Près de 3 milliards FCFA pour le développement d’une justice climatique
Pour prendre en charge les préoccupations de la communauté, dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques, les Activistes africains pour la justice climatique (AAJC) ont décidé de se faire entendre. Ainsi, pour les 4 prochaines années, ils ont donné un certain nombre d’engagements et objectifs à atteindre, à travers cinq axes majeurs.
Le 1er mai dernier, le projet des Activistes africains pour la justice climatique (AAJC) a été entamé dans 8 pays en Afrique que sont le Burkina Faso, le Nigéria, l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Mozambique, l’Afrique du Sud et le Sénégal. D’un coût global de 43 373 000 euros (28,193 milliards F CFA) et pour une durée de 4 ans et 8 mois (256 mois), il a pour objectif principal d’améliorer la démocratisation du débat climatique et le développement d’une justice climatique dans ces pays, de façon générale. Le Sénégal reçoit 2,893 milliards F CFA du budget total, selon le chef de programme de ce projet, qui prenait part hier à l’atelier de lancement dudit projet. A travers ce programme, ils cherchent également à renforcer les capacités des groupes les plus touchés par le changement climatique, afin de faire progresser l’équité, la dignité et la justice pour les sociétés les plus vulnérables et les plus réprimées.
D’après toujours Sokhna Dié Ka, une population bien informée joue un rôle actif dans le débat et les décisions sur le changement climatique et contribue à une meilleure reconnaissance des préoccupations et des droits des communautés et des groupes vulnérables affectés par le climat.
Ce projet, renseigne Mme Ka, est articulé autour de cinq axes que sont la création des mouvements climatiques forts et inclusifs animés par les femmes et les jeunes qui seront connectés aux mouvements mondiaux, la vulgarisation et le développement des récits africains sur la justice climatique, le renforcement des cadres juridiques et politiques ainsi que les droits environnementaux et sociaux. A cela s’ajoute, selon elle, le renforcement des capacités d’adaptation des communautés les plus vulnérables, les soutiens par les décideurs nationaux et internationaux des politiques qui font progresser la justice climatique.
Concernant les activités à mener, les AAJC, selon elle, comptent sensibiliser et renforcer les capacités des groupes des jeunes, femmes et des organisations communautaires sur les questions liées au changement climatique de la justice climatique et des devoirs de l’Etat, d’organiser des ateliers d’écriture et de narration par les OSC, les médias, les personnes influentes, les mouvements climatiques et les groupes vulnérables afin qu’ils puissent se faire entendre, de soutenir juridiquement les groupes vulnérables par le biais de formations juridiques. Il s’agira aussi de partage d’information de soutien consultatif et de la création d’un réseau d’avocats spécialisés en environnement et enfin de faire une plaidoirie auprès des décideurs pour un engagement accru des groupes marginalisés et la prise en compte de leurs préoccupations dans les politiques et programmes relatifs au climat.
‘’Nous nous attendons, à la fin de ce projet, que les jeunes et les femmes aient une meilleure connaissance et conscience de leurs besoins et droits en matière de justice climatique et soient prêts à s’engager. Nous voulons aussi que des récits de justice climatiques féministes et inclusifs puissent être développés et vulgarisés par les mouvements climatiques, les groupes défavorisés et exclus, les médias, les universitaires, les influenceurs sociaux et les décideurs politiques. On souhaite aussi un renforcement de capacité des communautés en matière de planification, de l’adaptation et l’accroissement des engagements des groupes traditionnellement marginalisés dans les processus politiques’’, a expliqué Sokhna Dié Ka. Selon qui, les régions de Dakar, Thiés, Saint-Louis, Kolda, Kaolack, kolda et Louga sont ciblées dans le cadre de ce projet.
CHEIKH THIAM