Les impactés expriment leur ras-le bol
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Après une plainte déposée contre l’Etat du Sénégal, la Bad et la Bid, le Collectif des impactés du Ter appelle de vive voix à une conciliation pour trouver une solution qui arrangera tout le monde.
Le Collectif des impactés du Train express régional (Ter) ne décolère toujours pas. Face aux disparités et lenteurs notées dans leur indemnisation, il compte passer à la vitesse supérieure. D’ailleurs, le porte-parole dudit collectif a annoncé, hier, au cours d’un point de presse tenu à Dakar, qu’une plainte a été déposée contre les bailleurs du projet. Il s’agit de la Banque africaine de développement (Bad), de l’Agence française de développement (AFD), de la Banque islamique de développement (Bid), en plus de l’Etat du Sénégal.
L’objectif de cette plainte, selon le coordonnateur dudit collectif, vise une conciliation. Ibrahima Cissé et ses camarades veulent ainsi profiter de la venue, à Dakar, des membres du Conseil d’administration de la Bad, pour avoir une rencontre tripartite. Les parties concernées étant l’Apix, qui représente l’Etat du Sénégal, la Bad pour les bailleurs et le collectif.
Le collectif veut ainsi permettre aux personnes lésées dans cette affaire d’être indemnisées à la hauteur du préjudice subi. ‘’Les commerçants qui se trouvaient sur l’axe Thiaroye - Colobane n’ont pas encore reçu leur dû. Il y a aussi les maraichers qui n’ont plus accès au foncier pour s’adonner à leurs activités’’, déplore-t-il. Avant d’ajouter que le projet du Ter n’a fait que paupériser les populations qui ont eu la malchance de se trouver sur son tracé.
Ibrahima Cissé et ses camarades reprochent à l’Etat et à ses bailleurs d’avoir détruit à la fois leurs activités sociales et économiques. Aly Sagne, par ailleurs Directeur de l’ONG LSD (Lumière synergie pour le développement) regrette qu’au moment où les membres du Conseil d’administration de la Bad sont en train de se ‘’pavaner’’ à Dakar pour s’enquérir du niveau d’exécution du Ter, les impactés sont dans le plus grand désarroi.
‘’Pour nous, la Bad est une banque de destruction, dans la mesure où beaucoup de familles sont dans la tourmente’’, fulmine le porte-parole du collectif des impactés du Ter. M. Sagne de dénoncer ainsi un projet non inclusif qui, selon son camarade Ibrahima Cissé, est un véritable drame socio-économique. A en croire ce dernier, le manque de consensus et de dialogue a fini de créer une catastrophe inouïe.
Les impactés du Ter réclament, en effet, leur indemnisation et une revalorisation des sommes dues. ‘’Preuve à l’appui, j’affirme qu’il y a eu des familles qui ont été indemnisées à hauteur de 25 mille francs CFA. Même la toilette d’une maison vaut plus que cela’’, déplore M. Cissé. Il s’y ajoute, selon lui, certaines personnes qui sont payées avec de l’argent liquide comme dans un marché, pour des sommes qui varient de cent à deux cent mille francs CFA pour la plupart. ‘’C’est choquant ce qui se passe dans ce pays’’, fustige-t-il.
AMADOU SAMOURA