Les quotidiens donnent la priporité aux sujets politiques
Les sujets relevant de la pure politique, tels que traités vendredi par les quotidiens, semblent revenir en force au-devant de l'actualité jusque-là dominée notamment par la traque des biens acquis.
Ainsi, La Tribune juge que le chef de l'Etat, Macky Sall, fait face à un peuple orphelin, dix mois environ après son accession à la magistrature suprême. "Opposition peu crédible, Société civile divisée, sentinelles collabos…", affiche ce journal dont le diagnostic de la situation politique actuelle parait sans complaisance.
"Beaucoup de défenseurs acharnés du peuple ne sont plus visibles ou sont peu audibles, écrit-il dans son billet du jour, avant de citer Ousmane Ndiaye, coordonnateur des jeunes du M23, un mouvement de contestation née sous l’ancien régime. "Le président (Macky Sall) doit se ressaisir avant qu'il ne soit trop tard", dit ce responsable.
"Le M23, cheval de bataille du peuple, qui a eu raison des velléités monarchiques de Wade, est aujourd'hui au bord de l'implosion. Pendant ce temps, le PDS qui représente l'opposition se cherche et essaie vaille que vaille de desserrer l'étau qui se ferme sur ses responsables dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis. Le peuple se trouve livré à lui-même", résume le journal.
Dans le même temps, Bennoo Bokk Yaakaar, la coalition regroupant les partis de la majorité présidentielle, ‘’traverse une phase cruciale dans sa marche’’, renchérit Direct Info. ‘’Les élections locales de 2014 seront sans doute un test grandeur-nature pour ces formations politiques qui gèrent le pouvoir depuis un 25 mars 2012, ajoute ce quotidien, avant de s’interroger : ‘’Sauront-elles conserver cette dynamique unitaire ou vont-elles se disloquer sous le poids des égos ?’’.
Dans le même temps, ‘’+Y’en a marre+ renfile la, tenue de combat’’, rapporte le quotidien L’Observateur, évoquant le deuxième anniversaire de ce mouvement d’opposition regroupant majoritairement des jeunes, des rappeurs en particulier.
‘’Diverses manifestations sont prévues à l’occasion, dont une importante déclaration à la presse. En marge de cet évènement, Cyrille Touré alias +Thiat+ a révélé que le chef de l’Etat (Macky Sall) leur avait proposé des postes de responsabilités qu’ils ont déclinés’’, indique le quotidien du groupe Futurs médias (GFM).
Selon Le Populaire, le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) demeure ‘’une épine au pied du pouvoir’’. Le nouveau régime incarné par le président Macky Sall ‘’est conscient qu’il a en face de lui une forte opposition incarnée (…)’’ par l’ancienne formation au pouvoir qui, ‘’tel un phénix, a fini de renaître de ses cendres’’.
‘’Les libéraux sont en train de poser des actes qui risquent de leur coûter cher’’, analyse le professeur Ibou Sané, sociologue politique, interrogé par Le Populaire. ‘’C’est la majorité qui va dicter sa loi, car la finalité est avant tout politique’’, ajoute le journaliste Mame Less Camara.
D’autres titres de la presse quotidienne continuent d’évoquer la traque des biens mal acquis. ‘’Après la gendarmerie, la police part à la pêche’’, titre ainsi L’Office. Alioune Ndao, le procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) piste des proches de l’ancien président Abdoulaye Wade dont ‘’Mme Mbaye (secrétaire), Lamine Faye (garde-du-corps), Aïda Ndiongue…’’, écrit-il.
‘’Le feuilleton de la traque des biens présumés mal acquis est loin d’être terminé. Après la Section de recherches de la gendarmerie nationale où ont défilé ces dernières semaines plusieurs pontes de l’ancien régime libéral, c’est au tour de la Division des investigations criminelles (DIC) de recevoir à partir de la semaine prochaine, d’autres proches de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade’’, informe le journal.
Enquête reprend et confirme la même information. ‘’6 barons du PDS visés par la DIC’’, affiche-t-il, précisant que des convocations sont ‘’en route’’ pour Ousmane Ngom, le dernier ministre de l’Intérieur de Me Wade, Aïda Ndiongue, Lamine Faye et Farba Senghor, le chargé de la propagande du PDS, le parti du prédécesseur de Macky Sall.
L’affaire Aïdara Sylla, du nom de cet ex-député libéral arrêté alors qu’il convoyait des chèques d’un montant de plus de 2 milliards de francs CFA, pour le compte selon lui de Me Wade, ‘’n’est que le hors-d’œuvre’’ de la traque des biens mal acquis. ‘’Comme plat de résistance pour utiliser une terminologie +gastro+, six gros calibres de l’ancien régime doivent être entendus par la DIC’’, ajoute Enquête.
Sur un sujet pas très éloigné du précédent, Libération titre ‘’Magouille chez les pompiers’’. Le journal cite les résultats d’un rapport de l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP) concernant ‘’une série de marchés douteux passés au sein du Groupement national des sapeurs-pompiers lors de la gestion 2008’’.
Sud Quotidien fait état de 98.000 agents de la Fonction publique audités dont les 9.000 ont été envoyés au contentieux, au terme d'un processus récemment conduit par le ministère de tutelle, "en attendant le rapport final qui sera produit par les comités opérationnels régionaux qui étaient chargés de mener cette opération".
Le Quotidien révèle que l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a rejeté la copie du Sénégal concernant un programme de convergence pour 2013-2017, alors que Le Soleil annonce que la sécurité routière sera renforcée pour le Maouloud, commémorant l'anniversaire de la naissance du Prophète Mohammed (PSL).
S'agissant de la décision du Sénégal d'envoyer un contingent au Mali, pour aider ce pays voisin à se défaire des groupes islamistes occupant ses régions nord, le quotidien Walfadjri rapporte que l'armée sénégalaise "craint la présence de salafistes au Sénégal".
Le nouveau patron de la Direction de l'information et des relations publiques des armées (DIRPA) a fait état "de suspicions de présence de réseaux salafistes dormants sur le territoire sénégalais". Il a ainsi invité les populations à coopérer avec les hommes en uniforme.
aps