Situation sécuritaire tendue au Nord-Kivu malgré le retrait du M23 de Goma
La Mission de l’ONU pour la stabilisation en RD Congo (MONUSCO) a fait part, mercredi au cours d’une conférence de presse à Kinshasa, d’une situation tendue dans la province du Nord-Kivu, malgré le retrait de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) de la ville de Goma et de la localité de Sake.
‘'En dépit du retrait du M23 de la ville de Goma et de la localité de Sake, la situation sécuritaire demeure tendue au Nord-Kivu'', a indiqué le porte-parole militaire de la Mission onusienne, citant les rapports ayant signalé la semaine dernière que les éléments du M23 ne se sont pas retirés à 20 kilomètres de Goma, conformément aux accords de Kampala, mais plutôt sur les collines de Munigi, à Kibati et à Kibumba. Le commissaire général intérimaire de la Police nationale congolaise (PNC), Charles Bisengimana, qui est revenu d'un séjour du Nord-Kivu, avait déjà déclaré que les mutins du M23 ne se sont retirés qu'à 6 km de la ville de Goma, au lieu de 20 km comme le demande la résolution du Sommet des chefs d'Etat des pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), de Kampala.
Le porte-parole militaire a notamment cité le cas de plusieurs habitants des localités de Kanyaruchinya, Kibati et Mutaho qui ont fui vers Goma à cause de l'insécurité provoquée par la présence massive d'éléments du M23 positionnés sur les collines de Munigi et l'occupation de leurs maisons par les mutins. Ces rebelles perçoivent également des taxes auprès des véhicules et motocyclettes circulant sur l'axe Goma-Munigi, a-t-il ajouté. Pendant ce temps, les Forces armées de la RDC (FARDC) continuent de mener des opérations contre les miliciens congolais de Mayi-Mayi Cheka, dont quelques éléments se sont repliés vers Pinga, suite à leur défaite face aux Forces gouvernementales à Kalembe et Kashuga, ayant causé la mort du ‘'Colonel'' mutin Bata.
De son côté, La Force de la MONUSCO poursuit son mandat de protection des populations civiles, et assure également la protection du personnel et des installations des Nations unies. Le retrait à 20 km de Goma avait été exigé par les chefs d'Etat des Grands Lacs au M23 qui exigeaient du président Joseph Kabila des négociations en vue du retour de la paix dans le Nord-Kivu où les forces gouvernementales affrontent depuis avril dernier la rébellion du M23. Ces négociations se tiennent depuis dimanche à Kampala, en Ouganda.
Apanews