Publié le 26 Sep 2014 - 17:32
RECENSEMENT GENERAL AU SENEGAL

13 millions d’habitants, plus de femmes et plusieurs disparités  

 

Les résultats définitifs du Recensement général de la population et de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage (RGPHAE) révèlent une population de 13 508 715 habitants, dominée par les femmes et des disparités.

 

La population sénégalaise est en hausse. Elle est évaluée à 13 millions 508 mille 715 habitants. 50,1% de ce chiffre sont constitués de femmes et 49,9% d’hommes. Une remarque de taille : 50% de la population sénégalaise est composé de jeunes âgés de 18 ans. La population rurale apparaît plus jeune dans ce recensement avec un âge médian se situant à 16 ans, contre 21 ans en milieu urbain. Ce qui s’explique sans doute par l’exode rural qui touche généralement les jeunes adultes des zones rurales.

Le recensement révèle que la population résidente est en majorité rurale avec 54,8% contre 45,2% de citadins. Sur le plan de la répartition spatiale, on note une disparité dans le peuplement des circonscriptions administratives notamment les régions et les communes du Sénégal. Dakar arrive de loin en tête avec 3 millions 137 mille 196 habitants au moment où la région de Kédougou reste la région la moins peuplée avec moins de 151 mille 715 habitants. Avec une densité moyenne nationale de 69 habitants au km², Dakar est la région la plus concentrée avec 5 mille 735 habitants au km², contre seulement 9 habitants au km² à Kédougou.

Seuls 4,8% des Sénégalais atteignent le supérieur, les femmes moins formées que les hommes

Le recensement qui s’est également intéressé au niveau d’instruction des Sénégalais renseigne que près d’un Sénégalais sur 2 âgé au moins de dix ans (45,4 % ) sait lire et écrire dans une langue quelconque, 53,8% chez les hommes contre 37,7% chez les femmes. Par rapport à l’éducation, il est évalué à 2 millions 852 mille 983 apprenants au Sénégal. Ils sont ainsi répartis : 06% au préscolaire ; 53,3% au primaire ; 24,6% au moyen ; 11,3% au secondaire et 4,8% au supérieur.

Le milieu urbain concentre plus de 57,3% de l’effectif total des apprenants. Pour ce qui est de la formation professionnelle, la répartition des individus âgés d’au moins 6 ans indique que 9 individus sur 10  n’ont pas reçu de formation (89,5%). Les femmes (92,5%)  sont globalement plus défavorisées que les hommes (86,3%).

Ziguinchor, Saint-Louis, Diourbel, Matam, Thiès, Kaolack et Fatick, régions de chômeurs

Du point de vue économique, la population sénégalaise en âge de travailler, en l’occurrence celle âgée de 15 ans ou plus, est évaluée à 7 millions 728 mille 868 et elle représente 58,2% de la population totale. Dans la plupart des régions, au moins un individu sur deux, en âge de travailler, est en situation d’inactivité. Les régions les plus concernées sont Ziguinchor, Saint-Louis, Diourbel, Matam, Thiès Kaolack et Fatick. Dans cette population inactive, les femmes occupent la plus grande partie avec 43,8% de femmes au foyer.

Arrivent ensuite les élèves et les étudiants représentant 30,4% des inactifs. La population habituellement active, représentant celle des individus occupés et ceux au chômage, s’élève à 50,4% de la population potentiellement active. Le taux d’activité est légèrement plus élevé en milieu rural 51,3% qu’en zone urbaine 49,6%. Il est nettement plus élevé chez les femmes, avec un taux d’activité au moins deux fois plus élevé que celui des hommes.

Le taux de chômage déclaré au Sénégal est de 25,7%, traduisant une faible participation des actifs dans la production de biens et services. Ce taux de chômage varie selon les régions, mais aussi selon d’autres caractéristiques des ménages, notamment le milieu de résidence, les tranches d’âge, la situation matrimoniale.

Un taux de prévalence de personne handicapées qui enfle

La situation des personnes handicapées n’a pas également échappé au recensement. A ce niveau, des changements d’approche ont été intégrés contrairement au dernier recensement de décembre 2002. La qualification extrême de l’handicap a montré que le Sénégal comptait 138 mille 897 personnes handicapées sur une population de 9 millions 858 mille 482 habitants, soit une prévalence de 1,4%. Cela signifie que 14 Sénégalais sur 1000 souffrent d’un quelconque handicap. En 2013, cette prévalence du handicap est de 5,9%. Ce qui signifie que 59 Sénégalais sur 1000 souffrent d’un handicap quelconque. Les individus de sexe féminin sont les plus concernés avec un rapport de masculinité de 88 hommes pour 100 femmes. 

Les Sénégalais se marient de plus en plus tardivement

L’âge moyen au mariage a reculé depuis 2002 au Sénégal passant de 24 ans à 26 ans en 2013. Ce recul de l’âge au mariage est noté aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Cette tendance à se marier tard s’explique par la situation socio économique du pays, à en croire M. Ndiaye présentateur des résultats définitifs du recensement général de la population et de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage (RGPHAE).

Etat civil : encore des efforts à faire

Plusieurs Sénégalais peinent toujours à déclarer aussi bien leurs enfants que leurs mariages à l’Etat civil. Ils sont 7/10 qui déclarent leurs enfants. 2 résidents sur 10 ont un jugement supplétif. 7 mariages sur 10 ne sont pas déclarés à la mairie.

Habitat au Sénégal : 72,6% de propriétaires contre 23,1%

Le principal type de logement au Sénégal est constitué des maisons basses, (57,2%) et la plupart des ménages ont financé leur logement par leurs moyens propres (84,9%). Toutefois, 21,9% des ménages vivent encore dans des cases et 2,4% dans des baraques. Selon le recensement, l’habitat moderne ne traduit pas nécessairement de bonnes conditions de logement car 3 ménages sur 10 soit 29,3% vivent dans la promiscuité avec 3 personnes  voire plus par pièces (30,9%) en milieu rural contre 27,8% en zone urbaine. La propriété (72,6%) et la location (23,1%), constituent les types d’occupation les plus fréquents.

755 532 ménages agricoles vivent au Sénégal

Au total, les ménages agricoles recensés au Sénégal sont de 755 532. Ces ménages vivent en majorité en zone rurale (73,8%). Seuls 11,4% de ces ménages sont affiliés à une organisation de producteurs. Les cultures pratiquées restent majoritairement vivrières (91%) et portent pour l’essentiel sur le mil 38%, le niébé 24%, le maïs 20%, le riz 9% et le sorgho 8%. La principale culture  industrielle reste l’arachide avec 75%. Ces cultures sont pratiquées essentiellement en période hivernale, (58,1%).

181 651 ETRANGERS VIVANT AU SENEGAL

Les Guinéens arrivent de loin en tête avec 47,4%

Sur les 13 508 715 individus résidant au Sénégal, les 181 651 sont de nationalité étrangère. Ce qui représente 1,3% de la population totale. Cette population est composée de 60,5% d’hommes et de 39,5% de femmes (39,5%). La population étrangère provient des pays limitrophes, à savoir : la Guinée (47,4% avec 86 085 résidents), le Mali (11,4% avec 20 668 résidents), la Gambie (7,1% avec 12 811 résidents), la Guinée Bissau (6,7% avec 12 108 résidents) et enfin la Mauritanie (3,4% avec 6 124 résidents), relève la même source.

L'enquête de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie informe également que les étrangers proviennent essentiellement de l'Afrique (90,9%, soit un effectif de 165 193 individus) et de l'Europe (5,2%, soit un effectif de 9 515 individus). Les Américains représentent seulement 1,1% des étrangers résidant au Sénégal.  

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AVEC UN TAUX DE 5,1 ENFANTS PAR FEMME

La fécondité stagne au Sénégal

La fécondité n'a pas véritablement évolué au Sénégal. C’est ce qui ressort du RGPHAE qui a révélé une moyenne nationale de 5,1 enfants par femme. Un niveau jugé élevé par Amadou Tidiane Ndiaye, coordonnateur technique de l’opération. Plusieurs disparités s'observent cependant, entre les milieux urbains (4,1) et les milieux ruraux 6,2 enfants par femme. Au plan régional, Dakar se singularise avec un indice synthétique de fécondité relativement faible 3,7 enfants par femme.

Les régions de Saint-Louis et de Thiès avec 4,9 enfants par femme, sont à des niveaux inférieurs à la moyenne nationale, a souligné M. Ndiaye. ‘’A l'opposé, les régions de Sédhiou (7,2 enfants par femme), Matam (6,8 enfants par femme), Kaffrine et Tambacounda (6,9 enfants par femme) conservent un niveau de fécondité relativement élevé’’, a soutenu le présentateur de l’étude. Et Amadou T. Ndiaye de rappeler : ‘’Depuis 2002, le niveau de fécondité est resté stable et tourne autour de 5 enfants par femme bien qu'il ait connu une baisse entre 1978 et 2002 (respectivement 7,1 et 5,3)’’. Cela s’explique par la faiblesse du niveau d’utilisation des contraceptions, explique-t-il.

Malgré les efforts, la prévalence contraceptive est de 16%, c’est-à-dire qu’un peu moins de 2 femmes sur 10 pratiquent la contraception.

Une espérance de vie plus élevée : les femmes vivent plus longtemps

Au Sénégal, l’espérance de vie est de 65 ans. Elle est très élevée chez les femmes avec 67 ans contre 63 chez les hommes. C’est en milieu urbain que les gens vivent plus longtemps. Les zones rurales sont plus handicapées par les difficultés d’accès aux services de santé. Sur le registre de la mortalité, on note 53 décès sur 1 000 enfants avant leur premier anniversaire. Le Sénégal est encore loin d’atteindre les OMD où la cible est de 30 décès pour 1000.     

A. NDIAYE

 

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