Publié le 24 Sep 2023 - 22:40
SAINT-LOUIS : FACE À DE MULTIPLES DIFFICULTÉS

Les producteurs de la zone de Mboundoum crient au secours 

 

 Les producteurs de Mboundoum et villages environnants n'oublieront pas sitôt  la campagne hivernale 2023. Ces derniers font face à  de nombreuses difficultés, dont des périmètres inondés par les pluies, la pression aviaire, une insuffisance criante de machines agricoles. D'ailleurs, ils sollicitent l'aide des autorités et  interpellent le président Macky Sall pour honorer leurs dettes.

 

Située à  une trentaine de kilomètres  de  la ville de Ross-Béthio,  la zone de Mboundoum est  toujours citée  parmi les plus  grandes   productrices  agricoles du  département de Dagana. Mais pour la présente campagne hivernale, les fruits des  récoltes n'augurent rien de bon. Car  les producteurs  de cette  zone du delta traversent de sérieuses difficultés  et les rendements rizicoles sont fortement menacés.

Pour le président  de l'Union des producteurs  de Mboundoum, Mamadou Moustapha Diack, les fortes pluies  enregistrées cette année dans la région de Saint-Louis ont causé beaucoup  de préjudices aux producteurs de la zone.

"Avec les fortes pluies de cette année, les périmètres sont  inondés. Ce qui constitue une véritable catastrophe  pour la récolte. Puisque  les machines ne pouvaient pas y entrer, de même que les ouvriers agricoles.  Des facteurs négatifs qui font qu’aujourd’hui, le paysan éprouve de grandes difficultés pour obtenir de bons rendements agricoles. Une  diminution de la production agricole et des revenus  qui affectent  la  subsistance et la  sécurité alimentaire  du producteur", a déploré M. Diack.

Comme un malheur ne vient jamais seul, a-t-il cité, les producteurs de Mboundoum et des villages environnants font face également à une terrible pression aviaire. "La pression aviaire dans le delta de la vallée du fleuve Sénégal est une conséquence directe de l'augmentation de la population d'oiseaux dans la région. Ces oiseaux se nourrissent des cultures, ce qui entraîne des pertes importantes pour les agriculteurs. Malheureusement, nos cris de détresse n'ont nullement ébranlé les autorités compétentes pour qu'elles nous aident à traiter rapidement cette situation. Nous sommes laissés à nous-mêmes", a dénoncé le président de l'Union des producteurs de Mboundoum.

La main tendue au chef de l'État

Très remontés contre les autorités, les producteurs de la zone de Mboundoum rappellent qu'ils souffrent aussi de la  vétusté des aménagements, de l’insuffisance des machines agricoles, en particulier les moissonneuses-batteuses. "La vétusté des aménagements dans la vallée du fleuve Sénégal aggrave les problèmes liés aux inondations. Les systèmes de drainage, les digues et les canaux sont souvent mal entretenus, voire obsolètes, ce qui compromet leur efficacité à protéger les terres agricoles. Chaque fois qu'il y a de fortes pluies, de vastes étendues de terres sont régulièrement inondées, ce qui aggrave encore notre situation  et augmente les risques de maladies liées à l'eau stagnante. Malgré  les grandes surfaces emblavées, la zone ne dispose pas d’assez de machines agricoles", a râlé Moustapha Diack. 

Pour toutes ces raisons, a-t-il poursuivi, les productions et les acteurs  sont plus que menacés. "Les productions sont presque nulles dans la zone.  Nous n'avons plus de quoi manger dans nos foyers respectifs. Dans la zone,  il y a un réel  problème de sécurité alimentaire qui se dessine, puisque  les gens ne se nourrissent plus correctement.  Avant, au Walo,   nos jeunes ne s'intéressaient pas à l'émigration irrégulière. Mais avec cette situation chaotique, ils commencent à partir et risquer leur vie parce qu'ils ne sont pas appuyés dans leurs projets agricoles  et rien ne les retient dans le terroir",  a regretté  M. Diack.  Raison pour laquelle il sera très difficile pour les producteurs de la zone  de rembourser les dettes contractées dans  certaines institutions financières.

 "Face aux difficultés que nous traversons, nous ne sommes pas en mesure de  rembourser les dettes. C'est pourquoi nous invitons  le président de la République à  intervenir rapidement pour que des solutions soient trouvées. Il est urgent de prendre des mesures pour améliorer les systèmes d'irrigation, renforcer les infrastructures de drainage et mettre en place des mesures de prévention et de gestion de la pression aviaire, afin de réduire l'impact de ces problèmes sur les communautés vivant dans cette région", a conclu le président Moustapha Diack.

IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS

 

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