Pour un retour au bercail aisé des migrants
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Le projet MIGRA veut inciter les migrants à retourner dans le pays d’origine, en les accompagnant sur les plans financier et psychosocial.
Venir à la rescousse des "revenants" pour leur meilleure insertion, voilà l'une des visées essentielles du projet MIGRA, une initiative de l'agence italienne pour la coopération et le développement, ainsi que certains de ses partenaires. "L'objectif est d'encourager et de stimuler la réflexion autour de la migration de retour dans la sous-région (Sénégal, Guinée Bissau et Guinée), afin de construire un dialogue élargi, pour appréhender collectivement les enjeux du retour et des aspects psychosociaux qui en font partie", introduit Vanessa Marchese, coordinatrice du projet MIGRA.
Mme Marchese d'ajouter, en rappelant l'objet de cette rencontre : "Nous sommes ici aujourd'hui, dans le cadre de restitution d'un projet qui a duré deux années. Nos cibles ont été le Sénégal, la Guinée Bissau et la République de Guinée. Les régions de Ziguinchor, Labbé et Kédougou, notamment ont été visées", détaille la coordinatrice.
Ces projets vont aussi servir "d'appui et de suivi pour les moyennes et petites entreprises déjà existantes dans les régions d'intervention", selon les initiateurs de MIGRA. Cela va permettre davantage l'"insertion" des jeunes et donc la création de "nouveaux emplois". En résumé, une "cinquantaine d'entreprises" ont été accompagnées, en termes d'appuis "financiers et matériels". Et "cinquante jeunes" ont été placés en situation de stage, si l'on se fie aux chiffres divulgués par MiGRA.
Le projet "Toog Tekki"
Un autre axe de ce projet concerne la partie psychosociale. "Car un migrant de retour doit être assisté. En outre, le fait de rentrer au bercail n'est pas toujours une chose facile. Les candidats sont souvent vulnérables. C'est ainsi que nous avons jugé nécessaire de coupler l'accompagnement psychosocial à celui économique, car, les deux sont inséparables", explique Gaia Quaranta, chargée des questions relatives à la santé mentale. Qui soutient également qu'aider les migrants à rentrer de manière uniquement volontaire pourrait considérablement réduire ce mal-être psychosocial. "Notre objectif au finish est d'enregistrer davantage de départs volontaires, dans le sens inverse", affirme Mme Quaranta.
En dehors de ces deux axes majeurs, MIGRA a aussi misé sur la "sensibilisation". Avec leur slogan "Toog Tekki", une invitation est lancée aux candidats à la migration de s'installer et d'investir dans leurs pays d'origine.
Pour Pape Sakho, géographe, enseignant chercheur, le "fardeau familial" ne facilite pas un retour aux sources. Il s'explique : "Le migrant qui souhaite retourner dans sa terre d'origine est souvent dissuadé par sa famille. Car, pour cette dernière, un retour au bercail est synonyme d'un manque à gagner capital", déclare le géographe, qui poursuivant sa démonstration ajoute : "Or le Modou - Modou ou même la Fatou - Fatou peuvent revenir avec l'objectif d'investir dans leurs pays de départ et de surcroît être aux côtés de leurs parents", expose M. Sakho.
MAMADOU DIOP (STAGIAIRE)