Le nombre de femmes violentées est passé de 157 cas en 2005 à 371 en 2010
En l’espace de 5 années, le nombre de Sénégalaises ayant subies des violences est passé du simple au double rien que dans 8 régions du pays. Des chiffres effarants sortis d’une étude publiée en 2012 par ONU Femmes.
Les chiffres font froid au dos. De 2005 à 2010, le nombre de femmes violentées a doublé au Sénégal passant de 157 à 371 cas. Un chiffre qu’il faut revoir à la hausse puisque l’étude menée par ONU Femmes ne concerne que huit régions du pays. Il s’agit de Dakar, Louga, Saint-Louis, Fatick, Diourbel, Kaolack, Thiès et Kaffrine. Il ressort aussi de cette étude que les structures de santé ont accueilli plus de cas de viol que celles de la police et de la gendarmerie.
Ce qui montre, selon Maxime Houinato, que beaucoup de cas traités dans les établissements de santé ne parviennent pas aux structures de la justice, de la police ou de la gendarmerie. Le directeur régional adjoint d’ONU Femmes poursuit également que l’Étude révèle que dans la plupart des cas, les victimes ne veulent pas que de tierces personnes soient au courant de leurs souffrances. ‘’Dans les cas où les victimes sont jeunes, la famille et la communauté préfèrent souvent les arrangements à l’amiable plutôt que de recourir à la justice’’, souligne encore l’étude.
Ce qui est étonnant, selon Maxime Houinato, c’est que le Sénégal a pourtant fait des progrès notoires dans le domaine de la promotion des droits de la femme. Seulement, les défis demeurent une bonne coordination des efforts de prévention et la prise en charge des victimes, de l’avis du directeur régional adjoint d’ONU Femmes. C’est dans ce cadre que le projet d’appui à la protection des droits des femmes initié par le ministère de la Justice appuyé par ONU Femmes, est apprécié.
Ce projet constitue, selon les acteurs, une initiative pertinente permettant d’établir un lien entre les violences faites aux femmes et l’accès des victimes aux services. Il est d’envergure nationale et concerne tous les départements du ministère de la Justice et matérialise l’engagement de l’État à combler le vide constaté en matière d’accès des victimes aux services.
Amadou NDIAYE
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