Vers l’intégration de la sécurité sociale dans les curricula
Pour se conformer aux recommandations adressées à ses États membres par l’OIT et qui invitent à la promotion d’une culture de prévention en matière de sécurité santé au travail (SST) de façon continue et à tous les niveaux, la Caisse de sécurité sociale, le ministère du Travail et le ministère de la Formation professionnelle forment le projet d’intégrer la question dans les curricula des formations professionnelles.
La réforme majeure entrevue par les ministères de tutelle et la Caisse de sécurité sociale (CSS) est l’intégration des questions liées à la sécurité et à la santé au travail dans les programmes de formation professionnelle. Ce projet a pour objectif de permettre au futur travailleur d’acquérir des compétences sur ces questions durant sa formation. C’est dans ce sens que les experts des ministères concernés et ceux de la CSS se sont retrouvés dans un atelier de validation du ‘’Projet d’intégration de la sécurité et santé au travail (SST) dans la formation professionnelle et technique (FTP) au Sénégal’’.
Dans ce cadre, Mamadou Camara Sall a annoncé qu'au sortir de cette rencontre, les acteurs pourront ‘’se retrouver avec un document réaliste, un document qui nous permettrait d'enchaîner avec la mise en œuvre, parce que véritablement, la formation professionnelle et technique est un cadre particulier où des apprenants et des formateurs se retrouvent souvent dans des conditions pratiquement similaires à ce qui se fait dans les entreprises’’.
Dans le même sens, le secrétaire général du ministère de la Formation professionnelle, de l'Apprentissage et de l'Insertion, venu présider la cérémonie d’ouverture de l’atelier, a précisé : ‘’Vous notez des installations notamment ceux qui sont dans les filières de la mécanique générale, dans d'autres filières. Vous notez également des installations et l'utilisation de machines pour lesquelles on a besoin de mieux prévenir, de sensibiliser les acteurs pour éviter la survenue de risques professionnels, notamment les accidents de travail dans ces établissements-là.’’
Il salue, dès lors, cette démarche dont le processus a démarré en 2018. Et ‘’depuis lors, les experts de tout bord, y compris les partenaires, à la fois des organisations patronales, mais également des organisations syndicales des travailleurs, toutes ces expertises nous ont valu la production d'un document que j'appelle un document "martyr", mais sur lequel on va penser durant trois jours pour le stabiliser et tendre vers sa mise en œuvre dans le sous-secteur de la formation professionnelle et technique’’, a assuré M. Sall.
Pour Mouhamadou Moctar Ndong, cet atelier qui consiste à intégrer la sécurité et la santé au travail dans la formation professionnelle est venu à son heure. ‘’Il est possible d'enrayer les risques à leur source, mais aussi il est possible d'empêcher convenablement que l'accident de travail se produise et nous sommes tout à fait disposé à conjuguer avec eux pour aller le plus loin possible, surtout qu’il s'agit d'accrocher cet acte d'approche plurisectorielle qui consiste à y inviter toutes les entités, des départements qui sont concernés, formation professionnelle, ministère du Travail, à développer une approche précoce’’, a soutenu le conseiller technique du directeur général de la Sécurité sociale, par ailleurs inspecteur du travail et de la sécurité.
Dans la foulée, Marie Diallo a rappelé que ce projet entre dans le cadre de la mission de service public que la CSS assure avec les trois branches que sont les accidents de travail, la prévention et la réparation des accidents de travail. De ce fait, poursuit la directrice de la Prévention des ressources professionnelles à la Caisse de sécurité sociale, ‘’nous nous sommes rendu compte à l’échelle mondiale pour l’enseignement que le fait d’implémenter le réflexe sécuritaire le plus tôt possible chez l’individu donne de bons résultats. Et l’instance sous-régionale à laquelle la caisse fais partie a jugé nécessaire, en partenariat avec l’OIT, d’implémenter ce projet dans les pays africains. Le Sénégal a saisi cette opportunité pour l’implémenter selon nos besoins nationaux’’.
À l’en croire, ‘’nous avons choisi de commencer par le milieu de l’apprentissage et de la formation professionnelle pour inculquer ces prérequis et que l’individu puisse arriver en milieu professionnel avec tous les bagages au complet, un produit de qualité à la disposition des entreprises’’, a assuré Mme Diallo.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)