Le Sénégal bunkerise ses points d’accès
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Pour faire obstacle à l’entrée, dans le pays, du coronavirus qui fait des ravages en Chine, le ministère de la Santé a mis en place un dispositif de détection précoce de la maladie à l’aéroport international Blaise Diagne, au port et au niveau des frontières.
Le Sénégal se prémunit déjà de tout risque d’entrée sur son territoire ou de propagation du coronavirus. A l’aéroport international Blaise Diagne de Diass, un dispositif de détection précoce de la maladie a été mis en place. Selon le ministre de la Santé et de l’Action sociale, qui a effectué une visite sur le terrain hier, cette mesure permettra de détecter des cas suspects du coronavirus de manière systématique, pour éviter tout risque de propagation, comme c’est le cas en Chine où la maladie continue de faire des victimes.
Au cours de sa visite, Abdoulaye Diouf Sarr a assisté à une séance de simulation qui a permis de présenter l'ensemble du dispositif sécuritaire mobilisé à cet effet. Au vu du respect des règlements sanitaires internationaux et des normes de prise en charge des épidémies, Abdoulaye Diouf Sarr s’est dit rassuré quant à la capacité du pays de riposter au besoin pour freiner la maladie. ‘’Nous sommes extrêmement satisfaits. Maintenant, l'instruction que nous avons donnée, c'est de rester vigilant, de faire en sorte que tout soit mis en place pour parer à d'éventuelles situations’’, a-t-il déclaré.
Le ministre de la Santé d’ajouter d’ailleurs que les caméras thermiques installées à l’AIBD peuvent permettre de détecter, sur un large rayon et sur une population importante, des cas de contamination et de les approcher pour les isoler, dans le cadre d'un processus d'entretien qui permet d'avoir l'information la plus fiable. ‘’Au cas où la suspicion s'avère, nous pouvons avoir l'ensemble des dispositions ici au niveau de l'aéroport, non seulement pour isoler le patient, mais aussi pour le transporter à des endroits plus appropriés’’, a-t-il soutenu.
Dans la foulée, Abdoulaye Diouf Sarr a fait savoir que cette lutte ne se limite pas seulement à l'AIBD. Selon lui, le même dispositif est mis en place au niveau des frontières, du port de Dakar et surtout dans les districts des régions frontalières. En outre, il confie que, dans le cadre de la riposte contre le coronavirus déclenchée au Sénégal à travers ce dispositif sécuritaire destiné à maintenir hors de nos frontières cette pandémie, le Sénégal entretient une collaboration franche avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) afin de calibrer les méthodes de riposte mises en place. IDRISSA AMINATA NIANG (MBOUR)
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CORONAVIRUS EN CHINE
Ce qu’il faut savoir du 2019-nCov
C’est en début du mois de décembre 2019, dans la ville de Wuhan, en Chine centrale, que le 2019-nCov a commencé. Ce virus de la famille coronavirus, dont la transmission se fait essentiellement au contact avec une personne ou un animal malade, n’a pas de médicament spécifique.
Sras, Mers-Cov et maintenant le 2019-nCov en Chine. Régulièrement, l’actualité nous rappelle l’existence de ce qu’il convient d’appeler des ‘’coronavirus’’. Mais au fait, c’est quoi un coronavirus ? Selon l’infectiologue à l’hôpital de la Paix de Ziguinchor, Professeur Noël Magloire Manga, le nCov 2019 est un virus de la famille des coronavirus qui ont une couronne. Le plus proche et le mieux connu est le virus du syndrome respiratoire aiguë sévère connu sous le nom de Sras, apparu au début des années 2000 (2002 et 2003).
Ces virus, pathogènes pour l’homme, dit-il, provoquent, en effet, des maladies allant du simple rhume à des infections pulmonaires sévères, responsables d’une détresse respiratoire aiguë. Ils sont entourés d’une capsule de protéines en forme de ‘’couronne’’ qui leur vaut leur nom. Ces virus se transmettent facilement d’homme à homme par voie aérienne, au contact de sécrétions ou d’objets contaminés, particulièrement en période hivernale.
A son avis, il est important de connaitre les symptômes du 2019-nCov, qui sont proches des symptômes d’une grippe, à savoir une fièvre, d’abord associée à une toux avec parfois un écoulement nasal et des douleurs. ‘’Ils peuvent évoluer très rapidement vers des signes d’essoufflement des difficultés respiratoires pouvant nécessiter l’hospitalisation ou entrainer la mort’’, informe Prof Manga.
Selon l’infectiologue, deux coronavirus ont entraîné des épidémies graves chez l’homme. Il s’agit du Sras, responsable d’une épidémie mondiale, entre novembre 2002 et juillet 2003 (plus de 8 000 cas ont été recensés dans 30 pays et 774 personnes sont décédées) et le Mers-CoV, identifié pour la première fois en 2012 au Moyen-Orient (1 589 cas et 567 décès dans 26 pays).
Il n’existe pas de médicament spécifique contre ces virus
Quand on pense être atteint par ce virus, souligne le professeur, la première des choses à faire est d’éviter tout contact avec d’autres personnes. Il faut s’isoler et essayer, au maximum, de se protéger la bouche avec un mouchoir ou avec un linge propre, voire son habit, lorsque l’on tousse ou que l’on éternue. Il faut porter un masque, si possible, mais surtout se laver les mains régulièrement avec de l’eau et du savon ou se les désinfecter avec une solution hydro-alcoolique, précise l’infectiologue.
La deuxième chose à faire, selon lui, est de consulter un médecin le plus rapidement possible, en précisant qu’on est un sujet à risque. Ce, dit-il, pour permettre au personnel médical de prendre toutes les dispositions nécessaires pour se protéger et protéger la population.
Quant aux traitements, il précise qu’il n’existe pas de médicament spécifique contre ces virus. ‘’La prise en charge repose sur des traitements symptomatiques et des soins de support. Cependant, le traitement symptomatique est extrêmement important. Parce qu’une prise en charge et un traitement symptomatique précoces peuvent éviter l’évolution vers le décès. Il n’y a pas de vaccin aussi’’.
Pour le 2019-nCov, le réservoir est encore inconnu. Mais la transmission se fait essentiellement au contact avec une personne ou un animal malade. Le principal mode de transmission, informe Prof Manga, est l’inhalation de microparticules salivaires contenant des virus qui pourraient être émis lors d’une toux ou d’un éternuement. ‘’Comme c’est un nouveau virus, on ne peut pas écarter d’autres modes de transmission, notamment la transmission par consommation de produits qui proviennent d’animaux. Il faut faire très attention’’, conseille le professeur à l’université Assane Seck de Ziguinchor.
Il souligne, en outre, que si on est dans des zones à risque, il faut éviter tout contact avec les animaux, des personnes qui présentent des signes d’infections respiratoires, éviter la consommation des produits ou d’aliments qui proviennent d’animaux, surtout quand ceux-ci sont crus ou peu cuits. Mais également se laver régulièrement les mains.
VIVIANE DIATTA