, d’une valeur de 314 milliards F CFA. Le chef de l’Etat s’est félicité de la décision du MCC Washington de donner son accord de non-objection à la dernière condition préalable d’entrée en vigueur du projet qui ambitionne la modernisation et le renforcement du réseau de transport de Senelec, l’amélioration de l’accès à l’électricité en zone rurale et l‘amélioration du cadre légal et de renforcement de capacités des acteurs.

Lamine Diouf

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