Un destin de communicateur
Ancien de Sud-Fm, devenu animateur de l'émission «Gox Goxaan» sur la radio Origine-Fm, ce Mbourois bon teint à la pointe du combat contre l'ancien régime après la mort de l'étudiant Mamadou Diop, se dit presque prédestiné au métier de communicateur.
Quelques instants avant l'entame du dixième Colloque international des musulmans de l'espace francophone (CIMEF), il est activement sur le pied d’œuvre. Téléphone scotché à l'oreille, il met une dernière touche au programme de communication arrêté pour les travaux prévus dans la salle de conférence de l'Ucad 2.
L'allure sportive avec une masse corporelle de 110 kg pour une taille moyenne avoisinant 1,75 m, l'ancien journaliste de Sud FM est en terrain conquis. Pour Mouhamadou Barro, la passion pour le journalisme remonte à sa première année d'études à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l'UCAD. «J'ai choisi le métier de journaliste par pur amour pour développer et partager mes idées avec les populations sénégalaises», confie-t-il en privé. Il fait ainsi ses premiers pas dans l'univers du journalisme à la station régionale de radio Dunya à Mbour. Au début, il anime des émissions de société, touche à l'actualité avec des thèmes axés autour de la gestion des mairies et des collectivités locales.
Passé rédacteur en chef, Sud FM, en 2003, loue ses services à Mbour et sur la Petite Côte, avant de l'engager officiellement pour la couverture d’événements dans la région de Fatick. «J'ai fait deux ans et cinq mois à Fatick où j'ai couvert les activités du président Macky Sall qui était à la fois le maire de la ville et président de l'Assemblée nationale», lâche-t-il.
Ce travail de journaliste-reporter ne l'empêchait pas néanmoins de porter un œil attentif au fonctionnement de la mairie, car il estime que le contrôle citoyen est en mesure de limiter les dérives et d'aider les populations à mieux s'impliquer dans la chose locale. Bénéficiaire d'une bourse d'études de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS), Mouhamadou Barro rejoint Dakar pour s'inscrire à l'Institut supérieur de communication (ISC) pour se former et se renforcer en tant que journaliste. Il ne tarde pas à intégrer la maison-mère Sud FM. Il y reprendra une émission politique naguère animée par Pape Alé Niang parti sous d'autres cieux. Après plus de quinze ans de pratique, Barro anime à ce jour l'émission «Gox goxaan», une fenêtre ouverte sur la décentralisation et la vie des collectivités locales à la radio Origines FM.
Né à Nioro du Rip en 1973, le petit Mouhamadou Barro suit à Ziguinchor son père, policier, dans les années soixante-dix. Il y poursuit l'enseignement coranique et tout son cursus primaire. Membre de la troupe théâtrale de l'école primaire François Ntap de Ziguinchor, il découvre la radio pour la première fois. «On était invité à l'émission enfantine de Radio Ziguinchor. Elle était animée par un vieil animateur qui avait participé à l'éveil des jeunes dans cette région», se souvient-il.
Son père décédé, il rentre à Mbour pour entamer son second cycle, puis revient à Ziguinchor où il devient bachelier au lycée Djignabo, en 1996. Son «destin» de communicateur, il le situe à l'association des élèves et étudiants musulmans du Sénégal (AEEMS). «Quand je suis arrivé, on distribuait les postes. Il manquait quelqu'un pour la communication, on me l'a attribué comme si c'était une prédestination», narre-t-il.