Le Sénégal fourbit ses armes
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En attendant la réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le 15 juillet prochain, et la conférence de l’Union africain prévue en octobre 2021, le Comité national des négociations commerciales internationales (CNNCI) souhaite réaménager un plan des négociations commerciales internationales. Ainsi, une réunion a été organisée, hier, afin de faire le point sur l’état des lieux des négociations à l’OMC et sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
Pour faire le point sur les négociations à l’Organisation mondiale du commerce concernant les subventions à la pêche et à l’industrie ainsi que celles de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), le Comité national des négociations commerciales internationales a tenu, hier, une réunion présidée par le ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises. Cette rencontre s’inscrit principalement dans un contexte ‘’où se profilent des orientations majeures, d’abord la réunion ministérielle de l’OMC du 15 juillet prochain sur les subventions à la pêche, mais également la prochaine conférence de l’Union africaine prévue en octobre 2021 qui va statuer sur les progrès réalisés dans le cadre de la Zlecaf’’.
Selon le ministre Aminata Assome Diatta, ‘’les membres de l’OMC avaient décidé de lancer, depuis 2001, les négociations sur les subventions à la pêche, dans le but de clarifier et améliorer les disciplines de l’OMC’’. Ce dernier constitue, pour elle, un ‘’point essentiel’’ à la sauvegarde de l’équilibre humain et il fallait pour celui-ci, ‘’en tant que dépositaire de la tâche qui lui a été confiée par d’autres organisations internationales, d’établir des règles visant à prohiber des subventions qui menacent la durabilité de la pêche’’.
En effet, elle estime que cette dernière est une source essentielle de protéine animale de moyen de subsistance et de recette d’exportation pour de nombreux pays en voie de développement. ‘’Elle est, de surcroit, un secteur névralgique de l’économie sénégalaise qui représente 2 % du produit intérieur brut (PIB) et couvre 237 milliards des recettes du pays avec une population de 1 million 600 mille qui vivent de ce secteur’’, explique Mme Diatta. Raison pour laquelle, d’après elle, ‘’le Sénégal doit être à l’avant-garde pour les négociations à l’OMC pour discipliner la pêche’’.
Le ministre a fait savoir aussi qu’après un essoufflement, les discussions récentes à Genève ont suscité un espoir quant à l’obtention d’un accord, à l’occasion de la 12e Conférence ministérielle (CM12) prévue en décembre 2021. Ces nouvelles règles de l’OMC sur les subventions à la pêche auront ‘’toute une série de conséquences sur les politiques publiques de beaucoup de pays, tenant compte de la spécificité du secteur, mais aussi des énormes enjeux économiques, sociaux, budgétaires qui y sont liés’’, détaille Madame la Ministre.
Aminata Assome Diatta souligne que ces pays seront appelés à se décider efficacement sur des points importants portant notamment sur ‘’les modalités d’application des subventions à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée’’.
Zlecaf : Les échanges commerciaux encore timides
Parlant de la Zone de libre-échange continentale africaine, malgré le démarrage des échanges commerciaux depuis le 1er janvier 2021, celles-ci ‘’demeurent encore timides’’. Dans le cadre des négociations, ‘’les travaux se sont poursuivis avec la création de comités spécifiques sur le commerce des marchandises et services, ainsi que sur la mise en place de l’organe de règlement des différends’’, a-t-elle soutenu.
Plusieurs initiatives ont été prises au niveau national, afin de préparer et accompagner la mise en œuvre de la Zlecaf. Ainsi, avec l’appui de la Commission économique pour l’Afrique, ‘’le Sénégal a élaboré sa stratégie et a entrepris une stratégie de mise à niveau avec le bureau’’, a rassuré Mme Diatta.
Cependant, d’après elle, ce travail ne peut produire des effets que si le secteur privé s’approprie des résultats de ces négociations, d’où l’importance de son appel au secteur privé pour une ‘’mobilisation massive afin d’atteindre nos objectifs’’. Au regard des importants chantiers qui sont en cours, le ministre estime que c’est ‘’le moment de donner une nouvelle envergure à notre cadre privilégié de concertation qu’est le CNNCI, à travers la révision du décret fondant sa création’’ et exhorte, par conséquent, les membres à ‘’nourrir la réflexion autour de ce projet dont nous allons vous entretenir des grandes lignes au cours de nos discussions’’.
ARAME FALL NDAO (STAGIAIRE)