‘’Les réformes seront menées malgré les réticences’’
Le Sénégal s’est engagé à bien mener les réformes phares contenues dans le Plan Sénégal Émergent, malgré les ‘’réticences’’, les ‘’difficultés’’. C’est l’engagement fait par le Chef du gouvernement, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du colloque international de l’Association sénégalaise des anciens élèves de l’Ena de France. Les réformes constituent un engament et elles seront faites’’, rassure Mahammad Boun Abdallah Dionne.
Le gouvernement du Sénégal semble avoir saisi l’appel lancé par la directrice du FMI. Lors de sa visite officielle en terre sénégalaise, Mme Christine Lagarde avait appelé à une ‘’masse critique de réformes pour augmenter de manière considérable la croissance économique du Sénégal’’. Ces réformes que souhaite la patronne du FMI seront bien menées, à en croire le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne.
Elles sont déjà au nombre de 27 contenues dans le Plan Sénégal Émergent. Même si elles ‘’sont parfois engagées avec beaucoup de douleur’’, elles seront réalisées, a donné comme engagement le chef du gouvernement. Ce dernier qui s’exprimait hier à l’occasion du colloque international organisé par l’Association sénégalaise des anciens élèves et auditeurs de l’Ena de France (Asena), reconnaît que toutes les réformes seront difficiles à mener. En guise d’exemple, le Premier ministre cite la réforme sur l’enseignement supérieur. Cette réforme n’a pas été acceptée par toute la communauté universitaire. En premier, les étudiants qui étaient contre toute augmentation de leurs droits d’inscriptions. Lesquels ont connu une hausse exponentielle.
D’un autre côté, les syndicats d’enseignants. Tout dernièrement, le syndicat autonome de l’enseignement supérieur a incinéré le projet de loi numéro 18/2014 portant sur l’harmonisation, l’organisation et le fonctionnement des universités publiques. Mahammad Boun Abdallah Dionne reste clair : ‘’La réforme sur l’université, elle est difficile mais nous la menons avec courage.’’
Les autres réformes contenues dans le Plan Sénégal Émergent portent sur le foncier, l’énergie ou l’environnement des affaires. Sur ce dernier point, le PM rappelle que les réformes menées sur ce plan ont valu au Sénégal une place de cinquième réformateur en Afrique et aussi d’être dans le top 10 des meilleurs réformateurs au monde. C’est pourquoi, il insiste qu’elles vont bien se poursuivre de même que les réformes sur la réduction des dépenses publiques, le renouveau de la fonction publique.
Les fonctionnaires coûtent trop cher à l’État. Dans son dernier rapport, la Banque mondiale renseigne que la masse salariale du Sénégal est au-dessus de la norme communautaire. Une position partagée par le Premier ministre. ‘’Si vous avez plus de 45% de ces ressources internes, c’est-à-dire ce que la douane et les impôts apportent, qui servent à payer les salaires, il faut également qu’on pose cette question du renouveau de la fonction publique’’. En clair, poursuit-il, ‘’on ne peut pas faire d’omelettes sans casser des œufs’’. Ainsi, ‘’malgré les réticences, les réformes seront menées. C’est un engagement, il est définitif. On va les faire’’, a conclu le chef du gouvernement.
ALIOU NGAMBY NDIAYE