Retour à la terre, souveraineté alimentaire et fin des détournements des subventions
Dans son premier discours à la nation depuis son accession à la présidence, Bassirou Diomaye Faye a martelé ce mercredi 03 avril le besoin pressant pour le Sénégal de conquérir sa souveraineté alimentaire. Une déclaration qui met en lumière une réalité alarmante : le pays est largement tributaire des importations pour assurer sa sécurité alimentaire.
Le président fraîchement élu a souligné la nécessité d'investir davantage dans l'agriculture, la pêche et l'élevage, soulignant leur importance cruciale pour l'autosuffisance alimentaire du pays. Cependant, cette urgence n'est pas nouvelle. Depuis son accession à l'indépendance en 1960, le Sénégal a toujours cherché à garantir sa sécurité alimentaire, mais a souvent été confronté à des défis persistants.
Chaque année, les campagnes agricoles sont émaillées de contestations, notamment concernant la fixation des prix des semences et l'allocation des subventions gouvernementales. Ces problèmes récurrents ont alimenté les frustrations des acteurs agricoles, qui réclament une meilleure distribution des ressources pour soutenir véritablement la production alimentaire nationale.
Les statistiques révèlent l'ampleur de la dépendance du Sénégal vis-à-vis des importations alimentaires. En 2022, le pays a importé une quantité significative de produits vivriers pour répondre à ses besoins. Ces chiffres mettent en évidence la vulnérabilité du pays face aux fluctuations des marchés mondiaux et soulignent l'impératif de renforcer la production nationale pour garantir une sécurité alimentaire durable.
Face à ce constat, le président Faye s'est engagé à orienter les subventions agricoles vers les véritables producteurs, dans le but de stimuler la production locale et de réduire la dépendance du pays à l'égard des importations alimentaires. Cette déclaration souligne la volonté politique de rompre avec les pratiques du passé et d'œuvrer activement vers l'autonomie alimentaire tant convoitée.