Publié le 25 May 2013 - 07:18
NOUVEAUX PRIX DU RIZ, DE L’HUILE ET DU SUCRE

Au marché Ngelaw, les ménagères s’impatientent, les commerçants peu emballés

Comme annoncée mercredi par le ministre en charge du Commerce, la baisse sur les prix du riz, de l’huile et du sucre sont entrés en vigueur hier. Mais la réalité est tout autre, du moins au marché Ngelaw de Ouagou Niaye à Dakar. Si les ménagères attendent avec impatience l’effectivité de cette baisse, les commerçants eux, posent des conditions avant de s'exécuter.

 

La baisse sur les prix de trois denrées de première nécessité, riz, huile et sucre devrait être applicable depuis hier sur les marchés dakarois. Plongé dans son ambiance de tous les jours, le marché Ngelaw de Ouagou Niaye baignait dans le brouhaha matinal, hier. La baisse annoncée sur les trois denrées de grande consommation était au centre de toutes les discussions.

 

En plein débat, Mame Fama explique à ses camarades commerçantes la nouvelle qu’elle a apprise à travers les médias. Très prudente, elle ne veut toutefois pas encore y croire. Du moins jusqu’à la preuve du contraire. ''Depuis longtemps, on nous parle d’une baisse sur les prix du riz, de l’huile et du sucre. Jamais les ménagères n’ont constaté cette baisse sur le terrain'', déplore la commerçante. Pourtant, ''la baisse annoncée sur ces prix, si elle devenait effective, serait une aubaine pour les chefs de famille'', soutient sa collègue Seynabou Seck. Sauf que, se désole-t-elle, ''pour le moment, la mesure n’est pas encore effective''. Elle avise dans la foulée que ''l’État doit prendre les mesures nécessaires pour que la baisse soit respectée par tous. Nous n’en pouvons plus. Il faut que l’État fasse appliquer ces prix pour nous soulager''.

 

Loin de ces échanges, une ménagère est sur le chemin du retour à domicile. Dans sa main gauche, elle tient un panier rempli de légumes et d’autres produits. Elle avoue ne pas être au courant de la mesure. ''Je viens du marché mais je n’ai pas acheté les trois produits que vous venez de citer. Je n’ai acheté que des légumes, mais si cela est avéré, on ne pourra que s’en réjouir'', confie la dame Ndèye Awa Sarr.

 

''Mesure applicable si…''

 

Dame Sarr tient un magasin. Devant son établissement stationne un camion chargé de marchandises. A l’intérieur, il est aidé dans le travail par un autre assistant en plus du caissier pour répondre aux nombreuses sollicitations. Commerçant grossiste, c’est à travers le journal télévisé du soir qu’il dit avoir appris la décision du gouvernement de baisser le prix de l’huile, du riz et du sucre. D'après lui, cela est applicable si et seulement si ''le gouvernement surveille de près l’ensemble du prix allant de l’importateur au petit détaillant''. ''En ce qui concerne le riz, si le prix qu’ils ont fixé à l’importateur est respecté, on peut désormais vendre à 245 F Cfa. Mais avec les derniers prix, nous ne pouvons pas vendre au prix indiqué sinon on va vendre à perte'', explique le commerçant. ‘’On entendait la rumeur depuis un certain temps, mais avec cette décision finale, (le gouvernement) devrait nous fixer au minimum un délai de 15 jours pour nous permettre d’écouler nos stocks'', pense-t-il. Avant de s'interroger : ''Maintenant, est-ce que les exportateurs vont accepter de nous vendre le riz non parfumé au prix indiqué ?''

 

Si le riz et l’huile en dosette pose problème, pour Dame Sarr, ce n’est pas le cas pour le sucre cristallisé. Car selon le grossiste, il soutient vendre moins que le prix fixé par l’État (27 750 F Cfa le sac de 50 kg, et 555 F le kg). ''Pour le sucre, nous vendons moins que le prix fixé par le gouvernement. Nous vendons en gros à 27 500 F et pour l’huile en fût, nous vendons au même prix'', assure-t-il.

Quelques mètres plus loin, Mame tient aussi sa boutique. Devant la porte, deux talibés jouent au billard, un conducteur de chariot, tranquillement assis, guette l’arrivé d’un client. A l’intérieur, Mame est assise devant son ordinateur écran plat. Selon cette commerçante, si ses collègues suivent les mesures ''imposées'' par l’État, ils vont ''vendre à perte''. ''Si les prix annoncés sont respectés suivant l’ordre des choses et qu’il y ait d’autres mesures mises en place pour accompagner les commerçants, la baisse serait possible'', avance la commerçante.

 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

 

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