Plaidoyer pour le désenclavement des zones rurales
Le budget 2015 du Ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement arrêté à la somme de 168 milliards 117 millions 213 mille 20 F CFA est passé comme lettre à la poste hier à la représentation nationale.
Une baisse du budget de plus de 6 milliards en valeur absolue par rapport à l’année dernière, soit 3,51 %, sanctionne le passage du ministre Mansour Elimane Kane à l’Assemblée nationale. Un rapport fait par la commission de l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Équipement et des Transports. Un projet de rapport qui suscité moult interventions des députés. La plupart des représentants issus du Sud et du Sud Est du pays ont posé le problème du désenclavement. Ils ont dénoncé la non-prise en compte, le retard dans la livraison des travaux, ou l’absence totale d’infrastructures routières dans les localités de Ziguinchor, Sédhiou, Vélingara, Médina Yoro Foula, Tambacounda, Koumpentoum... La route Kaolack-Fatick a été aussi au centre des débats.
‘’A part la route nationale 6, il n’y a rien en Casamance. Nous sommes des ruraux et avons besoin de pistes pour acheminer nos productions agricoles. Il ne faut pas privilégier les ouvrages de luxe’’, a déclaré le député Aimé Assine. A sa suite, la députée Aïda Mbodj a plaidé pour la construction de la Route Bambey-Baba Garage-Mbacké. La présidente du conseil départemental de Bambey a aussi évoqué l’état défectueux du tronçon bitumé Bambey-Tcheytou où repose le savant et égyptologue Cheikh Anta Diop, célébré depuis sa disparition le 6 février de chaque année. Mais si pour la première requête de la députée libérale, le ministre Mansour Elimane Kane et le ministre du budget Brima Mangara ont donné des assurances pour 2015, le tronçon menant au village de Tcheytou devra lui encore attendre.
2015-2017, années de concrétisation
Prolongement de la VDN dont les travaux de la 3ème section démarrent en janvier 2015 ; achèvement des ponts de Saint-Louis, Halwar, Kédougou ; poursuite du péage AIBD-Somone-Mbour-Thiès ; brettelles de connexion pour un linéaire de 57 km ; route Tambacounda-Dialokoto 67 km ; construction d’une voie (ferrée) à écartement standard de desserte de l’aéroport Blaise Diagne ; projet du train Express rapid… ; le ministre promet que son département va réaliser tous ces travaux ‘’en 2015, qu’on considère comme une année de résultats’’. Aussi, a-t-il fixé les débuts de réalisation ou de livraisons des infrastructures à partir du premier trimestre de l’année prochaine.
Avec 50 millions de dollars de la Banque mondiale pour des pistes et routes pavées à Dakar, un financement d’Abu Dhabi et de la BID pour Ourossogui Bakel, une solution globale de désenclavement de l’île à Morphil avant 2016, le ministère des transports veut accélérer la cadence.
Un programme national de routes rurales est ainsi mis sur pied avec comme objectif de faire au moins 1000 km de routes par an alors que les besoins en pistes rurales sont estimés à plus de 12000 km. Les politiques de désenclavement tiennent compte de trois objectifs que sont l’accès de la population aux services sociaux de base, la facilitation de l’écoulement de la production agricole, et le désenclavement des zones à fort potentiel minier.
‘’La mission qui m’est assignée est de réaliser 50 km d’autoroute par an pour les infrastructures routières. Thiès-Touba linéaire de 115 km (2015), Mbour-Kaolack pour un linéaire de 125 km, permettront d’atteindre cet objectif en 2017’’, a déclaré le ministre Mansour Elimane Kane en annonçant la signature d’une convention de financement avec les autorités de la République Populaire de Chine pour cet axe.
Dans l’ensemble, toutes les interventions des élus du peuple ont tourné principalement autour du désenclavement des régions nord, centre et sud du pays, et la réhabilitation du chemin de fer.
Ousmane Laye DIOP (stagiaire)