Abdoul Mbaye annonce 8 milliards pour la subvention de graines sélectionnées

Le Premier ministre Abdoul Mbaye a annoncé hier à Dakar qu'un financement de 8 milliards sera désormais destiné à la subvention de graines certifiées dans l'optique de reconstitution du capital semencier. Il l'a fait savoir au sortir d'un conseil interministériel sur le sujet.
Selon le chef du gouvernement, ''il est urgent et impérieux d'aller vers la production de semence certifiée. Au lieu de subventionner des graines qui ne sont pas de vraies semences, on va subventionner des semences qui garantissent une production de qualité aussi bien au niveau de la qualité de la graine qu'au niveau de la production''. M. Mbaye est parti du constat qu'une production inférieure à 700 000 tonnes a été enregistrée au cours de la campagne 2012-2013, malgré une bonne pluviométrie, soit un niveau inférieur à celui de 1960.
Ce qui le poussera à affirmer l'importance d'aller vers la rupture en changeant de méthode. ''Depuis 2000, en concours direct, on a dépensé pas moins de 400 milliards. Sur ce total, 200 milliards ont été consacrés à l'arachide et pourtant, on ne produit pas plus qu'avant 2000. En commençant par les semences, il est indispensable de prendre des décisions qui valent rupture'', a-t-il avancé.
D'après le PM, l'État va poursuivre sa politique de soutien à l'agriculture, en particulier à l'arachide ''qui a besoin de graines certifiées'' mais en consacrant près de 8 milliards à la subvention de graines sélectionnées qui représentent le tiers du prix de la graine. ''L'effort de subvention sera désormais fait au profit de la graine de qualité qui va permettre par sa qualité germinative d’accroître le rendement du paysan'', a indiqué Abdoul Mbaye.
Il a mentionné que l'année 2015 a été fixée comme échéance pour que le capital le plus important à reconstituer, celui de l'arachide, soit atteint. À cet effet, quelques mesures ont été avancées dans l'optique de créer les conditions qui permettront d'atteindre les objectifs fixés. Il sera question de renforcer l'Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) pour améliorer sa capacité de production de la pré-base mais également d'élargir la production de pré-base à d'autres acteurs intéressés. M. Mbaye a fait savoir qu'il y aura une contractualisation entre l'État et les producteurs. ''Nous avons le souci de mettre une véritable industrie semencière'', a-t-il ajouté.
ANTOINE DE PADOU