Publié le 4 May 2015 - 11:17
INTRODUCTION DE FAUX MEDICAMENTS DANS LE CONTINENT

L’Afrique, terre de prédilection des trafiquants

 

La lutte contre les faux médicaments mérite d’être inscrite au rang des priorités, en Afrique qui en subit un lourd préjudice. Une recommandation, parmi d’autres, qui émane du séminaire sur la problématique des faux médicaments qui s’est tenu les 27 et 28 avril à Dakar. Selon le professeur Marc Gentilni, délégué de la fondation Chirac, le trafic des médicaments est plus développé et plus vicieux que le trafic de drogue.

 

Environ 15% des médicaments dans le monde sont des contrefaçons et dans certaines régions, ce taux peut dépasser 60%. Ces chiffres rendus publics par l’Organisation mondiale de la Santé doivent encourager un renforcement de la coopération internationale entre Etats et acteurs de la santé, selon Eduardo Pisani, Directeur général de l’International Federation of Pharmaceutical Manufacturers and Associations (IFPMA). Il a sonné l’alerte lors du séminaire organisé par sa structure, la Drug Information Association (DIA) et la fondation Chirac. Des organismes qui cherchent à conscientiser des dirigeants et professionnels de la santé africains contre la progression d’un fléau qui est en train de décimer la population africaine.

Tous dénoncent la présence sur le marché de produits pharmaceutiques avec ‘’des informations de sûreté incomplète’’. Une situation qui déteint sur le rapport de confiance entre les professionnels de la santé et les patients. S’il urge aussi de s’attaquer aux chaînes d’approvisionnement de ces produits, les intervenants ont aussi pointé l’index sur les systèmes actuels régionaux et internationaux qui présentent des lacunes majeures. Dès lors, le continent noir est invité à se départir de son étiquette de dépotoir des poubelles de l’Occident ou encore d’être le terreau fertile aux pratiques criminogènes, en renforçant son dispositif juridique.

Le professeur Marc Gentilini invite les dirigeants africains à éviter la politique de l’autruche.  Car, ‘’l’Afrique est devenu le terrain de jeu idéal des trafiquants qui sont en train de ratisser large. Ces fraudeurs sont pires que des criminels. Le trafic de faux médicaments qui rapporte plus que le trafic de drogue présente moins de risques pour leurs auteurs. Il y a à craindre, à cet effet, que des chômeurs ne tournent vers cette direction, vu que c’est un créneau qui rapporte gros.’’ Le professeur, par ailleurs, président honoraire de l’Académie nationale de la médecine, de se demander si les Africains mesurent le drame que le trafic de faux médicaments peut causer. Il pense que ce combat ‘’nécessite une responsabilisation des décideurs politiques qui doivent se mobiliser afin d’accroître les moyens de coopération et d’harmonisation, tant nationaux qu’internationaux’’.

Le professeur dénonce ’’la surconsommation de médicaments en Afrique qui inquiète’’ et demande aux douaniers de soutenir les Etats africains dans cette lutte, en exerçant leur mission conformément aux textes législatifs. Même si, le Dr Corneille Traoré, Directeur de la santé, de la protection sociale et de la Mutualité à la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), considère que ce souhait de renforcer les systèmes réglementaires harmonisés au niveau régional ne se fera pas du jour au lendemain. Il s’explique : ‘’C’est un projet porteur de dynamique, mais nous allons pas à pas. Car chaque pays africain tient à sa souveraineté. Cela prend du temps de leur expliquer le bien fondé de cette initiative. Les législations sont souvent complexes. Nous tendons vers la mise en place d’une agence sous régionale, car il ne faut pas occulter l’existence d’un certain nombre d’homogénéités culturelles.’’

Opération ‘’Porc-épic’’

Pour sa part, le Dr Pape Amadou Diack, Directeur général de la Santé du ministère de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal, a insisté sur l’importance d’une telle collaboration mondiale. Il n’a pas manqué de partager les efforts du Sénégal pour lutter contre les faux médicaments. Il a mis en lumière des actions concrètes qui ont conduit ‘’ces deux dernières années à l’opération Porc-épic de 2014 qui a permis l’arrestation et la condamnation de quarante-deux personnes et la création du comité national sénégalais de lutte contre les faux médicaments et l’exercice illégal de la pharmacie’’.

Matel BOCOUM

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