Publié le 15 Apr 2015 - 04:47
LIBRE PAROLE

Pour le respect de la parole donnée 

 

Le mandat présidentiel est un des sujets dominant dans l’espace public depuis quelques jours. Est-ce une question pertinente alors que la Constitution stipule que la durée du mandat du président de la République est de 7 ans ? Oui, car, au fond, loin des considérations juridiques, le débat actuel appelle la question des Valeurs, c'est-à-dire les principes auxquels doivent se conformer nos manières d’être et d’agir en société.

Cette agitation trouve sa source dans les velléités d’une partie du camp du chef de l’Etat, Macky Sall, de remettre en cause son engagement de réduire son mandat à 5 ans. Un engagement politique pris en 2012 et décliné ‘’Urbi’’ et ‘’Orbi’’, au pays et à la communauté internationale. D’ailleurs un référendum est prévu en 2016 sur la question. Mais pourquoi alors ce débat.

Tant que ces velléités étaient exprimées par certains responsables de l’Alliance pour la République (APR), cela pourrait relever de l’épiphénomène, de l’accessoire. On aurait pu y voir une simple agitation, juste des voix qui s’élèvent pour amuser la galerie comme on en entend souvent d’ailleurs.

Lorsque l’opposition à la réduction du mandat présidentiel est exprimée par Me Oumar Youm, ministre de la Gouvernance locale, du Développement de l’Aménagement du territoire, qui plus est le porte-parole du gouvernement, cette prise de position prend un autre relief. Elle a presque quelque chose d’officiel.

Mais vouloir remettre en cause l’engagement du chef de l’Etat est grave. Car cette posture rappelle ce qui avait jeté le discrédit sur Me Abdoulaye Wade et son régime. Vouloir remettre en cause l’engagement présidentiel, c’est faire fi du contexte qui avait amené Macky Sall à renoncer volontairement à deux années du septennat pour lequel il a été pourtant élu en 2012.

C’est oublier le combat de principe mené entre 2011 et 2012 contre les reniements permanents de Me Abdoulaye Wade, qui entendait se maintenir coûte que coûte au pouvoir. Dés lors, réduire le mandat présidentiel à 5 ans, c’est simplement redonner au respect de la parole donnée tout sens. Voilà le débat de fond, loin de toutes considérations juridiques.

Une élection ne fait pas la démocratie. La démocratie, ce ne sont pas seulement des textes de loi. Elle repose aussi sur des valeurs qui ne sont pas forcément des règles codifiées, mais ont toute leur place dans l’ordre social et impriment une culture démocratique qui fait que lors qu’on perd une élection, on reconnait sa défaite et félicite son challenger.

Parmi ces valeurs, il y a aussi le respect de la parole donnée, la bonne gouvernance, la reddition des comptes, faire valoir le mérite républicain. C’est cela la rupture. Cette autre façon de faire la politique que revendiquent beaucoup d’acteurs de l’espace public ou tout simplement le citoyen lambda. Une rupture qui replace la morale et l’éthique au cœur de l’action politique.

Ousmane Ibrahima DIA, journaliste

 

 

Section: 
LA NOUVELLE COHABITATION NÉE EN 2022 AVEC LA VICTOIRE RELATIVE DE L’OPPOSITION AUX ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Le projet souverainiste sénégalais : pourquoi Monsieur Rufin se trompe
Le Sénégal dans l'œil du cyclone... : Le discours populiste du nouveau Premier ministre, Ousmane Sonko, suscite des inquiétudes à Paris.
NOUVELLE LOI FACILITANT L’ENTREE DES OGM AU SENEGAL : Le Sénégal en danger !
LA RESTRUCTURATION DE LA DETTE PUBLIQUE DES PAYS DE L'UEMOA S'IMPOSE
Hé ! Messieurs de la soi-disant nouvelle opposition, ne contrevenez pas au choix de la population
UNE NOUVELLE DYNAMIQUE ALTERNATIVE : Pour quel système et pour quelles valeurs?
Justice et Solidarité pour notre compatriote Alioune NDIAYE, D.G. d’Africa7.
La falsification politicienne du rapport du FMI
La montée de l'immigration irrégulière et les décès enregistrés au Sénégal : Une problématique à solutions multiples
Une jeunesse dans le déni de la peur
L'ÉMIGRATION IRRÉGULIÈRE : INCONSCIENCE OU CONSÉQUENCE D'UNE POLITIQUE D'INSOUCIANCE ?
Pourquoi la dissolution de l'Assemblée nationale devrait être différée
IMMIGRATION,UNE INTROSPECTION COLLECTIVE
La démarche politique de Amadou Ba n'est pas claire et rien de nouveau ne transparait à travers son discours.
Le droit à l'indifférence, utopie humaniste, fraternité ouverte ou menace morale?
QUELQUES CHANTIERS DES 3 J POUR LA REALISATION DU PROJET (2).  
DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE, MONSIEUR LE PRÉSIDENT ENTRE LE MARTEAU DE LA FORFAITURE ET L’ENCLUME DE LA DÉCENCE RÉPUBLICAINE.
Dissolution de l'Assemblée nationale, réformes institutionnelles et questions de réglages
Au bal masqué de l’ignorance et de la vanité