Les crimes sexuels au premier plan des poursuites de la CPI
Face à la presse hier à Dakar, la Procureure de la Cour pénale internationale a révélé que les crimes sexuels commis pendant les situations de conflit sont au centre et au premier plan des enquêtes et poursuites de la Cour pénale internationale (CPI).
Les crimes sexuels contre les femmes, en situation de conflit, sont au centre des préoccupations de la Cour pénale internationale (CPI) et de la stratégie du bureau de la Procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI). Selon Fatou Ben Souda qui en a fait la révélation hier au cours d’une conférence de presse tenue en marge du 21ème congrès de la Fédération internationale des femmes de carrière juridique à Dakar, ‘’les crimes sexuels sont au centre et au premier plan des enquêtes et poursuites de la CPI’’.
Cela, dans la mesure où les abus sexuels sont instrumentalisés dans chaque conflit et la majeure partie des situations pendantes devant la CPI sont des situations de conflit’’. Une réalité exacerbée, selon elle, ‘’en situation de guerre ou de conflit armé et en situation post-conflictuel, si on considère que les femmes sont les premières victimes de violence dans les conflits armés’’, fait noter Fatou Ben Souda qui renchérit que ‘’les femmes, les filles et les enfants sont les premières victimes de tous crimes confondus et plus principalement des scènes de viol et autres formes de violence sexuelle’’.
C’est pourquoi, ‘’il est impératif de procéder à l’arrestation des personnes recherchées par la CPI comme Oumar El Bachir et de les transférer à la Haye pour être jugées, afin de mettre fin à ces crimes commis en grande échelle et que justice soit rendue à leurs victimes’’. Cela, d’autant plus que ‘’les enquêtes ouvertes au Darfour par la CPI ont révélé qu’effectivement, Oumar El Bachir avait la plus grande responsabilité dans les tueries, viols et pillages qui ont émaillé la crise soudanaise’’. ‘’En tant que Procureure de la CPI, mon rôle consiste à enquêter et poursuivre les crimes les plus graves relevant de la compétence de la CPI et ce faisant, de contribuer à prévenir de nouveaux crimes’’, déclare Fatou Ben Souda sur un ton ferme avant d’ajouter : ‘’Je me suis fixée comme objectif principal de continuer à poursuivre les crimes sexuels et les crimes contre les enfants tel que définis dans le statut de Rome’’.
Au Sénégal pour assister au 21ème congrès de la FIFCJ, Fatou Ben Souda a soutenu que ‘’les États africains membres de la CPI sont de plus en plus engagés à prendre en charge les crimes sexuels, surtout lorsqu’il s’agit de crimes de masse’’, comme celui qui s’est passé tout récemment en Guinée Bissau. D’ailleurs, sur cette question, elle a confié que la CPI a engagé des enquêtes à la suite desquelles des sanctions peuvent suivre. Pour le cas libyen, elle confirme qu’effectivement il y a eu des crimes sexuels, lors de la crise libyenne. Mais, rassure-t-elle, les coupables seront traqués et punis.
Profitant de l’occasion, Fatou Ben Souda a déclaré qu’il est injuste de penser que la CPI cible seulement l’Afrique. ‘’Nous devons réajuster nos idées et nos opinions et nous devons penser aux victimes de ces génocides, crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur le sol africain’’, déclare-t-elle.
ASSANE MBAYE
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