Macky, ses milliards et les pesanteurs
Des documents sur la base desquels ont travaillé des techniciens du ministère de l'Economie et des Finances, il ressort bien que le gouvernement a actuellement des arguments à faire valoir en termes de mobilisation de ressources pour financer des projets et programmes. Une trentaine de financements signés sont répertoriés. Mais qui pour les mettre en œuvre.
La chute du Président Wade a eu des effets positifs relativement à la confiance que les bailleurs de fonds accordent à notre pays. Sur la période d'avril 2012 à juillet 2013, les financements approuvés sont évalués à 697 milliards de francs. Eclatés dans les différents secteurs concernés, cela fait 123,2 milliards de francs Cfa pour le secteur de l'Energie. Ce pactole devrait servir à financer le projet d'appui au secteur de l'Électricité pour un montant de 42,5 milliards de francs Cfa, 8,4 milliards financés par la Chine pour finaliser la boucle de Dakar ; 3,3 milliards de francs Cfa assurés par l'Autriche. Si l'Energie occupe la tête du peloton, les Transports routiers engrangent 88,8 milliards de francs Cfa. Des financements de la Banque islamique de développement (BID) pour la Construction de la Voie de dégagement Nord pour un montant de 39,5 milliards de francs Cfa. La route Tambacounda-Dialokoto pour un montant de 12 milliards de francs Cfa, la réhabilitation de la route Passy-Sokone pour 9,8 milliards de francs Cfa co-financée par la Banque islamique de développement (BID) et le Fonds Koweitien. Le sujet a d'ailleurs été au centre des discussions lors de la dernière visite que le Président Macky Sall a effectuée à Koweit City. Il y aussi d'autres projets comme celui de la confection des pistes communautaires de 11,5 milliards de franc Cfa financé par la Banque africaine de développement (BAD).
Sur le volet Agricole, l'Assistance à la sécurité alimentaire, déjà en oeuvre, va coûter 22 milliards de francs Cfa, alors que le projet de consolidation de la Sécurité alimentaire pèse 13 milliards de francs Cfa. Le financement est de la Boad. Sur le sillon des projets- programmes, on retrouve le volet Santé avec 11,5 milliards prévus pour l'équipement de l'hôpital Dalal Jamm assuré par l'Arabie Saoudite, la BADEA et la Bid ou encore le projet d'amélioration de la santé maternelle pour 9,2 milliards de francs Cfa de l'Agence française de développement (AFD).
40 milliards de francs Cfa à Diamniadio...
Il y a divers autres projets comme celui du Centre de conférence international de Diamniadio, avec un accord signé avec la Turquie d'un montant total de 40 milliards de francs Cfa. Ce complexe qui devra non seulement abriter le prochain sommet de la Francophonie devra servir à accueillir d'autres manifestations de type commercial. Les activités du Centre international du commerce extérieur au Sénégal (CICES) devraient en effet y être décentralisées. Dans sa première phase, 25 milliards devraient très rapidement être dégagés pour engager les chantiers en cours. Autre chapitre important présent dans les livres du ministère de l'Economie et des Finances, c'est le programme d'appui aux manuels scolaires d'un montant de 19,4 milliards financé par le Canada. La liste est bien longue qui concerne aussi le Programme sectoriel eau d'un montant de 34 milliards financés par la BAD.
281 milliards Cfa de mieux qu'en 2012
Selon un document certifié au niveau du ministère de l'Economie et des Finances, d'ici à la fin de l'année 2013, il sera procédé à l'approbation de conventions de financement d'au moins 16 projets de développement pour un montant de 338,4 milliards de francs Cfa. ''Au total, en 2013, les conventions de financement qui seront conclues porteront sur un montant de 680,2 milliards de francs Cfa'', selon des chiffres publiés par la Direction de la coopération économique et financière (Dcef) qu ministère de l'Economie et des Finances, qui a, entre autres missions, celui d’assurer en amont la centralisation, la sélection et la programmation des projets et programmes d’investissement élaborés par les ministères. Selon les chiffres de ce service, ''c'est une augmentation de 281 milliards de francs Cfa par rapport en 2012''. Car durant les 15 derniers mois de décembre à mars 2012, avant l'avènement de la seconde alternance, les financements approuvés étaient d'un montant de 582 milliards de francs Cfa. Sur une tranche temporelle équivalente, les financements approuvés sont de 697 de milliards, soit une augmentation de 115 milliards de francs Cfa. Les prêts sont évalués à 79% alors que que 21% sont des dons. Sur ce point précis, l'ancien régime bat l'actuel puisque le pourcentage de prêt était de 78% et 22% en dons. Quelles incidences les projets déjà ficelés auront-ils sur l'Emploi ? Pour les fonctionnaires du ministère de l'Economie et des Finances, lorsqu'on lance le projet du prolongement de la Voie de dégagement nord, cela aura forcément des incidences sur la main d'oeuvre et plusieurs activités connexes. C'est comme cela, entre autres, que ''la croissance se créé'', nous assure-ton...
Les pesanteurs
Le problème qui se pose est moins la capacité de l'Etat du Sénégal à mobiliser des financements dans des secteurs-clés de notre économie que celle à effectivement les absorber. L'incapacité à absorber ces fonds est moins du ressort de la diplomatie financière que du fait des tares congénitales des départements ministériels concernés par ces programmes. La question des ressources humaines, capables d'impulser une vraie dynamique de développement se pose. Selon plusieurs de nos interlocuteurs, du pouvoir comme de l'opposition, ''il n y a pas les hommes qu'il faut à la place qu'il faut''. Nos sources parlent du ''défi de la mise en oeuvre''. Même dans la majorité présidentielle, le débat se pose. Sous un autre angle se pose le problème des lenteurs de procédure dans l'exécution des projets dans les délais impartis. Raison pour laquelle l'actuel pouvoir veut ''nettoyer'' les textes. Le débat est lancé et des réformes sur ce point précis sont attendues.
''Autre donne à prendre en compte certains projets comme celui de l'Amélioration et de l'équité au niveau de l'Education de base (Paqeeb) sont encore en cours d'évaluation avec le Canada et la Banque mondiale. Plusieurs négociations sont engagées avec des bailleurs qui, si elles sont concluantes devraient permettre de rendre plus consistante l'enveloppe des projets et programme ciblés. C'est le cas du Pôle de développement régional de la Casamance ; un financement de la Banque mondiale...