‘’On ne peut pas asseoir un développement avec des recettes et taxes’’
La Banque mondiale a présenté hier la restitution des conclusions d’étude sur l’amélioration des recettes de la Ville de Dakar. Une étude commanditée par la mairie qui soutient que les collectivités locales ne peuvent plus vivre que sur des recettes et des taxes.
Faire de Dakar une ville au standard international à l’horizon 2035, c’est l’ambition de la Ville de Dakar. Mais, elle ne pourra être réalisée qu’avec des recettes conséquentes, selon le maire de la ville de Dakar Khalifa Sall. Selon lui, les collectivités locales ne peuvent plus vivre que sur des recettes et des taxes. ‘’Elles sont condamnées à avoir des gestions rigoureuses, vertueuses, pour pouvoir prétendre à d’autres formes de financement. On ne peut pas développer nos collectivités, en comptant toujours sur les taxes et les recettes. Ce n’est pas possible. L’avenir de la gouvernance locale est à la métropolisation’’, affirme Khalifa Sall.
Il a présidé hier la restitution des conclusions générales des études réalisées par les consultants de la Banque Mondiale sur l’amélioration des recettes de la Ville. ‘’Tous les maires du Sénégal et d’Afrique sont d’accord sur ça et chacun de nous est en train de s’organiser pour pouvoir accéder aux autres financements, tels que ceux des banques et des marchés. Nous sommes condamnés. On ne peut pas asseoir un développement avec les recettes et les taxes’’, dit-il. Cette étude entre dans le cadre de l’appui de la Banque Mondiale au secteur fiscal de la Ville de Dakar.
Khalifa Sall précise que l’étude a été commanditée par la ville, bien avant l’Acte III de la décentralisation. C’est pourquoi, sur les six points de l’étude, trois ont échappé à la ville. ‘’Nous avons décidé, en accord avec la Banque mondiale, de la poursuivre et même de l’approfondir, parce que même si le cadre institutionnel a changé, et que des recettes ont quitté la ville pour des communes, c’est sur le même territoire. Pour nous, il était normal de rendre performants les comités locaux de la ville de Dakar. Nous avons eu des propositions aujourd’hui que nous allons mettre ensemble, ville et commune, chacun dans son rôle et ses prérogatives. Nous n’avons aucun problème à poursuivre leur travail’’, explique M. Sall.
A la suite du maire de Dakar, Sameh Wahba, le Responsable du secteur du développement urbain de la gestion des risques et désastres en Afrique, a indiqué qu’il y a eu une bonne amélioration des recettes de la ville de Dakar, sur la période 2008-2012, de l’ordre de 55%. Il incite l’institution municipale à continuer, compte tenu du potentiel fiscal de la ville.
VIVIANE DIATTA