‘’Amadou Ba est le candidat de la coalition, il n’y a pas de plan B’’
Comme pressenti après les multiples candidatures au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) pour porter la succession du président Macky Sall, le choix du Premier ministre Amadou Ba comme candidat de la majorité pour la Présidentielle 2024 ne fait pas l’unanimité au sein de la coalition au pouvoir. Porte-parole de la majorité, Papa Mahawa Diouf remobilise les troupes autour de l’essentiel : l’union sacrée pour le maintien du régime au pouvoir. D’autant plus que, estime le directeur général de l’Agence sénégalaise de promotion touristique (ASPT), le Premier ministre est un homme d’État sûr, qui rassure. Entretien…
Vous êtes le porte-parole de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) qui a choisi le Premier ministre comme candidat à la Présidentielle. On voit que ce choix ne fait pas l’unanimité. À trois mois de l’élection, des voix s’élèvent de plus en plus (Souleymane Jules Diop, Bibi Baldé, etc.) pour contester Amadou Ba, sans compter les autres ‘’apéristes’’ qui ont décidé de déclarer leur candidature. Comment se porte la coalition BBY ?
Bien ! Les déplacements de notre candidat dans le nord du Sénégal, dans le cadre de ses missions administratives étaient également l’occasion de rencontrer les bases politiques du pays. Et on se rend compte d’une mobilisation exceptionnelle des militants et responsables politiques autour du candidat et du projet qu’il incarne désormais.
Dans notre coalition, Amadou Ba fait l’unanimité. Maintenant, il y a eu des observations qui ont été rendues publiques, sur des aspects de communication principalement, par des camarades de l’APR. C’est tout à fait acceptable. Mais il serait beaucoup plus constructif que ces commentaires et contributions se fassent à l’intérieur des mécanismes du parti et de la coalition qui permettent à tout un chacun de donner son avis sur la façon dont les choses se déroulent.
Amadou Ba est le candidat de la coalition BBY, de l’APR. Il n’y a pas de plan B. Il est disponible pour écouter tous les responsables politiques, ce qu’il fait au maximum à l’occasion de ses déplacements dans tout le Sénégal. Il n’y a aucun scénario caché. L’élection se passera le 25 février 2024 et il faut se mobiliser pour la gagner. Et plus que jamais, la coalition est mobilisée, à travers ses différentes composantes, sous l’administration du président Moustapha Niasse avec un secrétariat exécutif qui fait un travail incroyable en termes de structuration, de mobilisation et d’initiatives, sous la houlette du président de la coalition, le président Macky Sall.
SI la coalition se porte bien, il y a des soucis dans l’APR avec les rébellions de membres comme Aly Ngouille Ndiaye, Mame Boye Diao, Abdallah Dionne, contre la ligne officielle de la coalition sur le choix d’Amadou Ba…
Après, il y a ceux qui ont fait le choix de se dédire de leurs engagements initiaux de suivre le choix du président de la coalition BBY. Il n’y a pas de commentaire à faire, nous constatons et continuons notre chemin. L’APR a une culture particulière. Mais ce qui prime, c’est le projet pour le Sénégal. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans une situation inédite. C’est la première fois de l’histoire du Sénégal qu’un président sortant organise une élection à laquelle il ne participe pas. Donc, ce n’est pas facile à maîtriser collectivement.
Aussi, c’est la première fois que nous avons un candidat d’une coalition au pouvoir, qui est le candidat d’un parti qu’il ne dirige pas. Amadou Ba est le candidat d’un projet politique. Il doit avoir une communication et un projet qu’il porte sur ses épaules pour le Sénégal et pour les Sénégalais. Il doit avoir un projet politique axé autour de la consolidation de l’œuvre qui a été faite en 12 ans. Il doit également identifier les points d’amélioration qui doivent être structurés en projet politique clair, avec une aspiration pour un Sénégal émergent qui reste le projet politique pour lequel la coalition et le parti l’ont désigné comme candidat. Il faut une mobilisation, de la résilience, une solidarité et de la patience. La difficulté est justement dans le fait de demander de la patience dans une période où il n’y a pas trop de temps.
Est-ce que tout cela n’amène pas à dire que le costume est trop grand pour ses épaules ?
Non ! Amadou Ba, c’est d’abord un parcours. Dans un contexte d’incertitude, de vulnérabilité, d’insécurité, nous avons besoin d’un homme de base. Amadou Ba est un homme solide, un homme d’expérience et du sérail, un homme d’État sûr et qui rassure. Nous avons besoin de quelqu’un qui saura maintenir le cap du point de vue des acquis, qui est capable, sur une base rationnelle, d’évaluer le parcours, identifier les points d’amélioration et les prendre en charge pour les transformer dans le bon sens.
Enfin, nous avons besoin d’un homme de style. Amadou Ba est un homme d’administration, un pondéré. Ce pays a besoin de calme. Il nous faut une main ferme dans un gant de velours.
Le Sénégal a besoin d’un homme qui puisse incarner l’autorité. Il ne faut pas confondre ce qui s’est passé ces dernières années et la tradition politique sénégalaise. On ne peut pas être tout le temps dans la ‘’politique spectacle’’. Ce qui se joue, c’est le destin du pays. Il s’agit de proposer des projets et programmes politiques capables de transformer au quotidien la vie des Sénégalais. Ce serait bon d’avoir un homme politique qui incarne cette sérénité. Amadou Ba peut très bien incarner cette aspiration du peuple sénégalais.
Justement, quand est-ce que le candidat Amadou Ba va dévoiler les contours de son programme ?
Le moment des programmes viendra très prochainement. Il y aura déjà les investitures avec Benno Ak Tanor, Benno Siggil Senegaal, Macky2012. Le candidat donnera sa vision à son parti et aux coalitions qui l’ont porté, aux militants et au peuple sénégalais qu’il faut respecter.
La période de dépôt des parrainages approche. Quel mode va choisir le candidat de l’APR : parrainage citoyen ou des élus ?
Nous allons garder le suspense jusqu’au bout. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes prêts sur tous les tableaux. Nous constatons que partout à travers le Sénégal, la coalition BBY est présente sur le terrain du parrainage. C’est observable sur tous les supports médiatiques. Nous occupons le terrain, à la rencontre des Sénégalais avec un très fort engouement des populations vis-à-vis de notre coalition dans la sérénité et la responsabilité.
Donc, le moment venu, nous choisirons l’option la plus appropriée et la plus stratégique pour notre coalition. Ceux qui promettaient d’imposer la cohabitation à l’Assemblée nationale, on a vu comment cela s’est terminé.
En prenant en compte le parrainage optionnel des élus (députés ou maires et présidents de conseils départementaux), BBY peut parrainer jusqu’à huit candidats. Peut-on voir des élus de BBY parrainer un autre candidat qu’Amadou Ba ?
Cela montre avant tout le réel équilibre politique dans le pays, au-delà de toutes les manipulations, discours et raccourcis politiques d’une certaine opposition et de certains observateurs qui essaient de tromper les uns et les autres. Encore une fois, le principe d’une stratégie est sa discrétion jusqu’au bout.
Demain vendredi 17 novembre se joue devant la Cour suprême la participation du plus grand opposant à la Présidentielle. À quoi vous attendez-vous après cette journée (verdict radiation de Sonko, verdict CEDEAO) ?
Sur les décisions de justice, nous attendons simplement que le droit soit dit au nom du peuple. Pour commenter le sujet, je constate qu'une certaine partie de l’opposition peut être incohérente dans sa démarche. Lorsqu’on vous accorde la récusation d’un juge, tout va dans le meilleur des mondes, mais lorsque le représentant de l’État le fait, cela est jugé antidémocratique. Lorsqu’un juge vous donne raison, la justice est libre. Mais lorsqu’un jugement vous est défavorable, l’on crie à la manipulation de la justice. Quand on croit à un idéal démocratique, il faut croire en ses institutions.
Peut-on dire ça de la DGE qui refuse d’appliquer une décision de justice ?
On ne peut pas aller trop vite en besogne en disant qu’elle refuse d’appliquer une décision de justice. Cette opposition a une manie régulière d’attaquer le système électoral sénégalais dans sa globalité. En 2019, le président Macky Sall gagne la Présidentielle avec 58 % des suffrages exprimés et les opposants crient à la fraude. En 2023, la même Administration, les mêmes organisateurs des élections locales et législatives, ils gagnent les grandes villes, font une percée à l’Assemblée nationale et crient à la victoire.
Dans la situation actuelle, avec leur désorganisation incroyable, avec leur manque de leadership et de programme, rebelote, on attaque encore le système électoral. Ceux qui incarnent le plus la crédibilité et la fiabilité de ce système électoral, ce sont les journalistes puisqu’ils donnent les résultats avant même les magistrats. Le jour du scrutin, à partir de 21 h, les journalistes vous disent qui a gagné les élections. C’est comme ça depuis 2000.
En 2019, cette opposition s’est attaquée aux journalistes pour les empêcher de donner les résultats. Cette tendance systématique à s’attaquer au système électoral sénégalais est un crime contre la démocratie. Ce n’est pas possible de voler des élections au Sénégal, cela se saurait. C’est un débat du 20e siècle, donc dépassé.
Par contre, cela révèle une chose. Les mêmes qui s’étaient regroupés autour d’un présupposé projet de troisième mandat du président Macky Sall essaient de se donner une nouvelle naissance autour d’une nouvelle thématique. C’est peine perdue. Il vaut mieux travailler sur un projet alternatif pour faire face au projet économique et social que nous portons avec un candidat qui a les épaules pour le faire. À défaut, il est presque normal qu’ils s'arc-boutent à des présupposés tentatives de fraude électorale qui n’existent que dans leur imagination.
Beaucoup de contestations sont notées sur la nouvelle composition de la Cena et le décret qui l’a instaurée. Partagez-vous cela, vu que deux nouveaux membres sont estampillés proches du pouvoir, ayant milité dans l’APR ?
S’il y a des preuves sur les accusations qu’ils portent, ils doivent les fournir et les gens apprécieront. Le système électoral sénégalais n’appartient ni au président Macky Sall ni à l’opposition, encore moins au parti au pouvoir. C’est un système collégial qui fonctionne depuis trente ans. Je pense très sérieusement que tout ce débat qui vise à dire que notre système électoral n’est pas fiable n’est pas sérieux. Il est porté par des acteurs politiques dépassés qui vivent encore dans leur époque. Ils ne connaissent, comme forme d’engagement politique, que cette relation tendue avec l’État. À défaut de projet sérieux, on va dire que la DGE n’est pas indépendante, le Conseil constitutionnel ne va pas accepter ceci ou cela. Aujourd’hui, jamais on ne prouvera dans ce pays qu’il y a une fraude électorale.
Pourtant, ce sont des organisations de la société civile qui ont annoncé leur intention d’attaquer ce décret…
Oui, mais quels membres ? Le même groupe qui parlait d’un projet de troisième mandat et qui avait organisé un mouvement politique composé d’acteurs de la société civile, en perte de cause depuis la non-candidature de Macky Sall, cherche, en cette cause d’une menace sur le système électoral, une nouvelle renaissance. Vouloir nous retenir sur le sujet du processus électoral et du système électoral sénégalais comme seule thématique est une forme de manque d’ambition pour le Sénégal. Parce qu’il s’agit d’un sujet réglé depuis longtemps.
Beaucoup d’appels sont lancés pour une élection présidentielle transparente et inclusive. Pour la démocratique sénégalaise, est-ce qu’une élection en 2024 sans la participation d’Ousmane Sonko, opposant le plus en vue, ne ferait pas tache ?
Non ! Il faut bien poser le sujet. Tous ceux qui jouissent de tous leurs droits civils et civiques et qui remplissent les critères de participation établis par la Constitution et le Code électoral doivent participer à l’élection. Ceux qui ne le sont pas ne devraient pas participer à l’élection. C’est cela l’État de droit. Il faut juste mettre les choses dans le registre du droit. Toutefois, j’estime que le Sénégal mérite d’être dans une démocratie apaisée. Mais pour cela, il faudra qu’on arrête la ‘’politique spectacle’’ et qu’on parle du pays avec beaucoup de sérieux. Si on le fait, on crée les conditions d’une sérénité où l’État de droit et la primauté du destin collectif sur le destin individuel prennent le dessus.
L’idée d’un report de la Présidentielle est agitée depuis quelques jours. Quelle est la position de la coalition BBY sur la question ?
Notre coalition est prête à aller à l’élection et à la gagner le 25 février 2024. Nous sommes sûrs de notre projet. Nous avons un candidat déterminé. Nous avons un projet pour le pays. Le moment venu, le candidat va communiquer avec le peuple sénégalais. Comme le qualifie le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, toute idée de report de l’élection présidentielle est loufoque. Cela n’a pas de sens.
Pourtant, certains pensent que le président Macky Sall, avec ce qui se passe avec la DGE et la Cena, essaie de mettre en place les conditions d’un contentieux insoluble pour reporter les élections…
Le président de la République Macky Sall a déjà trouvé une nouvelle mission, envoyé spécial pour le suivi du pacte de Paris pour l'environnement, la nature et les peuples. Ce qui témoigne de sa stature internationale. Il est dans une autre perspective. Il faut que les gens se réveillent. Nous avons un projet et un candidat pour lequel nous nous mobilisons pour gagner l’élection au premier tour. Ceux qui n’ont pas de projet ni de vision et ne sont pas assez préparés, sont en train de dire que les élections n’auront pas lieu, le processus électoral est biaisé, etc.
Non ! On va vers la campagne électorale et nous sommes sûrs de gagner, car nous avons un discours sérieux. Il est temps de redonner à l’engagement politique ses lettres de noblesse. Toutes ces questions ne nous semblent pas sérieuses face aux enjeux économiques, sécuritaires, les questions de la jeunesse.
Cela fait six mois que les universités sénégalaises sont fermées. Pour beaucoup, la principale raison de la non-reprise des cours est politique. Pourquoi les campus ne sont-ils pas ouverts au moment où les principaux acteurs (étudiants et enseignants) le réclament ?
Je ne suis pas dans le secret des dieux. Mais l’État doit garantir toutes les conditions de sécurité et les conditions pédagogiques sereines pour les étudiants. On a vu ce qui s’est passé à l’université le 1er juin 2023 : le Cesti brûlé, de même que le chapiteau des sciences juridiques, détruits le Coud et les moyens de travail du personnel. L’État doit prendre toutes les mesures pour que cela ne se répète pas. Si cela nécessite qu’on perde un peu de temps, on peut le comprendre. La gravité des faits mérite qu’on prenne le temps de garantir que cette première dans l’histoire du Sénégal ne se reproduise jamais.
Les étudiants vont nous permettre, par ricochet, de parler de la jeunesse. Pourquoi a-t-on l’impression qu’il y a un problème entre Macky Sall et la jeunesse sénégalaise ?
Il n’y en a pas. C’est juste votre impression.
Quelle est la place de cette jeunesse dans le programme de votre candidat ?
Les politiques de jeunesse sous le régime de Macky Sall sont massives, impressionnantes et systémiques. Sur la formation professionnelle, les domaines agricoles communautaires (Dac), les maisons de la jeunesse, l’accès au financement (la Der/FJ, le Fongip, l’ANPEJ, etc.), la jeunesse est toujours une priorité. L’âge médian du Sénégal est 19 ans. Avec Amadou Ba, la perspective est le maintien de cette politique. Mais le moment venu, le candidat adressera son message à la jeunesse.
Malgré tout, ces jeunes sont très présents dans les pirogues qui quittent en nombre le pays en direction des côtes espagnoles. L’émigration irrégulière bat tous les records de départ cette année. Cela ne traduit-il pas cette souffrance que vit la jeunesse sénégalaise ou l’échec de la politique de jeunesse de Macky Sall ?
La jeunesse, c’est d’abord le peuple sénégalais tout court. À l’image de beaucoup de pays du monde, le Sénégal a traversé deux grandes crises : la Covid-19 et la guerre en Ukraine. L’État a fait énormément d’efforts pour accompagner les acteurs économiques. La vie est chère et les conditions sont très difficiles pour tous les Sénégalais. Mais c’est partout dans le monde, particulièrement dans la sous-région.
Il faut le constater. L’émigration est une réalité. Beaucoup de Sénégalais choisissent d’aller tenter leurs chances dans d’autres pays. Certains choisissent de prendre des pirogues de façon clandestine. Ce qui est dommage, car beaucoup de pertes humaines sont enregistrées. C’est catastrophique et l’État a pris des mesures pour empêcher les départs par cette voie. Mais aussi, il faut beaucoup de travail de sensibilisation, de mobilisation des acteurs sociaux pour faire comprendre aux candidats qu’un voyage est possible, mais qu’il ne faut pas le faire au péril de sa vie.
À côté de cela, il y a des jeunes qui prennent l’avion et passent par le Nicaragua. Ils paient beaucoup d’argent, entre 5 et 7 millions F CFA. Ce qui nuance l’approche économique d’une explication de l’émigration. Notre continent se mondialise. Les gens ont envie d’expérimenter un autre mode de vie.
Les pays ne se bâtissent pas en 10 ans. Ce n’est pas une particularité sénégalaise de voir des personnes se déplacer en masse, en quête de nouvelles opportunités dans d’autres pays. L’Amérique du Nord est peuplée de migrants (des Écossais, des Irlandais, des Italiens, des protestants qui ont quitté l’Europe pour une autre vie en Amérique). L’Italie, par l’immigration, s’est quasiment dépeuplée en un moment pour se repeupler dans les années 70-80. C’était un pays en construction. Lorsque la Chine s’est enfermée sur elle-même pour construire son développement, des Chinois ont choisi d’entrer dans des conteneurs pour rejoindre les États-Unis et beaucoup sont morts dans l’océan. Le phénomène migratoire dans un pays en construction est quelque chose d’à peu près normal.
Mais dire que les jeunes sortent du pays parce que les politiques publiques n’ont pas marché est un raccourci. Et je mets en garde une opposition qui l'utiliserait comme arme politique, parce que ce serait de la démagogie. Le nombre de centres ENO (espace numérique ouvert) qui ont ouvert, la requalification des filières à l’université, les centres de formation professionnelle 3FPT, les réformes qui ont été faites pour attirer les investissements directs étrangers et aujourd’hui le cap sur l’industrialisation : le candidat en parlera. L’accès à l’énergie à bas coût avec le gaz et le pétrole devraient permettre de franchir un cap vers l’émergence.
Ayons le courage d’encourager nos jeunes à rester dans le pays. Il est possible de naître, de grandir et de réussir au Sénégal.
Lamine Diouf