Hillary Clinton attendue à Dakar, après Fabius
L'axe Paris-Dakar-Washington se fortifie à la faveur de la chute de Wade du pouvoir. Après le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius qui veut réconcilier les peuples français et sénégalais, après le soutien connu apporté par le régime de Nicolas Sarkozy à celui qui vient de tomber, ce sera au tour d'Hillary Clinton, Secrétaire d'Etat des États-Unis de fouler la terre sénégalaise.
Une visite imminente, nous assurent des sources étrangères dignes de foi. Il semble qu'une des raisons qui expliquent ces clins d’œil diplomatiques, soit liée à une volonté de donner des signaux forts de soutien à la démocratie sénégalaise. On parle beaucoup de la France, mais les États-Unis se sont beaucoup signalés dans les derniers moments ayant précédé la chute du régime de Wade, avec des communiqués souvent très fermes, pour éviter que le pouvoir utilise aveuglément la force publique contre les citoyens qui manifestaient alors contre la candidature du Président sortant.
Les américains avaient aussi initié une campagne, avec à la pointe le sous-secrétaire d'Etat américain Johnny Carson, qui avait invité Me Wade à revoir sa candidature. Plusieurs sénateurs américains et leaders d'opinion avaient été mis à contribution à travers le monde pour mettre la pression sur Wade, à travers des courriers en série dont EnQuête avait d'ailleurs l'exclusivité.
Mieux, les États-Unis et l'Union européenne ont même joué un rôle très actif en invitant par des canaux détournés, Me Abdoulaye Wade à ne pas s'accrocher au pouvoir, alors que certains officines commençaient, avant même la Présidentielle, à monter un coup de force mené de main de maître et impliquant plusieurs radicaux du Pds.
Mais Hillary ne vient pas seulement au Sénégal pour cela. La question du terrorisme, avec la montée en puissance d'Aqmi n'est pas étrangère à cette visite qui intervient aussi après celle du général Carter Ham, commandant des forces américaines en Afrique. Les États-Unis considèrent le Sénégal comme une des frontières du terrorisme et ont un intérêt à voir le pays d'Afrique le plus proche des États-Unis, sur sa façade atlantique, garder une stabilité aussi bien institutionnelle que territoriale.