Publié le 16 May 2015 - 17:50
INVESTISSEMENTS ETRANGERS EN AFRIQUE

Des Etats cupides, des populations spoliées

 

L’appel aux investisseurs étrangers devient une porte ouverte à tout. Dans certains cas, la pertinence des investissements est non seulement douteuse, mais visiblement préjudiciables aux populations et aux autorités locales. 

 

Les politiques des ajustements structurels imposés aux pays africains et la libéralisation des marchés au début des années 1980 ont bouleversé les économies sur le continent pendant des décennies. Devant les situations de crise qui se sont installées, la recherche effrénée d’investisseurs a poussé les gouvernements à tailler leurs lois à la juste mesure des appétits privés étrangers. La terre n’y a pas échappé. Non seulement chaque pays facilite les investissements aux plus offrants, mais fait de son mieux pour être plus attractif que son voisin.

Pour analyser ce phénomène et ses impacts sur les ressources du continent, au cours du panel portant sur ‘’la terre et l’investissement en Afrique’’, Amadou C. Kanouté, directeur de Cicodev, s’est appuyé sur l’exemple des différents codes miniers lancés dans la course à l’attractivité, d’un pays à un autre. Et les multinationales bénéficiaires de ces cadres propices à leurs investissements bafouent les droits des populations autochtones.

Un exemple parlant est celui du village de Khoudia Diène, à quelque 70 kilomètres de Dakar. Une étude montre que des exploitations minières présentes dans cette zone ont été installées sans étude d’impact environnemental. C’est seulement deux ans après leur implantation que les entreprises se sont soumises à cette exigence qui devait être un préalable.

Dans d’autres localités où prospèrent des industries extractives, c’est le montant des indemnités de compensations versées aux populations pour leurs terres perdues qui est tellement dérisoire que les révoltes finissent par s’en suivre. Ce fut le cas à Diogo, dans la région de Thiès, avec l’exploitation du zircon. Ou encore à Ourour, dans la région de Kaolack, où la société African National Oil Corporation (Anoc) a payé 20 000 F par hectare aux paysans, pour entrer en possession de 720 hectares en vue de produire de l’huile de jatropha.

C’est fort de ces constats que les gouvernants africains sont appelés à mettre en place des mécanismes pour sécuriser les terres, mais aussi à imposer la transparence aux investisseurs étrangers. Détenant 50% des terres arables du monde, l’Afrique devrait privilégier les propriétaires de ces terres afin qu’ils puissent devenir investisseurs, soutiennent les acteurs de la société civile. C’est le préalable pour s’assurer une souveraineté alimentaire à courte échéance. 

Aminatou AHNE

 

Section: 
ENQUÊTE SUR L’EXPÉRIENCE CLIENT DANS LES BANQUES AU SENEGAL : Aucune n’a obtenu la moyenne
53 % DES DÉCÈS LIÉS AUX MALADIES NON TRANSMISSIBLES AU SÉNÉGAL : La recherche comme vecteur pour renverser la tendance
PRÉPARATION 50 ANS CEDEAO : Pour une nouvelle politique de jeunesse
SAINT-LOUIS : LUTTE CONTRE LES PRODUITS PROHIBÉS : Des saisies d'une valeur de plus de 260 millions F CFA incinérées
UNIVERSITÉS ET ÉTABLISSEMENTS SUPÉRIEURS : Diomaye demande la continuité des activités pédagogiques et la stabilité sociale
CONSEQUENCES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE POUR LE SENEGAL : La Banque mondiale prévient contre l’inaction  
RÉDUCTION DE LA CEL/VA : Rufisque sonne la mobilisation
ÉCONOMIE - CAMPAGNE AGRICOLE : Le Premier ministre annonce cinq décisions structurelles importantes
MARCHE PACIFIQUE DE L’AIAIHS ET DU COMES INTERDITE : Les syndicalistes s’en prennent au ministre de la Santé
JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA PÊCHE : Le Sénégal affirme son autonomie face à l'Union européenne
Sénégal-USA
Kolda
CLÔTURE DU PROJET CASSECS : Les engagements de Mabouba Diagne
MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DE L’ACTION SOCIALE : 399 salariés payés à ne rien faire depuis une dizaine d’années
FIN DES ACCORDS DE PÊCHE AVEC LE SÉNÉGAL : L’Union européenne largue les amarres
FMI
Sommet Russie-Afrique
Commerce extérieur
Accord de pêche Sénégal
CHERTÉ DE LA PRISE EN CHARGE, POLYPATHOLOGIE, MORTALITÉ DES ENFANTS… : L’appel au secours des diabétiques