L'Union africaine va saisir l'ONU sur la situation dans le Nord
Dans les jours qui viennent, l'Union africaine devrait saisir le Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Mali, sur demande de la Cédéao. Une décision prise à Lomé, au Togo, lors du sommet des chefs d’Etats de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), en présence des représentants de la Cédéao et du Congolais Sassou Nguesso, président du Conseil de paix et de sécurité de l’UA. Cette saisine du Conseil de sécurité ouvrirait la voie à un possible envoi d'une force internationale dans le nord du Mali. La région est contrôlée par des mouvements armés touaregs et islamistes.
Les chefs d’Etat ouest-africains ont donc finalement entériné la proposition du président béninois Boni Yayi qui préside actuellement l’UA, de saisir le Conseil de sécurité des Nations unies. Cette saisine sera effectuée sur requête de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), par le Conseil de sécurité de l’UA dont le président le Congolais Sassou Ngesso a fait tout exprès le déplacement à Lomé hier.
L’Afrique de l’Ouest souhaite ainsi que la communauté internationale marque son engagement en faveur d’un règlement de la crise malienne. L’objectif est d’obtenir un soutien à la consolidation du processus de transition au Mali qui peut passer si nécessaire par le déploiement d’une force de stabilisation. Un soutien également aux efforts de médiation pour une solution négociée en vue de restaurer l’intégrité territoriale du Mali. Mais en cas d’échec, une intervention armée n’est pas exclue.
Enfin, il s’agit d’un appel pour obtenir un appui diplomatique mais aussi militaire et stratégique contre le terrorisme. Quelle place pour le dialogue et la négociation entre les groupes armés et Bamako ? Quelle place pour le rapport de forces ? Faut-il amalgamer groupes armés touaregs et groupes terroristes ?
Derrière l’unanimité affichée, tous les Etats ne font pas la même analyse. Le Mali est en tous cas désormais invité à suivre les initiatives des pays de la région, les chefs d’Etat de l’Uemoa soulignant la fragilité du régime de transition.