Le chef du Département gestion des réseaux et suivi des opérateurs à l’ARTP a fait le point, hier, sur les marchés en chiffres, en 2020, des Services à valeur ajoutée (SVA).  

Hier, lors d’un séminaire sur le thème ‘’Formation et partage avec les journalistes autour des secteurs régulés de l’ARTP’’ organisé par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), le chef du Département gestion des réseaux et suivi des opérateurs à l’ARTP, Ousmane Faye, est revenu sur les marchés Services à valeur ajoutée (SVA) en chiffres en 2020.

En effet, l’activité de fourniture des SVA est soumise au régime juridique de la déclaration, conformément à l’article 65 et suivants de la loi n°2018-28 du 12 décembre 2018 portant Code des communications électroniques.

Les SVA regroupent l’ensemble des prestations de services supplémentaires basés sur l’appel téléphonique, le SMS, l’USSD et les données mobiles, entre autres, et offerts via des numéros spéciaux sur les réseaux des opérateurs de communications électroniques. En pratique, les SVA consistent en des services informationnels (renseignement téléphonique, actualités, sport, job alerte, etc.), des services de personnalisation (RBT, sonneries, logos, jeux, etc.), des services de paiement (banking - SVI, SMS, USSD -, e-Wallet, etc.), des services de téléchargement (contenus audio, images, vidéos), autres services (Voting, interactivité SMS2TV, émissions télé, radio, réseaux sociaux, notifications, etc.).

Les services à valeur ajoutée sont accessibles via des numéros courts et longs à tarification spéciale dans les réseaux de télécommunications. Les fournisseurs de SVA offrent ainsi leurs services à travers les services de base des opérateurs de communications électroniques. En ce sens, la fourniture de services à valeur ajoutée nécessite une collaboration étroite entre les fournisseurs de SVA et les opérateurs de télécommunications, notamment dans l’implémentation (activation, configuration, mise à jour), la facturation et le partage de revenus.

Selon Ousmane Faye, au 31 décembre 2020, le segment de marché des SVA comptait 399 acteurs déclarés auprès de l’ARTP, conformément à la décision n°001 2013/ARTP/COL du 24 juin 2013, dont 36 % (144) sont en activité sur les réseaux des opérateurs. Il faut également noter, selon M. Faye, que les opérateurs de communications électroniques et les opérateurs virtuels de télécom (MVNO), à travers leurs licences, peuvent offrir des services à valeur ajoutée et sont, de fait, des concurrents des fournisseurs SVA.

Sur le plan des ressources en numérotation utilisées pour la fourniture de services à valeur ajoutée, il compte, au 31 décembre 2020 : 534 numéros courts de services à valeur à 5 et 6 chiffres attribués au 31 décembre 2020 dont 139 sont implémentés sur les réseaux d’opérateurs, 67 codes USSD attribués dont 6 implémentés sur les réseaux, 50 000 numéros longs à 9 chiffres attribués aux opérateurs dont 444 mis en service.

Le volume de trafic global généré par les fournisseurs SVA pour l’année 2020, renseigne Ousmane Faye, est réparti de la manière suivante : concernant les services SMS, il y a eu 107,655 millions de messages courts (MO + MT), pour les vocaux, il y a eu 15,506 millions de minutes d’appel. A propos des services USSD, 576,517 millions de sessions ont été notées.

Ces volumes de trafic, renseigne M. Faye, correspondent à un chiffre d’affaires global de 73,492 milliards F CFA dont 77 %, soit plus de 56 milliards, ont été générés par les filiales fournisseurs de services financiers des opérateurs (OFMS, Mobilecash et Emoney). Le chiffre d’affaires généré par les fournisseurs SVA sur les réseaux d’opérateurs s’élève à 16,923 milliards F CFA HT dont 85 % (14,385 milliards F CFA HT) est porté par les services SMS, 13 % (2,194 milliards F CFA HT) par les services vocaux et 2 % (343,140 millions FCFA HT) par l’USSD.

‘’Le modèle économique de partage du chiffre d’affaires se base principalement sur le ‘’revenu sharing’’ avec les opérateurs, avec des pourcentages allant de 50 à 70 % du revenu total généré par les services offerts aux abonnés des réseaux mobiles. Concernant le partage de revenus sur les services SMS pour l’année 2020, les opérateurs ont reversé 5,441 milliards F CFA HT à l’ensemble des fournisseurs SVA’’ a précisé M. Faye.

En outre, dans le cadre de l’encadrement de l’activité SVA, l’ARTP a mis en place, en 2019, une stratégie de développement des services numériques qui préconise fortement la mise en place d’un cadre d’échanges permanent avec les acteurs du secteur. C’est à ce titre que le comité en charge du développement des SVA a été mis en place par décision n°0026/ARTP/DG du 3 mars 2021. ‘’Ce comité a pour principale mission d’accompagner l’ARTP dans la mise en œuvre de cette stratégie et de formuler des propositions à l’autorité, afin de favoriser le développement des SVA et de promouvoir l’innovation’’, renseigne le chef du Département gestion des réseaux et suivi des opérateurs à l’ARTP.

Il ajoute que l’ARTP, dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie, a entrepris une mise à jour du cadre réglementaire avec, notamment, la modification de la décision fixant les conditions et modalités de déclaration, l’élaboration de la décision encadrant les relations entre acteurs, l’élaboration d’une décision ou de lignes directrices fixant le Code de déontologie.

‘’Ainsi, afin de lever les difficultés liées à l’implémentation des services au niveau des réseaux d’opérateurs, l’ARTP a lancé une consultation publique sur l’opportunité d’introduire des agrégateurs SVA dans le marché. Les agrégateurs joueront le rôle d’intermédiaires entre les opérateurs et les fournisseurs de services à valeur ajoutée sur toutes les démarches d’implémentation des services’’, poursuit-il.

CHEIKH THIAM