Un passe sanitaire pour l’accès aux lieux publics
Il n’est plus question, pour les personnes qui ne sont pas vaccinées contre la Covid-19, d’accéder aux lieux publics. Le chef de l’Etat, Macky Sall, a annoncé, hier, l’instauration d’un passe sanitaire.
Les personnes qui refusent de se faire vacciner contre la Covid-19 sont avertis. Le chef de l’Etat a annoncé, hier, l’instauration d’un passe sanitaire pour l’accès aux lieux publics. Ce sera, pour le président Macky Sall, une manière d’obliger les gens à se faire vacciner. ‘’Après consultation du Conseil national de gestion des épidémies (CNGE), nous étudierons les modalités d’instauration d’un passe sanitaire pour l’accès aux lieux publics. Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas laisser les vaccino-sceptiques mettre en péril les efforts considérables déployés par les pouvoirs publics, les acteurs de la société civile et surtout nos vaillants professionnels de la santé, engagés depuis plus d’un an sur le front de la Covid, au péril de leur santé et de leur vie’’, prévient-il.
Selon le président de la République, il n’est plus question que des récalcitrants continuent de mettre en danger la population. Il présidait, hier, le panel de haut niveau du Sommet régional consacré à la riposte face à la double pandémie du VIH et de la Covid-19 en Afrique de l’Ouest et du Centre. A son avis, le vaccin est aujourd’hui le seul moyen de protection permettant d’éviter les formes graves et, à terme, d’arrêter la propagation du virus. ‘’Les données scientifiques le montrent à suffisance. Par conséquent, il n’y a aucune raison de ne pas se vacciner, encore moins de battre campagne contre le vaccin. En Afrique, les vaccins commencent à venir en abondance. Cela serait un paradoxe, malgré les plaidoyers, la bagarre menée pour avoir des vaccins, que les populations n’aillent pas se faire vacciner et ça serait un désastre’’, précise-t-il.
Sur ce, il demande au ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, de réactiver et d’intensifier cette campagne de vaccination. Afin que la population puisse être vaccinée au moins autour de 60 %, à la mi-2022. En outre, le chef de l’Etat souligne que, même si nous observons une tendance baissière à la maladie, aucun pays n’est à l’abri, quand il y a un cas de Covid quelque part. De plus, il y a de nouvelles formes ailleurs et le virus voyage très vite. C’est pourquoi il conseille à la population de faire attention, parce que nous ne sommes pas à l’abri de levées de propagation. A son avis, contre le VIH et la Covid, le mot clé aujourd’hui et plus que jamais, c’est la mobilisation.
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LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA
Macky Sall promet 2 milliards de plus
Les personnes vivant avec le VIH/sida doivent être bien soulagées. Le président de la République a promis, hier, de mettre dans le prochain budget 2 milliards de plus dans la lutte contre cette pandémie.
Le président de la République veut donner la chance à l’Afrique, au Sénégal en particulier, de combattre définitivement le VIH/ Sida. Il a promis, hier, de mettre deux milliards de plus dans la lutte contre cette pandémie, à travers le prochain budget. ‘’J’engage le ministre de la Santé et de l’Action sociale, dès le prochain budget, à mettre 2 milliards de plus sur la lutte contre le VIH. Vous remettrez un milliard à la société civile pour la lutte communautaire et l’autre milliard devra alimenter le budget du Conseil national de lutte contre le sida (CNLS) pour augmenter la part des personnes vivant avec le VIH prises en charge’’, annonce Macky Sall. Le chef de l’Etat s’engage, en outre, pour faire le plaidoyer au niveau de l’Union africaine et auprès des partenaires, pour que le financement de la lutte contre le VIH soit renforcé. Et surtout, soutient-il, que ce renforcement puisse commencer par les Etats africains eux-mêmes.
Il présidait, hier, le panel de haut niveau du Sommet régional consacré à la riposte face à la double pandémie du VIH et de la Covid-19 en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Pour le chef de l’Etat, il ne faut pas oublier que le sida est également une pandémie et cause des centaines de milliers, voire des millions de morts par an. ‘’C’est une urgence majeure’’, dit-il. Car, rappelle le président Sall, depuis 40 ans, le monde, en particulier l’Afrique, fait face au VIH/sida avec son lot quotidien de malades et de morts, et ses impacts collatéraux sur les familles. A cela s’ajoute aujourd’hui la pandémie de la Covid-19. ‘’Nous voilà sur deux fronts urgents, sans oublier ceux du paludisme et de la tuberculose. C’est dire que nous devons poursuivre le combat contre toutes ces pathologies mortelles et que la lutte contre le VIH/sida doit rester plus que jamais d’actualité, même dans le contexte de la riposte anti-Covid’’, fait-il savoir.
Malgré les avancées dans le dépistage et le traitement, le VIH/sida continue de faire des ravages.
Le président Sall de souligner que si le ministre Abdoulaye Diouf Sarr obéit aux instructions données, ‘’je pense qu’il va le faire, parce qu’il n’a pas le choix. Le Sénégal, on passera de 88 % bientôt, vers la couverture universelle. ‘’C’est ça le but. Je serais heureux que, très prochainement, le Sénégal dise : merci au Fonds mondial, vous nous avez accompagné depuis tant d’années. Maintenant, nous prenons en charge intégralement la riposte. C’est ça le but que chacun de nos Etats doit atteindre. Nous sommes sur la bonne voie. Nous allons faire de notre mieux pour qu’on arrive assez rapidement à cet objectif. D’après les dernières données, on note une baisse progressive de la prévalence du VIH de 0,7 % en 2005 à 0,3 % en 2020, de même qu’une baisse de 76 % de nouvelles infections, entre 2005 et 2020. Le défi est de rester vigilant par rapport aux disparités locales et sociales, et d’assurer surtout la pérennité du financement des programmes de lutte contre la maladie’’.
‘’Je serais heureux que très prochainement, le Sénégal prenne en charge intégralement la riposte’’
Selon les statistiques, sur les 37 millions de personnes vivant avec le VIH, 84 % connaissent leur statut, 73 % ont accès à un traitement et 66 % ont une charge virale indétectable. ‘’Ces données cachent des disparités, notamment chez les enfants en bas-âge, les filles et les femmes qui constituent encore des catégories particulièrement vulnérables. En outre, les 25 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre concentrent, à eux seuls, 4,7 millions de personnes vivant avec le VIH, soit 12 % des cas de VIH dans le monde et 22 % des décès dans le monde’’, déplore-t-il.
C’est pourquoi il souligne que la mobilisation doit rester de mise autour de la Nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le sida (2021-2026) visant, entre autres, l’accès égal et équitable aux services et solutions liés au VIH, l’élimination des obstacles à l’obtention de financement adéquat.
A l’en croire, ce combat qu’il y a sur la Covid, sur le sida, l’Afrique le mène sur les autres maladies. ‘’Certaines ont été vaincues comme la poliomyélite, la bilharziose. Nous devons vaincre ces maladies pour qu’elles ne soient plus endémiques sur le continent africain, pendant que les autres parties du monde ont dépassé ces maladies. Pour cela, il faut que les Africains soient aux avant-postes. Il faut que les Etats prennent conscience de leur responsabilité dans la part à apporter dans la lutte. Bien sûr, nous ne pouvons pas tout mettre sur la table, mais, au moins, qu’on fasse les efforts nécessaires et solliciter le partenariat pour le reste’’, lance-t-il.
Avant d’ajouter que des vaccins ont été trouvés très vite pour la Covid-19, parce que d’importants moyens ont été dégagés en même temps. ‘’Jamais, auparavant, l’humanité n’a mobilisé autant de ressources en si peu de temps. Les résultats ont été immédiats et efficaces. Je continue le plaidoyer des pays développés pour que la lutte contre le VIH ne soit pas oubliée à cause de la Covid. Qu’on puisse continuer les mêmes efforts dans la recherche et dans la prise en charge’’, assure-t-il.
A son avis, le combat reste toujours d’actualité. La prévention doit rester de mise, de même que la sensibilisation et l’appui au financement des programmes de lutte contre le VIH.
VIVIANE DIATTA