Publié le 16 Apr 2025 - 13:37

Quand la petitesse s’érige en doctrine chez PASTEF

 

À défaut d’arguments, certains préfèrent ériger l’invective en méthode et le mépris en posture. La sortie contre Thierno Alassane Sall est révélatrice d’un malaise profond : l’incapacité à répondre sur le fond d’une question majeure – celle de la transparence sur nos ressources naturelles – autrement que par des attaques personnelles.

Parlons donc du fond. Ce n’est pas en se réfugiant dans les jupes du règlement intérieur de l’Assemblée nationale que l’on éteint la légitimité d’un débat public. Refuser un échange direct, franc et librement organisé, sous prétexte de hiérarchie institutionnelle, c’est trahir l’esprit républicain. Lorsqu’un Premier ministre, autoproclamé chantre de la reddition de comptes, rechigne à un débat clair sur un dossier aussi stratégique, cela trahit bien des choses : soit un manque d’arguments (ce qui est de notoriété publique), soit une peur de la confrontation (ce qui ne surprend plus personne).

Quant aux insinuations sur le « poids électoral », elles relèvent d’une médiocrité politique affligeante. La démocratie ne se mesure pas uniquement au nombre de sièges, surtout dans un système où les dynamiques électorales sont biaisées par la logistique partisane et les effets de liste. L’audience, la constance et la crédibilité valent bien mieux que les applaudissements mécaniques d’une majorité docile.

Concernant le dossier du DG de l’ASER, son seul véritable interlocuteur reste l’ARCOP et les juridictions compétentes pour justifier le décaissement exigé par la banque espagnole, ainsi que les soupçons de corruption portant sur 5 milliards de francs CFA, dans lesquels des dignitaires de PASTEF ont été cités. Les moyens soudainement accrus du parti au pouvoir ne font que conforter ces soupçons. Ne travestissez pas les faits. Jean Michel Sène ne saurait servir de bouée de sauvetage à une personnalité limitée, incapable d’assumer ses responsabilités ni face à Adji Sarr, ni face à Mame Mbaye Niang. Il ne possède pas l’épaisseur intellectuelle requise pour soutenir un débat technique, contradictoire, sans invective ni attaque personnelle. Le pays est habitué au mensonge, mais attend toujours des clarifications sur :
1. Le supposé compte privé contenant 1 000 milliards de francs CFA.
2. Le prétendu rapport de l’IGE incriminant Mame Mbaye Niang.
3. Les intérêts de M. Sonko dans les sociétés ATLAS/MERCALEX.
4. Les 164 hectares prétendument offerts à Ahmed Khalifa Niasse par Me Abdoulaye Wade.
5. L’agrément thérapeutique de Sweet Beauté, pour éviter d’en arriver au fameux oustaz censé avoir béni les soins d’Adji Sarr.

Enfin, s’agissant de « chapardage » politique, il serait plus sage de faire profil bas lorsqu’on appartient à un camp dont l’ascension repose moins sur le mérite que sur le rejet des régimes précédents. L’autorité politique ne se décrète pas, elle se mérite. Et Thierno Alassane Sall a, depuis longtemps, mérité d’être entendu – au Parlement comme dans l’espace public.

Dr Madior Ly
République des Valeurs

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