''Logiquement les banques doivent suivre''
Le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'ouest (BCEAO) a décidé de baisser les taux directeurs de 25 points de base. Le Gouverneur de l'institution, Thiémoko Meyliet Koné, a invité les banques classiques à suivre la logique en diminuant leurs marges d'intérêts.
A partir du 16 mars prochain, une baisse de 25 points de base sera notée sur les taux directeurs de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'ouest (BCEAO). C 'est la décision prise par la Comité de politique monétaire (CPM) réuni hier au siège de la Banque centrale à Dakar. De ce fait, le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidités est ramené à 2,75% contre 3,00%. Tandis que le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal est fixé à 3,75% contre 4,00%. Quid des Banques et établissements financiers suite à cette baisse annoncée ?
''Quand la Banque centrale baisse ses taux d'intérêts, c'est un signal fort pour les établissements financiers, de revoir leur taux débiteur consenti au public, notamment les opérateurs économiques et les ménages. Ces taux doivent connaître aussi des baisses'', a répondu le Gouverneur de la Banque centrale Thiémoko Meyliet Koné. Selon lui, cela permettra d'améliorer le profil de financement ''des activités économiques et de conforter la croissance qui a été amorcée de façon solide dans les pays de l'Union''.
M. Koné a expliqué que c'est là un des mécanismes du système financier qui devrait amener les établissements financiers à s'ajuster lorsque la Banque centrale baisse ses taux. ''Car les ressources de la Banque centrale devenant moins cher, il est normal que les concours qui sont consentis, pour le financement des activités économiques, connaissent aussi des baisses. C'est une logique qui a cours en matière de politique monétaire'', a-t-il insisté. De son avis d'ailleurs, les banques ont ''amorcé'' depuis un certain temps une baisse de leur condition : ''Ce n'est pas tout à fait ce que l'on attend, mais elle doit se poursuivre pour conforter la croissance'', a-t-il indiqué. ''Il y a aussi un peu moins de réticence pour les investisseurs, puisque leur coût de financement baisse. Voilà pourquoi ça conforte la croissance'', a-t-il ajouté.
Croissance projetée à 6,5% en 2013
Analysant par ailleurs la situation économique, le Comité a relevé la persistance d’une conjoncture internationale ''morose et empreinte d’incertitudes''. A ce propos, il a pointé au niveau communautaire l’impact des crises au Mali et en Guinée-Bissau. Cependant, le Comité a relevé que l’activité économique interne a été bien orientée au quatrième trimestre 2012, ce qui conforte les prévisions d’une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de l’Union en termes réels estimée à ''5,8% en 2012''.
Pour 2013, le regain de l’activité économique devrait se poursuivre avec un taux de croissance ''réel projeté à 6,5%''. Ainsi, selon les experts de la BCEAO, la matérialisation de ces perspectives de croissance ''nécessite le maintien d’une discipline budgétaire renforcée, la bonne exécution des programmes économiques et financiers appuyés par les partenaires extérieurs et, l’accroissement substantiel des investissements publics et privés''.
Concernant l'inflation, le Comité a noté une baisse progressive depuis le mois d’octobre 2012 avec une variation en glissement annuel de l’indice harmonisé des prix à la consommation qui passe de ''3,3% à fin octobre à 2,8% à fin décembre 2012 et à 2,2% à fin janvier 2013''. En perspective, le taux d’inflation est projeté à 1,5% en glissement annuel au quatrième trimestre 2013.
PIERRE BIRAME DIOH
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