Publié le 3 Feb 2015 - 13:38
LUTTE CONTRE LE CANCER

Vers la mise en place d’un programme National

 

Un projet de programme national de lutte contre le cancer (PNLCC) est en gestation, afin de mettre fin aux souffrances des malades. L’annonce a été faite hier par le Professeur Mamadou Diop, au cours d’une conférence de presse. Il a listé les maux qui ‘’freinent’’ la prise en charge de la maladie du cancer.

 

Le cancer constitue la deuxième cause de mortalité dans le monde, après les maladies cardiovasculaires. En prélude à la journée mondiale de lutte contre cette maladie prévue mercredi prochain, les spécialistes ont listé les maux qui la gangrènent. L’insuffisance des infrastructures de traitement du cancer, le déficit en ressources humaines et d’équipements spécifiques, la prise charge des patients, l’absence de législation contre les facteurs de risque, le manque de ressources financières figurent parmi les ‘’points faibles’’ qui augmentent le nombre de cancéreux au Sénégal.

Rien n’est laissé en rade par les spécialistes qui ont mis sur pied un projet de Programme nationale de lutte contre le cancer (PNLCC) déjà validé par l’Etat du Sénégal. Evalué entre 4 et 5 milliards par an, ce programme va contribuer à une meilleure prise en charge des malades. Selon le directeur de l’institut du cancer de l’Hôpital Aristide Le Dantec, le Pr Mamadou Diop, chaque année, il y a 6 800 nouveaux cas de cancers. ‘’Les décès sont évalués à 72%. Cela est dû au fait que 84% des malades arrivent à l’hôpital à un état très avancé de la maladie’’, a expliqué Pr Diop.

Avec un traitement très coûteux, les malades dépensent entre 950 000 et 2 250 000 francs par an. ‘’La charge des patients est très lourde. Pour la chimiothérapie, il faut entre 200 000 et 1 500 000 F, la chirurgie à partir de 300 000 F, 15 000 F pour la radiothérapie et 300 000 F pour le bilan’’, a-t-il révélé. Pour alléger la souffrance des malades et arriver à une meilleure prise en charge, il faut un programme, mais aussi la subvention des anticancéreux qui est d’un milliard. ‘’Aucun Programme national, a-t-il poursuivi, ne peut se faire sans la volonté politique des autorités. La subvention des anticancéreux est déjà accordée’’.

Les maux sont dans la prise en charge

En outre, le professeur a relevé les faiblesses de cette lutte. ‘’La première difficulté est le manque d’information sur le cancer, à tous les niveaux. Il y a aussi le recours à la médecine traditionnelle des malades et leur diagnostic tardif. Les malades viennent à l’hôpital dans un état très avancé de la maladie. A cela s’ajoute le manque d’unité de lieu pour une totale prise en charge des malades, et le traitement très coûteux de la maladie’’, a listé Pr Diop. Actuellement, a dit Professeur Mamadou Diop, il n’y a que deux radiothérapeutes, deux oncologues médicaux chimiothérapeutes, pour l’ensemble du pays, 5 chirurgiens spécialistes en cancérologie, 8 pathologistes qui sont tous à Dakar (c'est-à-dire ceux qui font le diagnostic).

‘’Le déficit est très important. On manque de ressources humaines. Cette année, le ministère de la Santé a donnée deux bourses de spécialisation (une en radiothérapie et l’autre pour l’oncologie médicale). Et cette formation dure 4 ans. Donc dans 4 ans, on aura, un radiothérapeute de plus et un oncologue médical de plus. C’est très insuffisant’’, a soutenu Pr. Diop. Il veut que les bourses soient données chaque année en nombre suffisant et planifiées en fonction de la demande. Le professeur milite pour la construction d’un centre anticancéreux moderne adapté. Une unité où toutes les spécialités liées au traitement de la maladie se retrouveront.

‘’La mauvaise alimentation constitue 20% des cancers’’

‘’Nutrition et cancer’’. C’est le thème de la journée mondiale du cancer qui sera célébrée le mercredi prochain. Selon le Docteur Marie Ka Cissé, chef de la division des maladies non transmissibles, une mauvaise alimentation est à l’origine de beaucoup de cancers. ‘’Il y a des facteurs génétiques qui peuvent agir sur les facteurs endogènes et conduire à un cancer, et sur lesquels on ne peut pas agir. Il y a bien sûr l’obésité également qui est un des facteurs endogènes de certains cancers. La mauvaise alimentation constitue 20% des cancers surtout quand on mange trop gras’’, a soutenu Prof Mamadou Diop.

VIVIANE DIATTA

 

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