Publié le 3 Apr 2024 - 18:45
TRANSITION AU SENEGAL

Mamadou Badio Camara et le ‘’miracle’’ sénégalais

 

Le Sénégal tourne ainsi définitivement la page de l’élection présidentielle du 24 mars 2024. Il y a quelques semaines, bien peu étaient ceux qui étaient prêts à parier sur un tel scénario. Au centre du processus qui a mené vers un tel dénouement, le Conseil constitutionnel, par la voix de son président, s’émerveille : ‘’Cela tient presque du miracle, sauf à relever que nos institutions, loin d’être en crise, tiennent debout, dans le cadre de la Constitution, expression la plus achevée de la volonté populaire’’, a ajouté le président Mamadou Badio Camara.

Ce n’est pas la première fois que le Sénégal a été presque au bord du chaos. À chaque fois, le pays a su se ressaisir à temps, pour éviter le pire. ‘’Des amis, en Afrique, insiste le président du Conseil, nous disent souvent que chaque fois que le pire est prédit au Sénégal en raison de fortes tensions et d’animosités exacerbées, les Sénégalais arrivent toujours à retomber sur leurs pieds, comme si de rien n’était. Forts de ce constat, ils nous demandent : ‘Mais quel est donc votre secret ?’.’’

La réponse de M. Camara : ‘’À mon avis, le secret est dans le bulletin de vote… Plus précisément, dans l’intime conviction et la claire conscience des citoyens électeurs que leur bulletin de vote peut, décisivement, changer le cours de leur destin, dès lors que l’Administration et les organes de contrôle du processus électoral ont fait la preuve de leur professionnalisme, sous le contrôle d’une justice impartiale’’, s’est félicité le premier des sages qui salue la maitrise qui a permis d’organiser une élection sans failles en seulement ‘’10 jours chrono’’. ‘’Il s’agit là d’un véritable coup de maitre’’, s’exclame Mamadou Badio Camara.

Si ce ‘’miracle’’ a pu avoir lieu aussi, selon le président du Conseil constitutionnel, c’est grâce à des institutions fortes qui, malgré les fortes remises en cause, ont su faire le job. Il en est ainsi du Conseil constitutionnel. ‘’Face à ceux qui ont tenté de le déstabiliser par des moyens non conventionnels’’, le Conseil ‘’a, au nom du peuple, dit le droit sans haine, ni crainte’’, affirme l’ancien premier président de la Cour suprême qui n’a pas manqué de saluer les postures du président de la République et du président de l’Assemblée nationale qui ‘’ont toujours accepté de se soumettre à (leurs) décisions’’.

‘’C’est dire, selon lui, qu’il n’y a pas une crise institutionnelle, mais une volonté commune de ne jamais sortir du cadre délimité par la Constitution’’.

Au-delà de l’institution judiciaire, c’est tout le travail de toute l’Administration électorale qu’il faut saluer, si l’on en croit le président Badio Camara. Qui déclare : ‘’Le dispositif électoral, dans toutes ses composantes, a démontré, une fois encore, sa fiabilité. Nous le devons à l’expérience, l’expertise et la neutralité de l’Administration électorale et des différents organes de contrôle de la régularité des élections ainsi qu’à la transparence et la célérité notées à toutes les étapes du recensement des votes, vu qu’aucune contestation n’a été formulée’’.

MOR AMAR

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