Genève: pour la première fois, le régime syrien et l'opposition se parlent
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C'est une première. Ce samedi 25 janvier, les représentants du régime Assad et ceux de l'opposition syrienne se sont trouvés face à face pour engager un dialogue par l'entremise du médiateur des Nations unies Lakhdar Brahimi. Une timide amorce de négociation, consacrée au volet humanitaire, qui marque tout de même une première étape significative. Les protagonistes doivent se revoir ce dimanche.
Le volet humanitaire, sans aucun doute sujet le moins à controverse, a permis de lancer véritablement la négociation de Genève. Une manière pour le médiateur Lakhdar Brahimi d’éviter d’entrée de jeu de braquer les deux camps et d’éviter la rupture.
C’est la situation dramatique de Homs, assiégée depuis près de dix mois, qui a retenu l’attention ce samedi. Avec un objectif : favoriser l’acheminement sans plus de retard d’une aide alimentaire et médicale.
Dès ce dimanche, des convois pourraient être autorisés à gagner les quartiers rebelles. Le médiateur a fait état de discussions en cours avec les autorités de la ville. Aucune réaction pour l'instant du côté du régime.
Pour l'opposition, il s’agit bien là d’un test de la bonne volonté du camp d'en face. Lors d’une conférence de presse, son représentant Louay Safi a affirmé que si Damas n’acceptait pas d’ouvrir la voie à des secours, cela signifierait que le gouvernement n’a pas abandonné l’idée d’une solution militaire au conflit.
Cette première journée de rencontre directe constitue un premier pas, certes modeste, mais un premier pas tout de même. Dimanche, le sorte des prisonniers sera à l’ordre du jour. Avant de passer en début de semaine prochaine à la question fondamentale du régime de transition.
REACTION DE LAKHDAR BRAHIMI
A l'issue de la rencontre, dès le début de sa conférence de presse, le médiateur des Nations unies a donné le ton : « Nous avançons à pas minuscules », a-t-il dit, avant d'ajouter : « J'ai prié les deux parties d'être prudentes ».
« Nous espérons que des convois d'aide, avec de la nourriture et des médicaments, seront autorisés à entrer dans la vieille ville » de Homs, déclaré l'émissaire des Nations Unies, qui a par ailleurs annoncé que la journée de dimanche serait consacrée à des discussions sur des prisonniers et des personnes kidnappées.
Lakhdar Brahimi a évoqué la situation des nonnes enlevées à Maloula, ainsi que des deux évêques ayant connu le même sort, et plus généralement des centaines, peut-être des milliers de personnes qui ont disparu, ou ont peut-être été kidnappées.
Le diplomate onusien a estimé qu'il s'agissait d'un « bon début dans les négociations », tout en reconnaissant : « Nous n'avons pas obtenu beaucoup de résultats ».
rfi.fr