Publié le 6 Sep 2023 - 21:25
PREMIER SOMMET AFRICAIN SUR LE CLIMAT

Le plaidoyer de Macky Sall

 

Allier développement économique et adaptation aux changements climatiques est possible pour l’Afrique. Au sommet qui se tient à Nairobi du 4 au 6 septembre 2023, les Africains ont dénoncé les goulots d’étranglement qui empêchent le continent d’aller vers cette possibilité.

 

Le lien ne semble pas établi, de prime abord, entre la finance et le climat. Pourtant, c’est dans les sphères économiques que se cherchent des solutions afin de permettre à la planète d’éviter la catastrophe. À Nairobi (Kenya), le premier sommet africain sur le climat se tient depuis lundi et pour trois jours. Les participants ont appelé, hier, à réformer le système financier international, afin d'alléger le fardeau de la dette qui pèse sur les pays africains et qui les empêche de développer leur "potentiel unique" d'énergies renouvelables.

À trois mois de la prochaine Conférence de l'ONU sur le climat (Cop28) prévue aux Émirats arabes unis, les dirigeants africains cherchent toujours des moyens de rendre effectifs les financements verts promis par les pays riches en appui aux pays les plus vulnérables aux changements climatiques.

En Égypte, lors de la Cop27, un accord a été signé pour la création d'un fonds d'aide aux pays les plus touchés par les impacts du changement climatique. Dénommé Fonds pour les pertes et dommages, les nouvelles ressources promises ambitionnent d’aider financièrement les pays en développement ‘’particulièrement vulnérables’’ à faire face aux dégâts irréversibles causés par le réchauffement climatique.

Sauf que ce fonds vert a été promis aux pays vulnérables depuis 2015 à travers l’Accord de Paris à la Cop21. En attendant sa mise en place officielle, les chefs d’État africains ont identifié la manière de fonctionnement de la finance mondiale comme l’un des facteurs bloquants à l’essor de l’économie verte en Afrique. Une difficulté soulevée par le président sénégalais Macky Sall, qui participe au sommet de Nairobi.

Selon le chef de l’État, ‘’il convient de relever que pour l’essentiel, nos pays financent par eux-mêmes leurs projets verts en recourant à la dette, alors que le financement de l’adaptation devrait être soutenu par des dons, conformément aux engagements convenus dans l’Accord de Paris sur le climat. Dans la perspective de la Cop28, il nous faut, par conséquent, poursuivre le plaidoyer pour la mobilisation des ressources dédiées aux financements verts. C’est la clé de voûte du combat contre le réchauffement climatique’’.

Les Émirats arabes unis vont investir 4,5 milliards de dollars dans les énergies propres en Afrique

Ce discours africain a au moins fait mouche auprès d’un acteur important de la finance internationale. En effet, le sultan Al Jaber, qui présidera également les discussions de la Cop28, a soutenu que les Émirats arabes unis vont investir 4,5 milliards de dollars dans les énergies propres en Afrique. Une initiative qui devrait permettre de développer ‘’15 gigawatts d'énergie propre d'ici à 2030’’, selon le leader de la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis Adnoc et la société gouvernementale d'énergies renouvelables Masdar.

Mieux, le sultan Al Jaber a appuyé le plaidoyer africain en demandant une "remise à niveau complète de l'architecture financière mondiale qui a été construite pour une autre époque", afin notamment de "réduire le fardeau de la dette" qui paralyse de nombreux pays. Ces propos ont été appuyés par ceux du secrétaire général de l'ONU.

En effet, Antonio Guterres a lui aussi appelé à une réforme de ce système "dépassé, injuste et dysfonctionnel", assurant que "les structures de gouvernance mondiale reflètent le monde tel qu'il était et non tel qu'il est".

Une transition énergétique propre dans les pays en développement est cruciale pour tenter de maintenir l'objectif de l’Accord de Paris consistant à limiter le réchauffement climatique "bien en dessous" de 2°C depuis l'époque préindustrielle et de 1,5°C si possible. Pour y parvenir, l'Agence internationale de l'énergie affirme que les investissements devront atteindre 2 000 milliards de dollars (1 852 milliards d'euros) par an d'ici une décennie, soit huit fois plus qu'actuellement.

Dégager une vision africaine sur le développement et le climat

Le sommet de Nairobi vise également à dégager une vision africaine sur le développement et le climat en vue des négociations climatiques à venir, un objectif ambitieux pour un continent abritant 1,4 milliard d'habitants dans 54 pays politiquement et économiquement divers. Un objectif rappelé par le président Macky Sall pour qui "le moment est propice pour faire le point sur l’état de mise en œuvre des engagements sur le climat et convenir d’une position africaine commune. Les périls liés au réchauffement climatique continuent d’affecter nos pays et pire, ils se sont même aggravés. Les derniers rapports du GIEC confirment que les pays africains resteront parmi les plus impactés par le changement climatique, alors même qu’ils contribuent pour moins de 4 % aux émissions de gaz à effet de serre’’.

Face à l’urgence climatique, le président sénégalais invite l’Afrique à réagir à la mesure de ses moyens, ‘’à travers des initiatives novatrices et la recherche de solutions sobres en carbone et résilientes au changement climatique. Au plan continental, 11 pays de la bande sahélo-saharienne exécutent le projet de Grande muraille verte depuis une décennie".

Lamine Diouf

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