Eviter le «chevauchement» avec la CEDEAO, avertit Macky Sall
La délimitation des champs d'intervention entre l'Uemoa et la Cedeao est une nécessité pour rendre plus efficaces leurs actions dans l'espace ouest-africain, selon le chef de l'Etat sénégalais.
Instaurer «un environnement de paix et de sécurité» dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). C’est la mission que se sont assignés les chefs d’Etat membres de ladite organisation. Face aux «fragilités économiques», «institutionnelles» et «politico-sécuritaires», le président de la République, Macky Sall, pense que la mise en œuvre d’un chantier dans ce domaine contribuera à mettre un terme à l’ «instabilité de la sous-région» et participe au «renforcement de la coopération» entre pays membres de l’Uemoa.
Venu présider la réunion du Comité de haut niveau sur la question, hier à Dakar, il a souhaité toutefois que la «question de la sécurité soit élargie» afin d’«inclure la protection de notre économie, la sécurisation de l’investissement par la lutte contre la cybercriminalité et le blanchiment d’argent». Il a aussi attiré l’attention des experts africains sur les risques de «chevauchement» entre le champ d’intervention de l’Uemoa et celui de la Cedeao. «Il est important que l’Uemoa apporte la plus grande cohérence dans sa politique». Après, «nous devons réfléchir sur la mise en place d’un mécanisme en harmonie avec les textes et en prenant en compte les incidences financières» que cela pourrait impliquer. Le chef de l’Etat a aussi suggéré la mise en place d’un parlement de l’Uemoa en lieu et place d’un comité, pour plus «d’efficacité».
Le ministre de l’Economie et des Finances du Sénégal, Amadou Kane, estime que la concrétisation d’un tel projet nécessite les actions suivantes : définir au sein de l’Union une politique et une stratégie communes en matière de paix et de sécurité, délimiter le champ d’action de la paix et de la sécurité, élaborer un plan d’action prenant en compte les priorités à court et à moyen terme de l’Union, mettre en place une organisation adaptée et efficace pour la prise en charge du chantier. Car, pour le président de la Commission, Adjibou Soumaré, «il ne saurait y avoir de paix sans sécurité, mais il ne saurait y avoir de sécurité sans développement». Le document sera présenté aux chefs d’Etat à l’occasion du prochain sommet de l’Uemoa.
Par ailleurs, à propos de la crise malienne, le chef de l'Etat sénégalais a dit «prendre acte» de la démission du Premier ministre Cheikh Modibo Diarra, tout en réaffirmant son attachement au «respect des institutions démocratiques et à une transition telle que définie par la Cedeao».
DAOUDA GBAYA
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