Publié le 15 Jul 2021 - 19:27
REMISE DE MATERIEL AGRICOLE

Macky Sall vise l’essor de l’agrobusiness

 

Grâce au soutien de la Banque africaine de développement, des producteurs agricoles ont bénéficié, hier, de tracteurs et de motoculteurs. Cela, dans le cadre du Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeur. Selon le chef de l’Etat, le gouvernement s’attèlera à faire plus pour l’agriculture, en vue de la réalisation de l’autosuffisance alimentaire.  

 

Une centaine d’agriculteurs répartis en fédérations paysannes, coopératives et groupement d’intérêt économique des différentes régions du Sénégal a reçu, hier, 129 tracteurs et 67 motoculteurs multifonctionnels. Une remise de matériel agricole qui, selon le chef de l’Etat, entre dans la poursuite des efforts de modernisation de la filière agricole. ‘’Nous avons pu mobiliser 5,2 milliards de francs CFA dont 2 milliards par le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rurale, une ligne de crédit concessionnel accordée par la Direction générale à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (Der/FJ) et la banque agricole (LBA) d’un montant de 1 225 000 000 F CFA et 750 000 000 F CFA provenant de la LBA. Le reste, soit 1 200 000 000 F CFA, mobilisé par la Der/FJ sera affecté au renouvellement de petits matériels agricoles au profit de 600 petits producteurs’’, détaille le président Macky Sall.

Il se dit convaincu que le développement de la filière agricole passe par un solide marché local. ‘’Il nous faut développer la culture du consommer sénégalais. Nous devons être les premiers clients de nos producteurs. Au demeurant, c’est notre rapport à l’agriculture même qu’il nous faut fondamentalement changer et la meilleure façon de redéfinir ce rapport nouveau, c’est de ne plus considérer l’agriculture comme une activité que l’on pratique par défaut, juste parce qu’on ne trouve rien d’autre à faire. Au-delà du besoin alimentaire, nous devons davantage rompre avec les vieilles pratiques, tourner nos esprits et porter nos efforts vers l’agrobusiness par des méthodes plus modernes et pour des productions à grande échelle. C’est la seule façon d’assurer notre autosuffisance alimentaire. C’est ce que nous recherchons à travers la remise de ce matériel à ces braves producteurs. A travers ce soutien, nous voulons relever avec vous le défi d’une agriculture moderne et plus productive pour l’autosuffisance alimentaire et l’exportation. Continuons ensemble le travail de la révolution agricole en cours’’. 

Quatre piliers pour développer la filière agricole

En outre, selon Macky Sall, quatre autres aspects entrent en jeu. ‘’Il nous faut, premièrement, réduire davantage notre dépendance aux aléas de la pluviométrie par une meilleure maîtrise de l’eau, à travers les différents systèmes d’irrigation. Deuxièmement, poursuivre l’extension des aménagements le long de la vallée du fleuve Sénégal et du bassin de l’Anambé. Troisièmement, il faut améliorer les chaînes de valeur y compris la chaîne logistique pour la conservation et la transformation locale des produits. Quatrièmement, il nous faut faciliter davantage l’accès des producteurs aux marchés ruraux et urbains y compris pour les grandes surfaces’’, liste le chef de l’Etat qui a instruit le ministre de l’Agriculture de veiller à la diligence dans la mobilisation des ressources et la mise à disposition du matériel.

En ce qui concerne la problématique de la conservation des produits agricoles, l’Etat du Sénégal a octroyé, en Conseil des ministres hier, deux milliards de francs CFA au ministère du Commerce pour la construction de magasins devant aider les producteurs à conserver leurs productions.  S’il estime que la campagne agricole écoulée a atteint (à la faveur d’une bonne pluviométrie) des productions records de céréales, d’arachide et dans le domaine de l’horticulture, Macky Sall reconnaît cependant que l’agriculture sénégalaise demande plus d’efforts.

‘’D’autres programmes suivront pour renforcer la dynamique de modernisation, de diversification et de valorisation de notre filière agricole’’, promet-il. Par ailleurs, la tutelle a été instruite de travailler en étroite collaboration avec l’Administration territoriale (les gouverneurs, les préfets et sous-préfets) pour ‘’un meilleur suivi-évaluation des opérations, parce que c’est l’épine dorsale, les yeux et les oreilles de l’Etat sur l’étendue du territoire national’’.

Les producteurs devront, quant à eux, veiller à l’entretien et à la maintenance des matériels par la formation des conducteurs.  

En juin 2020, plus de 700 unités de matériel motorisé subventionné à 100 % ont été offerts aux femmes et aux jeunes, dans le cadre du Programme de résilience économique et social face à l’impact de la pandémie de Covid-19. En avril 2018, les producteurs rizicoles avaient également bénéficié de tracteurs. D’autres appuis ont suivi. Il s’agit, entre autres, de 22 moissonneuses-batteuses pour les riziculteurs de la vallée du fleuve Sénégal et du bassin de l’Anambé avec le lancement du Projet d’appui à la valorisation des initiatives entrepreneuriales (Pavi) centré sur la structuration des chaînes de valeur, piloté par la Der.

Selon le président de la République, pour la campagne agricole en vue, l’entité a mis en place une ligne de crédit de 15 milliards pour la filière anacarde, en plus de 3 milliards pour l’achat d’engrais et de semences.

EMMANUELLA MARAMEFAYE

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