‘’Les sociétés minières doivent soutenir les populations’’
Venue à Thiès le mercredi 17 septembre, pour remettre des vivres aux acteurs du secteur minier impactés par la pandémie de la Covid-19, la ministre des Mines et de la Géologie, Sophie Gladima, a plaidé pour des sociétés minières proches des populations.
‘’Le secteur minier contribue à l’économie nationale à hauteur de 6 milliards de francs CFA. Ce sont des retombées économiques qui profitent au Sénégal. Nous rendons grâce à Dieu. Mais il faut que les populations sachent que c’est uniquement dans des zones bien précises où on peut trouver par exemple du calcaire (Bandia, dans le département de Mbour).
On ne peut pas le trouver dans des zones différentes de celles-là. Nous lançons un appel à toutes les sociétés minières à aider les populations. Bien que ces sociétés contribuent au budget national, elles doivent aussi soutenir les populations avec lesquelles elles vivent. Parce que quand elles exploitent les ressources naturelles de ce pays, il n’y a rien de plus que d’avoir la paix avec ses voisins. Mais elles font ce qu’elles peuvent’’, a-t-elle déclaré.
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UN CODE MINIER BAFOUE
La loi n°2016-32 du 8 novembre 2016 portant nouveau Code minier et adoptée en remplacement de celle n°2003-36 du 24 novembre 2003 qui régit toute l’organisation du secteur minier, est très souvent bafouée par les industries extractives.
Dans le cas précis de la Sephos, il se pose avec acuité le problème de l’applicabilité de cette loi. Même le décret présidentiel n°2017-459 fixant les modalités de son application n’est pas respecté. Pourtant, ce nouveau Code minier entré en vigueur le 8 novembre 2016, a clairement défini la posture que doit adopter toute société minière détentrice d’un permis d’exploitation.
Ledit document rappelle aux géants de l’exploitation minière toutes leurs obligations et restrictions. Ce Code minier dispose, en ses articles 20 et 21 : ‘’Tout titulaire d’un permis minier doit établir un compte en fiducie, afin de réhabiliter le site minier. Outre les obligations de réhabilitation, ces titulaires sont tenus de respecter : le Code forestier lorsque les droits miniers sont accordés dans une zone forestière classée.’’ Le nouveau Code minier est clair.
Plus loin, le texte recommande aux entreprises minières de mettre en avant les ‘’droits humains des communautés dans les zones concernées par les activités minières’’ et de prendre ‘’toutes les dispositions nécessaires pour la protection de l’environnement et la réhabilitation des sites concernés, conformément à la législation en vigueur’’.
Mais à Lam-Lam, les populations qui rappellent à la Sephos toutes ses obligations, courent depuis plus d’une décennie derrière une réhabilitation toujours pas entamée.
GAUSTIN DIATTA (THIÈS)