Greenpeace alerte sur les substances toxiques dans les vêtements
Des substances chimiques susceptibles de provoquer des cancers et des désordres hormonaux ont été détectées dans des vêtements de grande marque, selon un rapport de Greenpeace...
Levi’s, Zara, Calvin Klein… L’ONG environnementale Greenpeace a réalisé une enquête, publiée ce mardi, sur les substances toxiques qu’utilisent les grandes marques pour fabriquer leurs vêtements. Pour la deuxième édition de «Detox», Greenpeace a relevé des substances toxiques susceptibles de provoquer des cancers et désordres hormonaux dans les vêtements de la grande distribution.
L’étude porte sur un panel volontairement large: 20 marques de vêtements en vente dans 29 pays au mois d’avril 2012. Les équipes de Greenpeace ont acheté 141 articles: jeans, robes, t-shirts et sous-vêtements, confectionnés dans différents pays. Et les résultats sont édifiants. Les tests en laboratoire ont révélé que les deux tiers des vêtements contenaient des ethoxylates de nonylphénol, ou NPE.
Toutes les marques sont incriminées
Les NPE sont des produits chimiques utilisés comme détergents dans des processus industriels et dans la production de textiles. Les 89 vêtements intoxiqués au NPE appartiennent à toutes les marques du panel. En France, les résultats atteignent même quatre vêtements imprégnés sur cinq. D’autres produits toxiques ont été retrouvés dans les tissus: des concentrations élevées de phtalates dans quatre cas articles et des substances cancérogènes dus à l’utilisation de colorants dans deux vêtements. Parmi les marques mises en cause, Calvin Klein est le plus mauvais élève. 88% de ses articles contiennent des produits chimiques dangereux, contre 82% des vêtements Levi's et 70% des articles Zara.
Mobilisés contre la pollution de l'eau
«Les risques directs pour la santé de ceux qui portent ces vêtements ne sont pas avérés aux niveaux de concentration détectés», admet Greenpeace sur son site Internet. Cependant, ces substances peuvent avoir de graves conséquences environnementales. Les NPE rejetés dans les eaux se dégradent en une substance qui agit comme un perturbateur hormonal. «Nous mettons en lumière les liens entre les ateliers de confection de vêtements utilisant des produits dangereux et la pollution de l’eau», affirme l’ONG sur son site.
Pour lutter contre cet état de fait, Greenpeace appelle les internautes à mettre la pression sur la marque Zara, leader du secteur. Des militants se sont notamment mobilisés devant les magasins espagnols et suisses de la firme ce mercredi. A elle seule, Zara produit 850 millions des 80 milliards de vêtements fabriqués chaque année.
En 2011, la première édition de la campagne «Detox» avait prouvé son efficacité: sous la pression de l'ONG et des internautes, six marques de prêt-à-porter, dont Puma, Nike, Adidas, H&M, Lin Ning et C&A, s'étaient engagées à travailler avec leurs fournisseurs pour bannir les substances chimiques toxiques.
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