Moins de 7% des Sénégalais touchés
Le Sénégal veut redynamiser les stratégies de lutte pour gagner le pari de la sécurité alimentaire. Un atelier de relance du dispositif national de suivi et d’évaluation des politiques d’intervention se tient à Dakar pour deux jours.
Les chiffres du secrétariat exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire (SECNSA) sont plutôt optimistes. Mody Diop, assistant du secrétaire exécutif chargé de la surveillance et du suivi des indicateurs, estime que la situation alimentaire au Sénégal n’est pas alarmante. ‘‘Les dernières évaluations, notamment l’enquête sur la sécurité alimentaire de 2013, avaient révélé moins de 7% de Sénégalais en insécurité alimentaire sévère mesurée par le score de consommation alimentaire. Présentement, le cadre harmonisé, organisé au mois de mars, a identifié environ 630 000 personnes en insécurité alimentaire. Le gouvernement prépare un plan de réponse qui va assister 927 416 personnes’’, lance-t-il, ajoutant qu’il n’y a pas la famine au Sénégal. Une déclaration faite dans le cadre d’une rencontre de deux jours pour redynamiser les stratégies de lutte contre la faim au Sénégal.
Le SECNSA veut relancer le dispositif de suivi-évaluation pour améliorer la situation alimentaire et nutritionnelle au Sénégal. Chapeauté par le Comité permanent inter-états de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) depuis 2009, la rencontre de deux jours a pour but de réveiller le comité de sa longue léthargie ‘‘ce conclave s’inscrit dans le cadre de la relance du dispositif national du suivi-évaluation des politiques et stratégies en matière de sécurité alimentaire.
On veut suivre et évaluer toutes les interventions dans ce domaine. Force est de constater que le dispositif n’avait pas réellement fonctionné et l’atelier d’aujourd’hui est pour relancer définitivement’’, déclare Mody Diop. En effet, un dispositif national avait été mis en place en 2013 avec une quarantaine d’indicateurs pour un suivi-évaluation en matière de sécurité alimentaire et de nutrition. Un diagnostic du CILSS en 2014 a révélé qu’il était en léthargie, rappelle Ali Mohamed Camara, secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire.
Pour l’expert en sécurité alimentaire du CILSS, Evariste Gounou, la région du Sahel est, dans l’ensemble, confrontée à des contraintes qui font que les populations ne sont pas en sécurité alimentaire en ne s’offrant pas trois repas par jour. Pour lui, l’urgence est de ‘‘sensibiliser les autorités pour qu’elles soutiennent le dispositif et un atelier pour les acteurs, afin qu’on détermine les conditions de relance et de dynamisation du dispositif et sortir une feuille de route, pour que l’on ne vienne plus parler de relance mais des résultats’’, déclare-t-il.
Ousmane Laye Diop