Publié le 21 Nov 2019 - 17:24
PROLIFERATION DES ‘’FAKE NEWS’’ AU SENEGAL

Le ‘’Fact-checking’’ pour venir à bout de ce problème

 

Des professionnelles de l’information et Goethe Institut ont tenu, hier, un panel à la Maison de la presse, pour aborder la problématique du ‘’fake new’’. Ils ont ainsi tenté d’apporter des solutions pour faire face à ce phénomène de désinformation.

 

Goethe Institut Sénégal, en partenariat avec Africa Check et la Maison de la presse ont tenu, hier, un panel sur le thème ‘’La démocratie face aux ‘fake news’ et à la désinformation’’. Ainsi, les organisateurs estiment que les réseaux sociaux sont à l’origine de la diffusion de ces fausses nouvelles qui impactent négativement sur la vie des citoyens. Par conséquent, il urge, selon les spécialistes de la communication, de trouver des moyens d’encadrer ces ‘’fake news’’.

A ce propos, Samba Dialimpa Badji est contre toute sanction pénale pour les producteurs de ces fausses nouvelles.  En effet, le rédacteur en chef d’Africa Check révèle que ‘’le gouvernement fait partie des grands créateurs de ‘fake news’. Par conséquent, on risque d’emprisonner des ministres. Alors, légiférer ne ferait qu’augmenter des problèmes’’.

Le journaliste indexe, par contre, ses confrères qui, pense-t-il, ont laissé trop le champ libre aux diffuseurs des fausses nouvelles.

Le directeur du bureau Afrique de l’Ouest de Reporters sans frontières (Rsf) est d’avis, pour sa part, qu’un travail minutieux doit être fait dans les rédactions.  ‘’Chacun doit faire du ‘’fact-checking’’ (vérification pour démonter les fausses informations) pour une réponse journalistique. Ce travail-là demande des moyens financiers et humains, et prend du temps. C’est du journalisme d’investigation, pour faire allusion au temps qu’on y passe’’, préconise Assane Diagne, par ailleurs ancien rédacteur en chef du site Africa Check. 

Il pense, en outre, que les Etats peuvent également aider à légiférer, en facilitant l’accès à l’information.  

Pour Assane Seck, la désinformation est souvent le fait des politiques qui l’utilisent comme arme pour se donner une importance qu’ils n’ont pas ou détruire leurs adversaires.  Le journaliste donne, à ce propos, comme exemple, la période électorale pendant laquelle, dit-il, le citoyen a besoin d’avoir accès à des informations vraies pour faire le bon choix. ‘’Si on se rend compte qu’il est influencé par des informations manipulées, on peut douter de l’intégrité du processus électoral dans les pays ou ces ‘fake news’ dominent dans l’espace politique’’, explique le directeur Afrique de Rsf.

A ses yeux, la diffusion de fausses nouvelles porte atteinte à ceux qui font du vrai journalisme.

Sur Internet, dit-il, les sites spécialisés sont beaucoup plus visibles, les mensonges attirent plus de clics que les faits avérés. Forcément, cela porte atteinte à l’exercice de la fonction, à la visibilité du journalisme.

‘’Fake news’’ et diffamation

Par ailleurs, les organisateurs du panel pensent qu’il faut faire la différence entre ‘’fake news’’ et diffamation. Dans le premier cas, expliquent-ils, il appartient au procureur d’apporter les preuves, alors dans le second cas, il appartient à l’accusateur d’apporter des arguments. Ainsi, pour qu’il y ait ‘’fake news’’, il faut la réunion de quatre éléments. Bouna Manel Fall liste ainsi : l’acte de publication qui fait le délit, ceci au-delà des supports des médias classiques. S’ensuit la vérification des fausses nouvelles par le ministère public. Il y a également la mauvaise foi du diffuseur de la nouvelle et, pour finir, les conséquences que cela peut avoir sur l’espace public. 

HABIBATOU TRAORE

Section: 
THIÈS - IMPACT DE LA GRÈVE DES TRAVAILLEURS DES COLLECTIVITÉS LOCALES : Tout le monde trinque
DÉCLARATIONS DE NAISSANCE, MAIRIE DE SICAP MBAO : Le calvaire des parents
LINGUÈRE – GREVE DES AGENTS DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES : Les agents n’excluent d’entrer dans la danse
SAINT-LOUIS : POUR SE PROCURER UN ACTE ADMINISTRATIF : Les usagers galèrent dans les centres d’état civil
PIROGUE AU LARGE DE DAKAR : Plusieurs indices mènent à Mbour  
DRAME DE L’ÉMIGRATION IRRÉGULIÈRE : Le drame de trop !
DRAME ÉMIGRATION CLANDESTINE : La police de Saint-Louis interpelle 20 candidats et 4 présumés trafiquants
DRAME ÉMIGRATION IRRÉGULIÈRE : Les causes potentielles des drames
TATOUAGES ET PIERCINGS : L’essor d’une tendance controversée
SOULEYMANE TÉLIKO : Le juge dissident
CONDAMNÉ À SIX MOIS D’EMPRISONNEMENT FERME : O. Sylla a détourné 15 millions F CFA de son employeur pour se marier  
ADDICTION AUX TÉLÉPHONES PORTABLES : Quand l'appareil devient un ami inséparable
PORTRAIT DU FONDATEUR DU MOURIDISME : Serigne Touba : de sa naissance à son rappel à Dieu
INTERVIEW - BAYE DEMBA SOW (CHERCHEUR ET ÉCRIVAIN) “Comment Mame Cheikh a cédé le site qui abrite le palais aux colons”
SERIGNE MOUSSA KA Le littéraire mouride aux 13 644 vers
REGULATION DES TELECOMMUNICATIONS EN AFRIQUE DE L'OUEST : L'Artao sur les chantiers d’une meilleure visibilité
INTERVIEW AVEC AMADOU MOCTAR ANN, CHERCHEUR EN SCIENCES POLITIQUES : Entre continuité et rupture : les orientations diplomatiques de Diomaye et de Macky Sall
PROFIL DU NOUVEAU CHEF DE LA DIPLOMATIE SÉNÉGALAISE : Yassine Fall : Héraldesse du panafricanisme
FRANCE ET SENEGAL : Une nouvelle dynamique des relations
CEDEAO et AES : DIALOGUE EN TERRE DE MÉFIANCE : Les défis de Diomaye Faye